La Cinématographie Française (1938)

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'50 ♦ ♦♦♦♦♦♦ CINE FR jXVRAPHIE SE nDGamjmncxxxxxyxxxTTYi dollars est généralement inférieure aux productions réalisées voici trois et quatre ans pour un prix moitié moins cher; 3° Le petit nombre de très bons films, par rapport aux films moyens et médiocres. Cette affluence de films moyens, dits de classe « B », proviendrait d’après certains, du fait de la généralisation des doubles programmes dans l’exploitation ; 4° Le manque de grandes vedettes et l’emploi abusif de stars de la radio; 5° Le manque de nouveaux sujets, de scénarios inédits, et le nombre trop grand de « remakes », c’est-à-dire d’anciens films muets ou parlants que l’on « retourne » pour la troi sième ou quatrième fois, et qui n’attirent plus le public. 6° La concurrence de la radio, du music-hall, et des appareils à sous, qui détachent le public du cinéma. LE PRIX DE REVIENT DES FILMS LA FOLIE DES SALAIRES Dans des déclarations qu’il a faites à Londres voici quelques jours, le plus jeune et le plus audacieux producteur américain, auquel nous sommes redevables de Je suis un Evadé, 42e Rue, et qui est depuis trois ans le chef de production de la 20th. Century-Fox, Mr. Darryl Zanuck, a dit textuellement : « Le coût des films a monté — pour des raisons qui nous échappent ». On a souvent tenu pour responsables de cette montée des prix de la production les augmentations des salaires du personnel de la production, accordées par contrat collectif à la suite des grèves de Hollywood, voci un an. En 1936, le coût total de la production américaine s’élevait à 1 35 millions de dollars : il est passé en 1937 à 170 millions de dollars soit une augmentation de 30%. D’après les sources sûres, l’augmentation du personnel ne représente pas plus de 2% de cette augmentation. Quelles sont alors les véritables raisons de cette augmentation qui atteint Quelquefois plus de 100 % sur les budgets d’il y a trois et quatre ans ? Il semble que les salaires exagérés payés aux ftars viennent ici en première ligne : sait-on que pour un film dont le budget est d’un million de dollars, le quart va à l’intemrétation, soit 250.000 dollars (p rès de 9 millions de francs) ? Katharine Hepburn, qui vient de quitter RKO, touchait la modique somme de 3 millions de francs par film. Joan Crawford vient de signer un nouveau contrat de cinq ans avec MGM, lui garantissant un million et demi de dollars, soit un salaire assuré de près de dix millions de francs par an. L Association des Exploitants Indépendants de Manhattan vient de publier une violente protestation contre les salaires exagérés des vedettes qui « sont un poison pour le box office ». « Pratiquement, les studios de Hollywood sont encombrés de vedettes dont le nom ne fait pas faire un sou de recettes de plus. Greta Garbo, Marlene Dietrich, Mae West, Joan Crawford, Kay Francis, Katharine Hepburn, Edward Arnold, Fred Astaire sont les stars visées par ce libelle. On dit que Mae West ne s’est pas émue à cette nouvelle : elle a simplement répondu ; « Quoi, les exploitants indépendants me qualifient de « poids-mort » ! Et pourtant, quand les affaires vont mal, ce sont toujours mes films qu'ils reprennent. Le seul grand succès de l’année. Blanche Neige, aurait fait deux fois plus d’argent si l’on m’avait donné à jouer le rôle de Blanche-Neige. » Néanmoins, il semble que la voix des exploitants ait été entendue, puisque l'on annonce la réduction des salaires de certaines stars. De grandes vedettes ont refusé de renouveler leurs contrats à des taux inférieurs, et sont en train de changer de compagnie. Le grand producteur Samuel Goldwyn, qui ne regarde pas à dépenser 60 millions de francs et plus pour tourner « Hurricane » ou « Les Goldwyn Follies », est d’accord : a La réalisation des films coûte trop cher parce que les vedettes reçoivent des salaires fantastiques que, pour la plupart, elles ne valent pas. Mais comme le concurrent est toujours prêt à payer le prix que Vous avez refusé d'accorder, on est bien souvent obligé de passer par la volonté des stars. Nous manquons de vedettes, et c'est là tout le mal. » Est-ce bien là tout le mal ? Un grand producteur britannique, qui revenait de