La Cinématographie Française (1938)

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CINE FR RAPH1E SE 97 ♦ ♦♦♦♦ ♦ ♦ ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ ♦ flü Situation actuelle du Cinéma en Couleurs Films de long métrage en couleurs ont été réalisés depuis 1934 26 La question du Cinéma en couleurs constitue actuellement un des problèmes de premier plan pour les Producteurs de films du monde entier. Au moment où une certaine partie du public semble marquer un certain désintéressement poulie spectacle cinématographique, certains producteurs espèrent que la couleur sera l’adjuvant régénérateur, qui attirera à nouveau les foules au cinéma, de la même façon que le film parlant le fît, voici neuf ans. Sans vouloir médire de l’intérêt du cinéma en couleur et tout en reconnaissant les perfectionnements apportés récemment dans ce domaine, nous sommes persuadés que les producteurs qui comptent sur la couleur comme nouvel élément d’intérêt pour passionner le public font fausse route. L’apport de la parole au cinéma était un très grand événement, car le film qui jusqu’à ce moment touchait seulement, un seul sens, la vue, impressionne maintenant un sens supplémentaire : 1 ouïe. Un véritable monde séparait le film muet et le film parlant. Cette séparation n’existe pas entre le film en blanc et noir et le film en couleur : l’apport de la couleur n’affecte pas un nouveau sens. La couleur ne peut être considérée que comme un perfectionnement technique de la photographie, indispensable sans doute, mais ne devant pas faire courir les foules. Un producteur américain, Samuel Goldwyn, a déclaré que d’ici quelques années on ne pourrait plus supporter un film en blanc et noir, et que tous les films seraient en couleur. D’autres personnalités américaines — tels Sidney R. Kent, Président de 20th Century Fox, Cliff Reid, producteur de La Patrouille perdue et du Mouchard — pensent que jamais la couleur ne prendra la place du film en blanc et noir. Lors de son passage à Paris, l’hiver dernier, Cliff Reid nous a fait cette remarque : « Croyezvous que John Ford aurait pu obtenir ces magnifiques effets de clair obscur dans Le Mouchard, avec du film en couleur ? Le son apportait un élément indiscutable d’ intérêt : une nouvelle formule d’expression du cinéma. La couleur, elle, est davantage une question de goût. Si la couleur apporte un attrait supplémentaire à des films à costumes, à de grandes revues comme Vogues ou Les Goldwyn Follies, aux dessins animés, que l’on ne pourrait plus imaginer en blanc et noir (bien que Max Fleisher fasse encore des Popeye sans couleurs) , on n’imagine pas un Quai des brumes ou une Grande Illusion en couleurs. Au contraire, nous aurions aimé que Les Perles de la Couronne ou T arakanowa fussent en couleurs. Mais la couleur n’a absolument rien apporté à des comédies comme La joyeuse Divorcée (Nothing Sacred) ou Le Divorce de lady X... S’il n’y a pas d’effets spéciaux à tirer de la couleur, le public n’y fait plus attention, sauf si elle est mauvaise. Alors, pourquoi s’en servir? EVOLUTION DU FILM EN COULEURS DEPUIS 1924 L’emploi de la couleur dans les films n’est plus ni une curiosité, ni une nouveauté. Il y a plus de quinze ans que Technicolor existe. Dès 1925, de nombreuses scènes de films américains étaient en couleurs. Rappelez-vous Les Dix Commandements, Petite Madame, La V euve joyeuse. Dès 1925, un film de Paramount, Le V agabond du désert, avait été entièrement tourné en couleurs dans la Vallée de la Mort. Le procédé — alors bichrome — se trouvait bien loin d’être au point. Il y avait dans les images une fâcheuse prédominance de rouge et de vert. Rappelez-vous le Pirate noir, avec Douglas Fairbanks, film entièrement en couleurs. Au début du parlant, avec un procédé bichrome amélioré, on produisit de nombreux films en Technicolor : Sally, le vagabond roi (que l’on retourne en ce moment à Hollywood en blanc et noir) , La Féerie du jazz, et bien d’autres. Fernandel en gaucho dans Ernest le Rebelle par Pierre AUTRÉ C’est seulement depuis 1934, avec l’utilisation du Technicolor trichrome, que l’on a réussi à faire des films dont les couleurs plaisent à l’œil. On voit donc que la couleur a été introduite au cinéma de façon progressive. Le tableau annexe montre que depuis 1934 26 films de grand métrage et 500 bobines de courts métrages ont été tournés — tant en Amérique qu’en Grande-Bretagne — avec le procédé Technicolor. Jusqu’à ce jour. Technicolor est le seul procédé qui ait été utilisé sur une large base commerciale et industrielle. LE PUBLIC NE SE DERANGE PAS SPECIALEMENT POUR LA COULEUR On sait que l’utilisation du procédé Technicolor augmente de quatre à cinq fois le prix de production d’un film. Le supplément de recettes apporté par la couleur compense-t-il 1 investissement d’une pareille dépense ? Il ne semble pas jusqu'à ce jour que le public se soit spécialement dérangé pour la couleur. Certes, il y a Blanche-Neige, mais est-ce réellement l’élément de la couleur qui fait le succès de ce film ? LES PROCEDES EN PRESENCE LE POINT DE VUE DE L’EXPLOITANT Si la couleur n’attire pas dans les salles un public plus nombreux et ne permet pas de faire des recettes supplémentaires, l’exploitant refusera de payer plus cher la location des films en couleurs. Or, quel que soit le procédé utilisé, le film en couleurs coûtera toujours plus cher que le blanc et noir : une fois et demie avec les procédés additifs, trois, quatre et cinq fois avec les procédés soustractifs, qui nécessitent un gros travail de laboratoire. Le producteur avisé devra donc choisir avec beaucoup de discernement les sujets qui seront tournés en couleur : il faudra que ce soit des films où la couleur ait une valeur propre, qui seraient inférieurs en blanc et noir. Certains scénarios ne pourront sans doute plus être réalisés autrement qu’en couleurs. Pour d’autres, au contraire, l’élément couleur sera sans utilité, et le producteur refusera d’engager des dépenses supplémentaires sans profit compensateur. On nous objectera l’hypothèse du public habitué à voir des films en couleurs, et ne voulant )jj L