La Cinématographie Française (1938)

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151 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ cil\E«MQgRAPH,E rXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXXS 1937. Les gens de l’Industrie accusent la crise générale des affaires qui sévit aux Etats-Unis. Cette raison n’est pas la seule cause de la baisse des recettes. Le Cinéma a subi au cours de cet hiver une très dure concurrence de la Radio. Il y a 25 millions d’appareils de radio en usage aux Etats-Unis, et les postes d’émission (tous privés) font des efforts continus pour présenter aux auditeurs des programmes de premier ordre avec de très grandes vedettes. Les firmes de cinéma utilisent, elles aussi, les avantages de la publicité radiophonique, et chaque semaine les vedettes des principales compagnies se font entendre « au micro », et après un tour de chant, un sketch ou quelque déclaration, parlent des films qu’elles sont en train de tourner ou qui passent dans les cinémas. Le succès de la Radio a donné l’idée à certains producteurs de tourner des films avec des ved°ttes du micro : les résu’tats ont été assez médiocres, car paraître sur l’écran et se faire entendre à la radio sont deux choses brn différentes. Il semble en général que le public oit perdu son enthousiasme pour le cinéma. Seuls les grands films comme ceux dont nous avons donné une liste plus haut , attirent le public. Les f:lms moyens tombent à plat. On se demande si les producteurs étudient d’assez près le goût du public ? A-t-on perdu la bonne formule pour att’r°r celui-ci ? Prob'ème sérieux, oue les dirigeants de l’Industrie Cinématogranh'aue américaine sont en train d’examiner à fond. LE SENAT AMERICAIN A VOTE LA LOI NE EL Y INTERDISANT LA LOCATION A L’AVEUGLE ET EN BLOC Au moment où les compagnies se réunissaient en grandes conventions annuel’es, un fait nouveau s’est produit : le vote par le Sénat de la Loi Neely. Cette loi, les producteurs et les distributeurs de films la combattent avec véhémence : les exp!oitants indépendants propriétaires de leurs salles la souhaitent ardemment. De quoi s’agit-il ? D’un projet dû au sénateur Neely interdisant dans l’Industrie Cinématographique les pratiques de la location en bloc et à l’aveug'e. « Aucun contrat de location d’un film ne sera valable tant que l’exploitant n’aura pas été à même de visionner le film terminé ». A la demande de Walt Disney, les films de moins de 2.000 pieds (700 mètres), ne seront pas touchés par la loi Neely. On peut imaginer la bataille, ou plutôt la suite de batailles qui se sont déroulées autour de ce projet de loi : les Producteurs, les Distributeurs des Grands Circuits, l’organisation Hays, l’ont combattu avec acharnement. Les choses ne sont pas finies, car, votée par le Sénat, la loi doit maintenant recevoir l’approbation de la Chambre des Représentants, et fina’ement être signée par le Président Franklin D. Roosevelt. Ceci demandera encore pas mal de temps : le projet ne devant pas être soumis à la Cham Eric von Stroheim dans Ultimatum bre avant la prochaine session du Congrès, en Octobre. D’ici là les adversaires du Projet Neely espèrent bien parvenir à leurs fins. La loi Neely a été demandée et soutenue par les Associations d’Exploitants Indépendants des Etats-Unis ayant à leur tête la puissante Allied States Association. Ces exploitants représentent en nombre la majorité des sa'les américaines et voici dix ans qu’ils luttent pour la suppression du « block » et du « blind booking ». Le vote du Sénat est leur première victoire. MENACES D’IMMIXTION DU GOUVERNEMENT AMERICAIN DANS LES AFFAIRES DE CINEMA Au cours des conventions qui viennent de se tenir, les grandes compagnies ont annoncé leurs programmes de production et de distribution pour la saison 1938-39. On prévoit un ensemble