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EN ITALIE
De Nouveaux Encouragements à la Production Nationale
Rome, mai 1938. — Sur la proposition du Ministre de la Culture Populaire, le Conseil des Ministres a approuvé un projet de loi par lequel l’Institut National L. U. C. E. est autorisé à investir les 30 pour cent du montant global de ses bénéfices nets dans l’achat et la construction d’immeubles destinés aux bureaux et aux laboratoires de l’Institut.
Dans la même réunion, le Conseil des Ministres a approuvé un autre projet de loi édictant des mesures en faveur de l’industrie cinématographique nationale.
Conformément aux déclarations faies récemment à la Chambre par le Ministre de la Culture Populaire, la nouvelle loi! aboli I les avances prévues par la loi de 1 935; et institue différentes primes qui seront assignées aux films nationaux en raison du succès ratifié par le public.
Ces primes sont de diverses portées :
D’abord une prime fixe correspondant à la concession gratuite de quatre bons de doublage pour chaque film national;
Ensuite, une prime proportionnelle de 12 pour cent sur les recettes brutes réalisées par le film pendant trois ans, à partir de sa première projection;
En outre, une prime progressive sur les recettes brutes, lorsque ces mêmes recettes dépassent la somme de 2 millions et demi de lires ialiennes;
Et, finalement, d’autres primes et avantages offerts aux producteurs qui exportent des films nationaux à l’étranger, ainsi qu’aux firmes cinématographiques qui travaillent en Italie pour le compte de producteurs étrangers.
D’autres primes pourront encore être décernées, éventuellement, par le Ministre de la Culture Populaire à des films ayant des qualités particulières, éthiques et artistiques.
La même loi prévoit aussi l’institution d’un registre cinématographique dont la tenue sera confiée à la Société des Auteurs et Editeurs, et la réglementation de la section de crédit cinématographique annexée à la Banque Nationale du Travail.
On annonce que la coordination et la valorisation de l’industrie cinématographique italienne seront l’objet d’autres mesures que le Ministère de la Culture Populaire est en train d’examiner.
Renulo Bonanni.
Henri CHOMETTE, le réalisateur de Êtes-vous Jalouse?, film gai, spirituel, qui fait une excellente carrière dans les salles de Paris et de Province
S
DERNIÈRE HEURE
Nous apprenons qu’après s’être assuré la distribution de « Clochemerle » et « Ultimatum » pour la France entière; « La Maison du Maltais » pour les régions de Lille, Bordeaux, Marseille; « Mon Député », pour la grande région parisienne, la Société Forrester-Parant vient de traiter « Katia » pour la grande région parisienne.
M. Lauer est à New-York où il montrera GRIBOUILLE et ORAGE
M. Lauer est actuellement à New-York, où il est arrivé lundi dernier, après avoir effectué la traversée à bord de Normandie.
Nous avons rencontré M. Lauer au moment où il venait de s’embarquer au Havre, et il a bien voulu nous confier qu’il emportait avec lui des copies de Gribouille et de Orage. De par leur grande qualité (on se rappelle le succès obtenu par Gribouille à Londres), et de par les noms de leurs vedettes — Michèle Morgan pour les deux films et Charles Boyer pour Orage — il est certain que ces deux productions françaises s’adressent tout spécialement au public américain, et ont toutes les chances de réussir de l’autre côté de l’Atlantique.
M. Lauer profitera de son séjour à NewYork pour étudier sur place les derniers perfectionnements accomplis dans l’enregistrement sonore, dont il fera très certainenement profiter ses studios de Billancourt.
1 On annonce la réalisation de La Cavalcade de New-York, un film qui retracera l’histoire de la grande ville américaine.
EN FRANCE
CENSURE DES ACTUALITÉS FILMÉES
Voici les deux scènes capitales de la courte bande d’actualités interdite par l’Administration.
Il y a trois semaines, les actualités ont dû se résigner, au nom de la propagande, de supprimer l’incendie du Lafayette.
La semaine dernière, nouvelle contrainte exigeant la suppression du duel Bernstein-Bourdet.
N’ayant pas accepté de couper ce document anodin sur la simple demande de la Préfecture de police, la presse filmée s’est vu appliquer, pour la première fois dans les annales de la presse cinématographique, l’article 7 de l’arrêté ministériel du 2(5 mai 193(5, visant les documents dits « particuliers ».
iPour protester contre cette interdiction que rien ne pouvait motiver, le Syndicat de la presse filmée a décidé de faire paraître aux lieu et place du duel Je texte suivant :
LE DUEL BOURDET-BERNSTEIN
Ce reportage a été censuré en vertu de l’arrêté ministériel en date du 2(5 mai 1936.
La Presse filmée, moins favorisée que la Presse imprimée se voit contrainte de ne pas projeter cette Actualité.
Ainsi, la presse filmée française, organe d’information au même titre que la presse écrite, subit une censure. Censure anonyme et irresponsable sévissant quand bon lui semble.
Il est grand dommage qu’il en soit ainsi dans notre France démocratique qui se flatte d’avoir « un régime de libre examen et de libre diffusion des idées » Or, dans le cas du duel Bernstein-Bourdet, il ne s’agissait que de quelques images qui auraient amusé les enfants...
Marcel Colin-Revcl.