La Cinématographie Française (1938)

I 500 Casernes équipées 3.000 Postes ruraux 20.000 Ecrans scolaires \jOUS avons entrepris une enquête étendue sur /V la Situation du Cinéma d’enseignement en France. Nous /’ envisageons dans ses différents domaines, et en nous plaçant du point de vue de ses relations avec l’Industrie; en le regardant en tant que « marché ». Voulant définir V étendue de ce « marché », notre enquête a porté sur les films i éalisés et sur leur diffusion, sur leur coût d’ établissement aussi bien que sur les règlements des administrations; sur les facilités administratives, sur le nombre d’appareils en service, sur les méthodes d’utilisation... .... Pierre Michaut. Obéissant à la nécessité, pour s’entendre, de poser d’abord des définitions, nous dirons que le cinéma éducateur se divise en Cinéma d' Enseignement et en Cinéma d’ Education, différents par leur objet et par le public auxquels ils s’adressent. L’un et l’autre enseignent; mais le premier, destiné aux élèves des écoles, enfants ou adultes, étaye, complète, accompagne la leçon du maître ou de l’instructeur ; il est conçu et utilisé strictement en vue de la pédagogie. Le film d’Education doit répandre des idées d’hygiène, de bien-être physique et moral, et il est destiné à la masse; il doit illustrer des causeries, des conférences de propagande sociale. Avec le mouvement Amateurs, le Cinéma éducateur représente un marché extrêmement considérable pour l’Industrie cinématographique (appareils, pellicules, travaux de laboratoire, etc...) . Beaucoup de bons esprits estiment que son développement est illimité; car si le nombre des salles définit, en fonction du nombre de semaines, la quantité des « programmes » nécessaires à l’Exploitation, par contre rien ne limite les emplois et les développements du cinéma éducateur. Trois directions principales s’offrent actuellement au développement du cinéma éducateur, Vestibule du Musée Pédagogique Dans cet établissement, qui abrite la Cinémathèque Centrale de l’Éducation Nationale et celle de i’Agriculture, se sont tenues depuis plusieurs années de nombreuses réunions et conférences consacrées aux questions théoriques et pratiques touchant le film éducatif M. Jean Brérault, préparant une prise de vue au ralenti correspondant aux domaines de trois grandes administrations publiques : le Ministère de l’Agriculture, les Ministères de la Défense Nationale et l'Education Nationale. Disons tout de suite que, déjà dans sa phase actuelle, le Cinéma appliqué par ces trois ministères représente un « marché » considérable, qui constitue dès à présent, pour l’Industrie un élément très important d activité. L’Armée dispose de 500 postes de projection militaires pour l’instruction des hommes; certains films techniques sont tirés à 500 copies... La Marine représente environ 150 écrans; l’Air équipe actuellement ses formations et c’est un marché d'une centaine d’appareils de 1 6 mm. sonore Debrie qui a été passé. L’Agriculture, par le mécanisme de la subvention (s’élevant à 2.500 ou 3.000 fr.) a contribué à l’équipement de 3.000 communes rurales, et sa cinémathèque, avec une collection de plus de 6.000 bobines au répertoire, a répondu, l’année dernière, à 30.000 demandes de prêts de films. Dans le domaine de l’Education nationale, nous verrons qu'on peut évaluer à environ 20.000 le nombre des appareils de projection, de tous formats. Et les films de toutes provenances — et de toutes valeurs — qui se sont répandus dans les écoles depuis plus de vingt ans se comptent par milliers de kilomètres. Ce sont bien là des chiffres.