de 500 fdms de long métrage pour lesquels on dépensera quelque 1 50 millions de dollars (25 millions de moins qu’en 1937-38). Les représentants, qui ont assisté aux conventions, sont repartis visiter les 1 6.000 exploitants des Etats-Unis afin de signer les contrats pour la saison prochaine, qui, selon le système de la location à l’aveugle et en bloc, représentent généralement des films pas encore produits. Mais cette tournée n’a pas remporté le succès habituel : les exploitants indépendants ont montré plus de résistance que jamais : ils ont reproché aux vendeurs de leur avoir loué sur le papier, il y a un an, des films qui promettaient beaucoup, mais oui, par leur manque de qualité, ont souvent désappointé le public. Ils ne veulent plus signer «de traites sur l’avenir», mais attendre et voir la production avant de la retenir. Le vote du projet Neely au Sénat a porté ses fruits. D’autre part, le Gouvernement commence à surveiller de près l’Industrie Cinématographi que. Le Sénateur Neely n’a-t-il pas déclaré en pleine séance que le cinéma était entre les mains de huit tyrans formant un véritable trust du cinéma ? M. Neely donna des chiffres, il montra que les salaires et gratifications des 1 4 grands directeurs de la Compagnie Lœw faisaient ensemble 4 millions de dollars par an, soit 10 millions de francs chacun. Ces 4 millions représentaient 31 % des revenus de la Compagnie, et certainement plus d’argent que l’on paye annuellement à Hollywood pour toute la figuration. Tous ces faits marquent la tendance de plus en plus accrue vers l’immixtion prochaine du Gouvernement Américain dans les affaires du Cinéma. LES COMPAGNIES ANNONCENT LEURS PROGRAMMES POUR 1938-39 Sur les 150 millions de dollars qui seront déoensés pour les 500 films produits, plus de 85 millions de dol'ars seront employés à payer les salaires, dont la plus grosse partie pour les directeurs de studios et de production, et pour les vedettes. Le reste ira aux 28.000 techniciens, artisans et ouvriers qui ont réussi à résister à la crise. Le plus gros budget sera certainement ce'ui de la MGM, qui n'a pas hésité à dépenser 90 millions de francs pour des films comme Marie Walewska ou Marie Antoinette. Pour 1938-39, 52 films sont annoncés : les plus gros morceaux prévus sont : Northrvest Passage (Passage du Nord-Ouest) (Technicolor) avec Robert Taylor, Les Femmes , avec Norma Shearer, La Citadelle (tourné à Londres) , avec Robert Donat et Rosalind Russell, Kim, de Rudyard Kipling, The Wizard of oz, un conte féérique avec des personnages humains, en Technicolor, Madame Curie, d’après le livre d’Eve Curie, La grande Valse, avec Fernand Gravey et Luise Rainer, réalisée par Julien Duvivier, Quo Vadis, Balalail(a, L'Homme qui reçoit des gifles, Rose d Algérie, 20.000 lieues sous les mers. 20th Fox Century, dont les bénéfices nets se sont élevés à plus de 8 millions de do'lars en 1937, annonce 58 films « plus chers que ceux de l’année dernière », a dit M. Zanuck. Parmi ceux-ci, Suez avec Annabella, Five of a k’md, un film musical avec les Dionne Oumtuplettes, Jesse James (en Technicolor), des Shirley Temple, des Sonja Henie, des Charlie Chan, Mr. Moto, Kentucky (en Technicolor), un Eddie Cantor, les Trois Mousquetaires, version burlesque avec les Ritz Brothers. Paramount, qui annonce également 58 fi'ms, semble vouloir revenir aux grands films d action avec grosse mise en scène, qui firent sa fortune au temps du muet : Le succès de Une Nation en marche et de Les Flibustiers, est responsable de cette nouvelle pohtioue : Les Hommes Volants (f*n Technicolor!, Union Pacifique, de Cecil B. de Mille, 1 épopée de la construction d’un grand chemin de fer, The Texans, autre film énique basé sur 1 histoire des Etats-Unis, et des films à costumes : Le Roi des Gueux (Si j’étais Roi), sur la vie de Fran