La Cinématographie Française (1938)

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92 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CINE FR RAPHIE SE M. ROSSO (C. F. Lux) M. RABïNOVITCH (Ciné Alli ance Productions) La Chambre Syndicale des Distributeurs a voulu, sans nuire en rien aux intérêts de l’Exploitation, améliorer davantage encore l’organisation de la Distribution des Films — et remédier en même temps à certains excès qui pourraient être ruineux, et pour les Distributeurs, et pour les nombreux Directeurs de Cinémas qui acceptent de payer les films en proportion de leurs recettes — en prenant certaines mesures, qui ont été plus ou moins populaires, il faut bien le reconnaître ! Entendons-nous bien. 11 ne faut pas qu’il y ait de « barricade » morale entre le Distributeur et ( Exploitant ! Ils doivent tous deux s’unir. Ils doivent, ensemble, une compréhension plus haute, plus exacte des intérêts en jeu. Ils doivent contribuer, les uns comme les autres, à régulariser, à organiser en commun cette concurrence, généralement dangereuse pour tous les deux... Le prix des Places, les conditions de Location, la répartition des Programmes, le nombre de salles nouvelles, sont des éléments de travail de notre métier. Eléments qu’il est nécessaires, qu’il est urgent d’harmoniser entre eux, par un labeur en commun, par une liaison très étroite — et cela je ne me lasserai jamais de répéter ! — ■ entre ces deux branches maîtresses de l’Industrie Cinématographique, que sont la Distribution et l’Exploitation, trop souvent divisées par des questions matérielles, alors qu’elles ont, l’une et l’autre, un intérêt vital à marcher la main dans la main. * * * Il est certain que des accords interviendront dans ce sens, au cours des jours qui vont suivre, bien que notre tâche soit complexe et souvent malaisée. C’est à ce travail que vont s’attacher plus particulièrement les Chambres Syndicales. II est certain qu’il s’établira entre les Groupements Directeurs de l’Industrie cette indispensable entente qui, seule, peut donner de bons résultats. Tout ceci revient à dire qu’il convient de se soucier, en toutes circonstances, des intérêts des autres tout autant que des siens propres. La première condition, pour vivre soi-même, c’est de laisser vivre les autres ! Il faut que tous les gens du métier se rendent bien compte qu’actuellement nous nous trouvons à une période critique, non seulement pour chacun d’entre eux, mais aussi pour la collectivité tout entière. Nous laisserons-nous submerger par les difficultés, ou saurons-nous prendre, pendant qu’il en est temps, les mesures simples et logiques que le bon sens exige ? Dites-vous bien que c’est l’avenir de toute l’Industrie que nous tenons entre nos mains en ce moment. Pour ma part, je suis certain, absolument certain que nous parviendrons à le construire, cet avenir, de façon harmonieuse et solide. Cela, il le faut! POUR DE BONS RENDEMENTS — Le rendement des films ne permet pas de récupérer normalement l’argent dépensé pour leur production. De plus, la quantité des films offerts sur le marché rend les sorties très difficiles. Seuls les films de grande classe obtiennent une carrière en rapport. Un réajustement des prix des places est nécessaire. La couleur est évidemment trop coûteuse. Il faut payer les licences, les négatifs, les travaux de laboratoires, les frais de douane. Et le change actuel augmentera le prix de revient des copies qui, actuellement, ne peuvent être traitées en France, faute d’un laboratoire adéquat. Sans que cela s’impose pour l’instant, je reste persuadé que le film en couleurs sera l'exploitation de l’avenir. Pour le petit problème du film-annonce, je m’en tiens strictement aux décisions de la Chambre Syndicale. Mais mon opinion est que le film-annonce devrait être gratuit pour les locations à gros pourcentages avec minimum garanti. M. PIERRE O’CONNEL LA PELLICULE EST TROP CHERE — Aucune opinion précise sur le film en couleurs. Le prix de revient rend pour l’instant la production du film français en couleurs absolument impossible. Il faudrait aussi sélectionner les genres et les sujets, et laisser en noir et blanc certains films d’atmosphère, où jouent les ombres. Voyez-vous Le Quai des Brumes ou Le Puritain en couleurs ? Non, la valeur des artistes n’est pas proportionnée à leurs prix. Cela est dû au manque de vedettes. La pellicule est trop chère. Le gouvernement qui cherche des travaux publics, et veut employer ses chômeurs, devrait bien construire une usine de pellicule française. Ce qui aurait pour effets immédiats d’améliorer la balance commerciale, et ferait travailler des milliers de gens. Comment des capitalistes français n’y ont-ils pas encore songé ? Pierre Brasseur et Aimos dans Gosse de Riche. LE FILM BON MARCHE COUTE EN DEFINITIVE TRES CHER — ■ La couleur n’est pas un problème pour la France. Ses possibilités actuelles ne permettraient pas un amortissement des frais engagés pour la réalisation de films en couleur. Et les réactions du public français devant les excellents films colorés venus d’Amérique, prouvent, par leur indifférence, le peu d’intérêt que cette soit disant révolution a provoqué. Les Américains suivent une politique de prestige en faisant du film en couleurs. La production est trop chère, surtout quand on pense aux difficultés que rencontre la production française à la vente à l’étranger, quand ladite production a été financée par des à valoir de l’étranger. Souvent, les acheteurs profitent de leurs avances pour faire baisser, après vision du film, les prix d’achat. Je crois à l’introduction rationnelle du film français à l’étranger. Pour 80 à 90 salles américaines, qui préfèrent passer du film européen, donc français, plutôt que des films américains moyens, le film français intelligent est une « sensation » qu’il faut exploiter habilement. Je reste d’avis que le film bâclé, bon marché coûte, en définitive, très cher au producteur et, au contraire, que des films très cher rapportent beaucoup. Avant tout, il faut une histoire et des vedettes très populaires. La question de leur prix n’entre pas en ligne de compte. Chaque producteur fait son calcul personnel et pense obtenir les gros prix grâce à ses vedettes. M. MAURICE LEHMANN 1938, ANNEE DE DECOUVERTE DE NOUVELLES VEDETTES — On ne pourra plus se passer de la couleur, si l’on nous y habitue, par petites doses. Mais il faut reconnaître que le côté factice des couleurs enlève beaucoup d’émotion. On viendra sans doute à faire des films noir et blanc avec des passages en couleurs qui viendront par fondus. Les prix sont excessifs. On doit donc redouter la couleur, tout en souhaitant toujours ce qui améliore notre art et fait progresser notre industrie. Je crois beaucoup plus à la révolution que produira le relief quand on pourra projeter — sans avoir de lunettes aux yeux — des films véritablement en relief. Certes, nous avons besoin de grandes vedettes. M ais 1938 a été une année agréable par le nombre de découvertes qu’elle nous a réservées... Charles Trenet, Corinne Luchaire notamment. L exportation marche très bien, vous me voyez très optimiste, et pour terminer, je crois que ce qui doit retenir l’attention de tous les producteurs c est la nécessité d’infuser un sang nouveau au film français : par l’idée, par de jeunes acteurs, de jeunes auteurs. Oui, l’on doit imposer une augmentation des recettes par une révision des prix des places. Mais le bon film imposera toujours, automatiquement, des prix en rapport avec les minima garantis par l’exploitant au distributeur.