Hollywood, a eu ce mot charmant : « Jusqu’à ce jour on me reprochait de prodiguer l’argent sans compter pour les films que je tournais à Londres. Après avoir vu la façon dont on dépense à Hollywood, j’ai l’impression d’être un avare ! ». La réalisation de la version américaine de « Pépé le Moko », qui s’appellera « Alger », a coûté 35 millions de francs. Le budget du film français original de Duvivier n’avait pas atteint 3 millions ! On affirme — peut-être méchamment — que les producteurs d’Hollywood jettent l’argent par les fenêtres et que rien ne justifie de tels excès. Daryl Zanuck annonce fièrement qu’en réponse à la crise et à la baisse des affaires, le budget de 20th Century Fox s’augmentera cette année de 1 00 millions de francs par rapport à celui de 1937, et cela pour un même nombre de films. « Nous voulons augmenter la qualité des productions. » Une simple remarque : la qualité des films est-elle donc uniquement fonction de l’argent dépensé pour leur réalisation ? Ce n’est pas avec de l’argent que Hollywood remédiera à la crise de la production, mais avec des cerveaux. Rappelons ces lignes parues dans Time à propos du film de Julien Duvivier Un Carnet de Bal : « L'étal de désorganisation de la production française n'a pas de si mauvais résultats. Il permet au metteur en scène intelligent d'avoir les mains complètement libres, sans être gêné par les grands dirigeants des maisons de production, et de pouvoir librement choisir ses interprètes. Après avoir vu ce film, on souhaiterait à Hollywood un peu moins d' organisation. » Sur le même film, le réputé critique du New Yorl( Times, Frank S. Nugent, avait écrit : « Ce n'est plus du côté de Hollywood qu'il faut maintenant se tourner pour attendre du cinéma quelque chose de neuf et d’artistique, mais vers la France. » On sait la polémique que ces lignes peu aimables envers Hollywood ont déchaînée dans 'a Presse Américaine. T out en faisant entrer en ligne l’enthousiasme assez facile que les critiques cinématographiques ont dans tous les pays, pour les films qui viennent de l’étranger, il reste cependant un fait certain : H ollywood a besoin de se renouveler. Des talents nouveaux sont demandés. Le manque de films marquants produits au cours de celte saison démontre ce fait surabondamment. PALMARES DE LA SAISON « BLANCHE NEIGE ET LES SEPT NAINS » DE LOIN EN TETE Le plus grand succès de la saison, le seul peut-être, a été Blanche Neige et les Sept Nains. Ce film est la seule production américaine qui cette année ait apporté au monde quelque chose de nouveau. Si l’on dressait un palmarès de la production américaine pour la saison 1937-38, les films venant en tête. Blanche Neige étant hors concours, seraient : Pilote d' Essai (MGM) , Les Aventures de Robin des Bois (en couleurs) (Warner) , Deanna et ses Boys, et Délicieuse (avec Deanna Durbin) (Universal) , Cette Sacrée Vérité (Columbia), Artistes et Modèles et Une Nation en marche (Paramount) , Pension d'Art'sles et Vivacious Lady (RKO Radio) , L' Incendie de Chicago (Fox) , Le Prince X... (avec Sonia Henie) (Fox) , Hurricane et Stella Délias (United Artists Goldwyn) , La Vie d’Emile Zola (Warner). LE DOUBLE PROGRAMME GRAND FAUTIF DE LA CRISE ? Cette question continue depuis des mois à être l’objet d’une controverse entre Producteurs, Exploitants et Distributeurs. Samuel Goldwyn accuse le doub'e programme d’être la cause de la crise subite par Hollywood. « Pour alimenter les salles en double programme, on a tourné des fi'ms très moyens de classe « B » dont la qualité inférieure éloigne le public du cinéma. Un seul bon film vaut mieux que deux mauvais. Un seul grand film vaut mieux que deux petits. » Joseph M. Schenck, directeur de 2 Oth Fox, lui a répondu : « Il faut donner au public ce qu’il veut. Si à Chicago, le public désire un seul film, donnez-lui un seul film. Si à New-York il en veut deux, donnez-lui deux films. » « Les films de classe « B », de coût inférieur, permettent aux jeunes talents de se former la main et passent en première partie. » LE PUBLIC AMERICAIN A-T-IL PERDU SON ENTHOUSIASME POUR LE CINEMA ? Les recettes des cinémas américains ont baissé en moyenne de 20 %, et pour certaines régions de 30%, pendant les cinq premiers mois de