La Cinématographie Française (1938)

154 rxxx: ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CINE FR RAPHIE r SE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ PRINCIPAUX FILMS EN COURS DE REALISATION Studios de Denham : Sixty Glorlous Y car s (Soixante ans de règne) (Imperator, réalisation de Herbert Wilcox, avec Anna Neagle, Anton Walbrook et C. Aubrey. Smith (en technicolor) (suite de La Reine Victoria) . Prison sans barreaux (version anglaise) (London film), réalisation de Maxwell Wray, avec Corinne Lucha.re. La Citadelle (M.G.M.) , réalisation de King Vidor, avec Robert Donat et Rosalind Russell. A Royal Divorce (Joséphine de Beauharnais) (Imperator) réalisation de Jack Raymond, avec Ruth Chatterton et Pierre Blanchar. Studios de Pineœood : Slolen Life (Vie volée) (Orion Film) , réalisation de Paul Czinner, avec Elisabeth Bergner. L ghtning Conductor (Pinebrook) , réalisation de Maurice Elvey, avec Gordon Harker et John Lodge. Keep Smiling (Gardez le sourire) (20 th Century Fox) , réalisation de Monty Banks, avec Gracie Fields et Peter Coke. Studios D'Ealing : Penny IVise (A. T. P.), réalisation de Carol Reed, avec Edmund Gwenn et Betty Driver. D’IMPORTANTS PROGRAMMES DE PRODUCTION SONT ANNONCES On avait prévu qu’en conséquence directe du nouveau statut du cinéma, les compagnies américaines allaient produire directement de grands films en Angleterre. Jusqu’à ce jour deux firmes ont tenté l’expérience : 20 th Fox Century qui produisit voici deux ans bVings of the Morning (La Baie du Destin) , avec Annabella, le premier film en Techn.color tourné en Angleterre, puis Sous la Robe Rouge et Dîner au Ritz, toujours avec Annabella, et M. G. M. qui réalisa 1 été dernier Un Yankee à Oxford, avec Robert Taylor et Maureen O’Sullivan. Cette même compagnie tourne actuellement à Denham La Citadelle que met en scène un des premiers metteurs en scène américain : King Vicor. De son côté b ox tourne une grande comédie avec la populaire vedette anglaise Gracie Fields: Keep Smiting, destiné aux Etats-Unis. R. K. O. et Paramount util.sent les services du producteur Herbert Wilcox qui tourne pour R. K. O. un grand film en Technicolor, suite de La Reine Victoria : 60 années de Règne et pour Paramount Royal Divorce, avec Ruth Chatterton et Pierre Blanchar. United Artists continuent comme par le passé à distribuer dans le monde entiers les films d’Alexandra Korda dont les derniers (réalisés en 1937) ont été Tl le Drum (Alerte aux Indes) et Le Divorce de Lady X..., tous deux en Technicolor. London Film annonce la réalisation d’une série de grands films : Simone de Belleville (en Technicolor ) que Marc Allégret réalisera en version angla.se et française et dont les extérieurs seront tournés à Paris, Les Quatre Plumes Blanches, de A. W. Mason (en Technicolor) , Le Suzy Vernon, après un long séjour dans les stuoios de Londres où elle a interprète des rôles importants, vient de rentrer tn France Voleur de Bagdad et Les Contes des Mille et Une Nuits. D’autre part Alexandre Korda vient d’acquérir les droits cinématographiques du célèbre Livre de la Jungle, de Rudyard Kipling, qui sera tourné en couleurs avec le petit Sabu, découvert par Robert Flaherty pour Eléphant Boy. Autres projets de la London Film : Creenmantle, film d’espionnage, Calcutta, avec Sabu et Elisabeth d' Autriche, avec Merle Oberon. De leurs côtés, les studios de Pinewood annoncent une activité non moins grande : Victor Schertzinger, le réalisateur de One Night of Love, va commencer à tourner un grand film musical en Technicolor : Le Mikado, l’opéra comique de Gilbert et Sullivan. Les Productions Gabr.el Pascal qui viennent de terminer Pygmalion, de Bernard Shaw, vont réaliser Nelson, avec Leslie Howard. Seize grands films seront réalisés dans ces studios au cours de cet été avec un budget global de 360 millions de francs. Gainsborough et Gaumont British préparent de nombreux films dont Rob Roy, de Walter Scott, qui sera tourné en Dufaycolor, La Lagune Bleue en Technicolor, Deux films d’aventures qui seront réalisés par Alfred Hitchcock, un grand film avec Jessie Matthews et Kent Taylor. Mayflower Productions, la compagnie de Eric Pommer et Charles Laughton vont tourner L'Auberge de la Jamaïque que réalisera égale, ment Alfred Hitchcock et dont Charles Laughton sera la vedette. Ce n’est que vers la fin de Tannée que Ton pourra constater les premiers effets du nouveau quota sur la production britannique. LES PROBLEMES DE L’EXPLOITATION Les problèmes immédiats auxquels l'exploitation britannique a eu à faire face cette saison ont été : la grève des opérateurs de projection, en particulier à Londres et à Manchester, et le manque de films. La grève des opérateurs, dirigée par l’E.T.U. (Syndicat des Electriciens) , n’a pas eu de conséquences fâcheuses, les grévistes ayant été remplacés immédiatement par d’autres opérateurs n’appartenant pas aux E.T.U. La question est aujourd’hui réglée à la satisfaction des parties en cause. Le problème du manque de films qui sévit en ce moment en Grande-Bretagne et oblige les compagnies de distribution à rééditer et les exploitants à reprendre d’anciens succès est une conséquence de la diminution du nombre de films tournés à Hollywood et à Londres cet hiver. Ce problème sera passager. En partie grâce à lui, les exploitants anglais ont pu faire l’expérience de passer comme fond de programme cer. tains films parlant français — tel Un Carnet de Bal — et ils se sont aperçus avec quelque étonnement que leur public était ravi. Deux problèmes d’ordre plus général et qui ne sont pas nouveaux ont cont.nué à préoccuper l’Exploitation : le « grading » et la « redun dancy ». Pendant les mois derniers1 une guerre silencieuse s’est livrée entre la C. E. A. (Cinématograph Exhibitors Association of Great Britain and Ireland) et la K. R. S. (Kinematograph Renters’s Society) , c’est-à.dire entre les Exploitants d’une part, et les Distributeurs — — presque tous américains. Nous appellerons cette guerre : « guerre du grading ». En 1936, la K. R. S. avait essayé de limiter la longueur des programmes à 3 heures 1 /4 de projection. Cette tentative échoua. Une autre idée vint à l’esprit des gens de la K. R. S. : faire une classification (Grad.ng) de tous les films en deux catégories « A » et « B ». En théorie, les films « A » devaient être les grands films, et les films « B » les films courants. D’après ce plan, tous les films « A » devaient être loués au pourcentage et deux films « A » ne pouvaient être donnés dans le même programme. Seuls les films « B » auraient pu être loués au forfait. Qui allait fixer la classification en films « A » et « B » ? Sagement, le Gouvernement refusa de faire entrer cette question du « grad.ng » dans la nouvelle loi du cinéma. Les distributeurs membres de la K. R. S. décidèrent alors qu’ils présideraient eux-mêmes à cette classification au cours d’un déjeuner qui aurait lieu toutes les semaines dans un restaurant du Soho. L’Association des Exploitants (la C. E. A.) demanda à être représentée dans ces réunions. Cette demande fut catégoriquement rejetée.