La Cinématographie Française (1938)

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96 mo CINE FR| RXPHIE SE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦» ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ M. MAX GLASS, Product.-Distrib. ON FAIT TROP DE FILMS — On fait trop de films. La province est embouteillée. Ceci est un point. Pour ce qui est de l’avenir du film en couleurs, personnellement, je n’ai rien vu qui me satisfasse. Evidemment, le film en couleur est cher ; mais quand il y a un important élément spectaculaire, attractif, le prix ne joue pas. Le parlant coûta très cher, mais ce fut une révolution. La couleur n’agit pas sur le public. Et 1938 n’est pas, pour le cinéma en noir et blanc, une impasse comme 1926-1927 le fut pour le film muet. Le prix des vedettes est intéressant à considérer. Mais pour les trois ou quatre vedettes vraiment internationales que possède le cinéma français, il est logique de les payer, puisqu’elles permettent d’amortir les films à l’étranger. L’exportation sera un peu plus difficile cette année. Avant tout, le sujet original primera, fera de bons prix... avec de bons acteurs. En ce qui concerne le prix des places, disons, comme tout le monde, qu’il faut les augmenter... et organiser le contrôle des recettes. Quant au « film-annonce », je crois logique de l’amortir en le louant sur les petites locations, et en le donnant pour le lancement aux grosses locations au pourcentage. M. NEBENZAHLÇNero Films) LA PELLICULE NEGATIVE A AUGMENTE D’UNE FAÇON ABUSIVE — Je n’ai pas l’impression que le public ira voir un film à cause de la couleur. Ce ne sera, ça n’a pas été la révélation brutale, impérieuse du parlant. Et avec les augmentations énormes qu’entrainerait le prix de trois négatifs, je ne pense pas que le cinéma français puisse s’abandonner, ainsi librement, à la couleur. En ce qui concerne le prix de la production, il est excessif; le prix du négatif a augmenté de façon abusive. A 5 fr. 60 le mètre, quand il faut parfois 30.000 mètres pour obtenir un positif parfait de 3.000, vous voyez la part réservée dans un film à la seule matière première, sans compter les prix de studios, les heures presque doublées... et les vedettes, très rares, et par cela même très exigeantes. Il faut envisager très rapidement, et efficacement, une augmentation des recettes, si l’on ne veut pas que le cinéma français, malgré sa remarquable progression, ne fasse faillite dans son propre pays. M. BACQUET (B. G. Films) LE FILM EN COULEUR PEUT ATTENDRE — Non la couleur n’a pas produit le « boom » du parlant. Aucune contestation possible. Les prix de production augmentent d’un film sur l’autre. Et l’on voudrait encore nous imposer les frais énormes que demanderait le film en couleurs ? Non, attendons. Puisque le public ne nous le réclame pas. Pierre-Richard Willm et Annie Vernay dans Werther, le film que Max Ophuls réaiise d’après le célèbre roman de Goethe M. G. AGI MAN, Distributeur DEVIS DE FILMS ET PRIX DES PLACES DOIVENT ETRE EN PROPORTION — Il faut absolument proportionner le prix des places à l’augmentation du devis des films. Mais, le public sera-t-il d’accord ? Et paierat-il plus cher pour voir de bons films ? La question des films-annonce payants est une mesquinerie. Quand un directeur fait un effort pour lancer un fi'm auquel il est intéressé par un gros pourcentage, et dont il a garanti un fort minimum, il faudrait lui donner toutes facilités de lancement, et notamment le film-annonce, quitte à l’amortir sur les locations au forfait. La couleur est encore un projet et non une réalité, pour le cinéma français... Mais le rêve serait de produire un film comme Sans Famille en couleurs. Voilà le genre de sujets qui se prête à la couleur. M. CAMMAGE, Producteur — Je n’ai rien contre la couleur, ni pour. Aucun parti pris. Mais je ne crois pas le moment venu. Nous ne sommes pas au point. Et, d’ailleurs, avez-vous vu que le public se soit rué à un film, uniquement parce qu’il était en couleurs dites naturelles ? L’engouement du public pour le parlant était autrement net et décisif. M. ROGER VATRIN (Dispa) — La couleur ? Aucun danger en France, aucun besoin non plus. Le public ne réagit pas à la couleur. Il cherche avant tout une vedette, un sujet intelligent ou attractif. M. SOUHAMI (Gallic Films) LA QUESTION DU FILM ANNONCE DEVRAIT DEPENDRE DU SYSTEME DE LOCATION — Cette question du film-annonce payant est intéressante. Il me semble que cela devrait dépendre du système de location employé, après arrangement avec le directeur. Quand le film i serait loué au pourcentage avec gros minimum garanti, le film-annonce devrait être gratuit et, au contraire, loué, faiblement dès qu’il y aurait location au forfait. Il est logique de conclure un arrangement avec le client pour toute la publicité quand celui-ci compte faire un large effort de lancement. Le prix des places actuel est en général, trop bas, et peu en rapport avec la qualité des films et leur prix de revient, et il y a, également peu de différence entre les passages du même film dans un cinéma à 25 francs et dans un cinéma à 5 francs. On devrait ajuster les prix selon une rigoureuse discipline, basée, avant tout, sur les quartiers et l’importance de chaque salle. Si l’on continue à laisser libre le métrage projeté dans certaines salles, on assistera à ce fait curieux : une industrie incapable de se contrôler elle-même et jugulée par I Etat. Songez que pour certains programmes de salles passant trois films, le film est payé par le spectateur 1 fr. 50. C’est vraiment peu. Quant à la couleur, c est bien trop cher pour nous, et cela n’ajoute pas un élément de plus. Les copies sont chères, la pellicule pour la cou ' leur est plus fragile, dure moins, nous n’avons pas de laboratoire installé en France, donc né | cessité de faire tirer les copies en Angleterre. Ajoutez-y les frais de transports de douane, sans compter 1 investissement de capitaux dans | l’appareillage nouveau, électrique et chimique, . ainsi que l’intensification lumineuse à la projection. Line belle histoire, un bon scénario valent tous les coloris du monde. M. CH. BAUCHE JE CROIS AU FILM OPTIMISTE — Avant tout, laissez-moi vous dire que je crois, cette année, à l’avènement du film optimiste. Pour ma part, je ne produirai que des œuvres gaies, humoristiques. La couleur n’est pas faite pour nous. Pas de mise au point, trop de capitaux à investir, j De plus, ce que j’ai vu m’a paru artificiel, surtout les fonds. Le public ne s’y habitue pas, ou mal, il voit seulement les défauts, oublie les très réels progrès. A l’exportation, le film français marche très bien. Mais oui, on peut faire du film sans vedettes, avec de la jeunesse. Je suis résolu à en faire de cet ordre, avec rien que de très jeunes comédiens. Et je crois à la réussite de comédies jeunes et gaies. Mais pour les films puissants et dramatiques, les comédiens de valeur sont indispensables. Il nous manque des jeunes amoureux, et nous avons fort peu de jeunes actrices jolies et talentueuses, avec du métier. II faudrait un conservatoire pour former les acteurs, afin de constituer, chaque année, des classes où l’on puiserait de nouvelles vedettes.