La Cinématographie Française (1938)

108 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CIlMEMffiffiiR/IPHIE FRâXT&dSE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ Café de Paris avec une trentaine de nation, dans un collège ancien modelé. C’est presque un sujet policier, mais la parfaite compréhension de l’enfance dont a fait preuve Christian Jaque, en fait, avant tout, un film de jeunes. A coté des élèves, Serge Grave et Moloudji, les professeurs sont admirablement campés par Stroheim, Clariond et Michel Simon. Aliitude 3.200, dont la majeure partie a été tournée en haute montagne par J. Benoît-Lévy, nous fait espérer une production charmante, empreinte de fraîcheur et d’enthousiasme. Les interprètes sont Barrault, Fabien Loris, Maurice Bacquet, Odette Joyeux, Jacqueline Pacaud, pour ne citer que les principaux. Entrée des Artistes, que prépare Marc Allégret, sera également une œuvre plaisante et nouvelle qui aura pour cadre notre Conservatoire national de musique. En marge de ces sujets, mentionnons Le Grand Elan réalisé en pleine montagne. Les Films musicaux ont presque totalement disparu Nous constatons avec surprise qu’en dehors de Ma Sœur de Lait, comédie musicale pleine d entrain de Jean Boyer, dans laquelle Lucien Baroux, Henri Garat et Meg Lemonnier font preuve d’une parfaite bonne humeur, les opérettes ont été délaissées pendant ces vedettes françaises. Edwige Feuillère et Jean^Murat dans j’étais une Aventurière, film de Raymond Bernard. premiers six mois. Sauf dans La Chaleur du Sein où plusieurs chansons sont prevues, aucun grand projet de ce genre n’est annoncé. D’Italie nous viendra un film musical, Verdi, de Carminé Galione, interprété par Gaby Morlay et Benjamino Gigli et, en Italie également sera tourné par L’Herbier une autre production où la musique sera à l’honneur, Terre de Feu. Bach et Suzanne Dehelly dans Gargousse. Gosse de Riche avec Pierre Brasseur, Madeleine Robinson, tandem sympathique. Cet aperçu, si incomplet soit-il, nous permet d’entrevoir quels seront dans la production de cette année, les genres dominants. Si, dans les premiers mois, nous avons pu craindre que le cinéma ne soit atteint d'une sorte de crise de neurasthénie, en indiquant une tendance très accusée vers l’âpreté et la désespérance, la réaction commence actuellement à se faire sentir, avec des sujets tels que Altitude 3.200, Train d' Enfer, Le Grand Elan, etc... Il est à souhaiter que ce courant s’accentue et que notre production 1938, aussi originale que la précédente et la plus variée du monde s’enrichisse de films optimismes, tels que René Clair et Feyder en réalisaient autrefois, où l'esprit, l'ironie et la gaieté française s’allient à l’espoir, à la confiance et à la foi dans l’avenir. G. Turquan.