La Cinématographie Française (1938)

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86 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ le mauvais exemple, c’est d’Hollywood, qui engage des artistes européens à des taux excessifs, qu’il faudrait obtenir une décision de sagesse. COULEUR, TELEVISION ? La course à la dépense pour le film normal dans le Cinéma mondial est d’autant plus dangereuse que les industries vont avoir à faire face à deux inventions nouvelles, qui apporteront probablement dans les devis de films et l’équipement des théâtres un trouble analogue à celui qu’a produit le parlant. L’argent serait non moins brillamment, mais plus utilement placé, pour attirer vers le cinéma les inventions nouvelles, la couleur aujourd’hui, la télévision demain, qui sont certainement nos nouveaux moyens d’expression et de diffusion. Je sais bien que nos grands audacieux, Lumière, Pathé, Gaumont, se sont éloignés de la bataille industrielle. N’y en a-t-il pas d’autres ? Nous restons actuellement dans l’attente de ce que décide New York qui fait cette année la première expérience. Nos laboratoires d’études se bornent malheureusement à pousser jusqu’aux premiers brevets, à les laisser partir pour l’étranger, d’où ils nous reviennent au point industriel, avec la note à payer sous forme de royalties. Combien nous a coûté, combien nous coûtera encore l’emploi du matériel sonore étranger ? Il charge, sans contrepartie française, jusqu’à nos exportations ! La couleur est d’un emploi magnifique. Voyez Blanche Neige, voyez les nouvelles productions américaines de cette année. Il faut la mettre au plus vite entre les mains des artistes français, peintres et illustrateurs. On me cite un film européen en noir et blanc qui a coûté dix-huit millions, l’an dernier. En couleurs, cette folie eut trouvé son rendement. DANGEREUX EXCES DE CONCURRENCE Les méthodes qu’on applique dans la distribution sont toujours fort discutables. Il y a des concurrents loueurs qui mènent la course en champions de fond, plaçant leurs films au plus grand nombre de clients et à prix soutenus. D’autres font de grands éclats d’exclusivité, et liquident vite à bas prix la sortie générale. Ont-ils raison ou tort de jouer en outsiders ? La lutte est libre. Toutes les prises sont bonnes. Il en résulte un désordre terrible dans les prix de location, dans le travail d’exploitation, et finalement dans le rendement de certains films. Là-dessus les distributeurs se plaignent. Ils accusent les directeurs de théâtres de mal organiser leurs affaires, de leur donner de mauvaises dates, d’écourter leurs sorties, de ne pas maintenir leurs tarifs de places. A qui la faute ? Les distributeurs ont mauvaise grâce à accuser Y exploitation d’un désordre qu’eux mêmes apportent. Ne sont-ils pas maîtres des prix qu’ils consentent ? Ne règlent-ils pas euxmêmes la répartition dans les villes et l’échelonnement de sortie de leurs films ? La lutte des exclusivités à prix de places élevés contre les sorties suivantes à moindre prix est dirigée par le distributeur lui -même. Nous devons espérer que, dans le jeu commercial plein de finesses qui s’appelle distribution de films, des règles parviendront à s’établir. La concurrence libre est utile. Elle a aussi ses excès dangereux. Au delà d’une certaine dose de férocité le « pancrace » met les athlètes hors de combat ! TROP DE THEATRES AU MEME ENDROIT Sous la pression des événements, crise financière, crise sociale, les Directeurs de Cinémas n’ont pas osé accroître le prix de leurs places. Pour garder leurs spectateurs contre l’appel publicitaire des établissements qui programment les mêmes films après eux, à un tarif moindre quoiqu’avec le même confort, beaucoup de grandes salles ont, depuis avril, baissé encore leurs prix. La faute est en grande partie dans l’accumulation de salles nouvelles. On peut remarquer, en France, en Angleterre et ailleurs, que toutes les nouvelles salles s’ouvrent aux mêmes endroits, tandis qu’on ne prospecte pas des villes petites mal exploitées. Dans de nombreuses villes de nouveaux théâtres se sont ouverts. A Paris en ce moment même, une vingtaine de grandes salles sont en construction. Les nouveaux fauteuils, vides, vont faire une crise de plus. En Suède, quand on coupe un arbre, la loi vous oblige à en planter un autre.