La Cinématographie Française (1938)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

128 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CINE FR| KAPHIE SE cxxxxxxx: paration ou la réalisation de tel ou tel film ; quelques spécimens de films pédagogiques qui ont été réalisés sous sa direction même ; les séances de présentation de films français et étrangers permettant d’utiles confrontations et comparaisons... ce sont là quelques-uns des modes de l'activité inlassable de M. Lebrun. Le Musée pédagogique est bien le centre initiateur et régulateur du mouvement. 1 ant d’enquêtes méthodiquement institués, tant auprès des enfants que des éducateurs (1 une d elle porte en ce moment sur 300 écoles, réparties sur tout l’ensemble du territoire) ont constitué, à la Cinémathèque centrale de l’Enseignement, un dossier décisif; demain — aujourd'hui — pourront en jaillir la doctrine et les méthodes, aussi bien pédagogiques que cinégraphiques, pour orienter, pour sérier une production méthodique et coherente de films d’enseignement. Mais... Mais, ici, intervient le problème des crédits. Ces films étudiés et réalisés spécialement depuis quelques années, ont un prix de vente un peu supérieur; les films Pathé (17,3 mm., sonores) se vendent 3,50 fr. le mètre; les films « Larousse » (16 mm., muets) 4,30 fr. L’intervention de l’Etat, ici, se révèle indispensable. Quelques usagers, à force d’attachement à 1 égard du cinéma éducateur, ou quelques écoles, ont pu acheter quelques copies. Mais il est temps de dépasser cette phase de ['initiative individuelle ou de la diffusion inorganique. Une autorité supérieure coordinatrice Le besoin est évident d’une autorité centrale effective, qui concentre entre ses mains les moyens d’action, qui fixe les directives, qui coordonne et règle l’emploi des moyens disponibles. L’éducation est un problème général et a’Etat, et il doit être traité sur le plan de l'Etat. Ce que l’Agriculture et l’Armée ont réussi à obtenir, l’Education nationale doit l’obtenir aussi. Longtemps, à l’enthousiasme et à la compréhension largement répandus chez les éducateursusagers, ne répondait pas un égal enthousiasme et une compréhension équivalente dans les hautes régions administratives; et ce n’est pas un secret que M. Rosset, quand il fut directeur de l’Enseignement du premier degré, n’était pas un partisan absolument décidé du cinéma scolaire. Depuis, M. Barrier en a reçu la charge, — ainsi que de la Radio et du Phonographe scolaires — ; il évolue vers une conviction plus active en faveur du cinéma pédagogique. La Ligue de l’Enseignement pourrait être, avec sa position « en marge » et les moyens d’action et d’influence extrêmement agissants dont elle dispose — • aussi bien sur le plan moral que sur le plan matériel — un agent décisif. La section qu’elle a constitué pour le cinéma (Ufocel : Union française des Offices du cinéma éducateur laïque) , n’a pas réussi encore à faire prévaloir, sur les Offices et Cinémathèques régionales, une autorité aussi nette et résolue que, dans leurs ressorts, ses autres sections s’occupant de Sports, de Loisirs, d’Art... C’est que le problème est plus complexe. Les Offices régionaux sont placés statutairement — en tant qu’« associations » — sous l’autorité de conseils d’administrations; les autorités locales y gardent une part d’influence; les relations avec l’Industrie, et les opérations d’ordre commercial qui entrent dans leur objet, représentent encore des éléments de complications. Egalement l’usage très répandu, et maintenant enraciné, de donner des séances récréatives payantes pour les enfants et leurs familles au profit d’œuvres diverses : colonies de vacances, achats de divers objets, etc..., est un obstacle à l’instauration, librement consentie, d’une autorité centrale régulatrice. D’autres objections, ouvertes ou diffuses, subsistent : tel ce fait, par exemple, que dans le catalogue des fournitures scolaires de la Ville de Paris, les filins pédagogiques ne sont pas inscrits, en dépit de l’avis favorable des autorités scolaires compétentes... Il est vrai qu’ils existent à la cinémathèque de la Ville de Paris... ! Les Crédits Ici réside l’obstacle capital. La vérité est que toute somme disponible actuellement, à l’Education nationale, et pour des années encore sans doute, sera consacrée, en toute première urgence, à la construction de nouveaux locaux scolaires. L'école-taudis doit disparaître, et il faut faire vite. Mais faut-il donc tant d’argent ? Un rapport avait demandé des millions par dizaines; était-ce un ennemi du cinéma scolaire qui l’avait dicté ? Nous verrons, dans la suite de l’enquête, que 2 ou 3 millions annuels suffiraient à donner au mouvement du cinéma pédagogique en France le développement, le rang qu’il doit prendre. Est-ce incompatible avec le niveau atteint par le budget de l’Etat ? Et avec les affirmations de sollicitude si facilement répétées des autorités supérieures ? L’année dernière, une tranche des crédits de l’Outillage national avait été attribuée au cinéma scolaire — amputée d’ailleurs en cours d’exercice... — mais cette année rien n’a été accordé. Le problème financier Il semble donc qu’en ces temps de disette, l’Education nationale soit moins forte, pour arracher un crédit supplémentaire à l'Administration des Finances — Ministère de la rue de Rivoli et Commission sénatoriale... — que les ministères de la Défense nationale. Quant à l’Agriculture, elle a résolu le problème des crédits par un moyen détourné; l’affectation d’un pourcentage sur les produits du PariMutuel. Mais précisément, un moyen détourné analogue s’offre à l’Education nationale : ce serait d’obtenir une ristourne sur le produit des taxes pesant sur le Cinéma. Il y a peu de temps, on a vu la Radio scolaire prélever — avec les théâtres nationaux pour leurs retransmissions de pièces à Valeur éducative — un montant de 20 millions sur le produit de la taxe radiophonique. Certains songent à une autre solution, qui serait un regroupement des crédits affectés dans l’ensemble au cinéma éducateur. Il peut paraître surprenant, en effet, que le cinéma éducateur qui, dans son principe, est unique, a été fragmenté en un certain nombre de compartiments, les uns prospères, les autres tenus à l’état « naissant ». C’est là une dispersion d’efforts, d initiatives, de crédits, de moyens de tous ordres. Assuiément une autorité unique, représentant les besoins des divers ministères, serait plus forte devant la résistance de 1 administration des Finances et le Parlement. Elle verrait aussi se ranger devant efle les divers ministères intéressés, et évaluerait les besoins... Des marchés massifs d outillage, de pellicule, des achats de copies groupes, aboutiraient à des conditions un peu meilleures que la pratique de l’ordre dispersé... C est une vue, dont beaucoup, par ailleurs, contestent, sinon l’ingéniosité, du moins les avantages et même le bien-fondé, et qui aboutirait sans doute, dans 1 état actuel des choses, à entraver les uns, sans sauver les autres. * ** En vérité, nous voyons, en dépit de sa position précaire et, disons le mot, fausse, le cinéma scolaire progresser toujours; chaque année on compte davantage d appareils en service, et davantage de films utilisés. Si le film représente pour l’Ecole un auxiliaire nouveau dont la valeur, pour certains enseignements, s’impose avec évidence, l’Ecole représente pour 1 Industrie un champ d'activité immense et inépuisable. Nous avons avancé, plus haut, le chiffre de 2 ou 3 millions annuels; ce montant permettrait a l’Education nationale de poursuivre sur un rythme assez rapide l’équipement des écoles en appareils de formats réduits, soit seule, soit, en liaison avec l’Agriculture, par l’extension de la politique de subvention en commun des achats d’appareils; il permettrait l’acquisition d’un nombre suffisant de copies des films dont la valeur pédagogique serait reconnue, et ainsi la production et l'édition de ces films deviendrait rémunératrice. Et nous verrons par la suite qu’il suffirait d’acheter 40 copies d’un de ces films ! Et alors on entrevoit un plan de production — soit la solution « totalitaire » : un Service cinématographique de l’Education nationale, que peu de bons esprits recommandent — ; soit la solution « libérale » : les films seraient produits par de petites équipes d’éducateurs et de cinéastes, ou bien sous l’égide de firmes éditrices... Une autorité veillerait à éviter les doubles emplois, aiderait à la préparation des scénarii, désignerait les sujets souhaitables, accorderait enfin un visa aux films réalisés, constatant leur valeur éducative. Ces fi'ms pourraient alors être achetés par la Cinémathèque centrale, par les Offices, les Ecoles .. Ce visa, en outre, leur ouvrirait la libre circulation douanière aux termes de l’accord de Genève. Ainsi, !e cinéma éducateur deviendrait une réaité pour l’Ecole et pour l’Industrie, une collaboration pourrait être établie, une activité concertée se déployer. Autorité coordinatrice et crédits d’abord. Ensuite coflaboration des Educateurs et de l’Industrie. Nul ne devrait être indifférent à aider le cinéma scolaire à franchir l’obstacle qui, aux degrés supérieurs de l'administration, s oppose à son essor. Pierre Michaut.