La Cinématographie Française (1938)

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171 CIME FR, RAPÜIE SE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ tes salles telles que : Nostalgie; La Citadelle du Silence; Double Crime sur la Ligne Maginot; Yoshiwara; Les Nuits Blanches de Saint-Pétersbourg. Faut-il rappeler encore que la France a I remporté de magnifiques victoires ces dernières semaines devant les productions étrangères avec : Orage, qui vient de marquer d’une empreinte indélébile le cœur et l’imagination des spectateurs bulgares, qui se sont émerveillés de ce film qui a connu un énorme succès grâce aux talents si colorés de ses interprètes que seule la réalisation française peut susciter Forfaiture a obtenu un succès éclatant avec une interprétation de premier ordre qui n’a jamais manqué ni de force, ni de sincérité. Victor Francen et Lise Delamare ont été admirables. Naples au Baiser de Feu, de Augusto Genina, a marqué un succès médiocre bien que Viviane Romance ait été remarquable et que le public l’apprécie beaucoup. La Tragédie Impériale ne bénéficia pas d’un succès énorme malgré la réelle beauté : du film, sa réalisation irréprochable et sa magnifique interprétation; Harry Baur et j Marcelle Chantal sont très applaudis par le ! public bulgare. Il importe d’ajouter aussi que le film vient de passer dans une salle de moyenne importance et le lancement du film a été décidé à une date défavorable; les fins spéculatives des distributeurs en sont seules responsables. Prison sans Barreaux est projeté en ce moment; le succès de ce film est immense, puisqu’au cours de la première semaine, il a réalisé le maximum de recettes. Grâce à la beauté de ce film français interprété par Corinne Luchaire, jeune et gracieuse qui débute avec brio et fait vivre le personnage; de même que Ginette Leclerc se révèle particulièrement apte à interpréter de grands rôles qui, toutes deux se présentent pour la première fois à notre public et l’ont conquis. Prison sans Barreaux, s’imposant par sa qualité et sa variété, tiendra l’affiche pendant de nombreuses semaines. Parmi les réalisations nationales dans le domaine de la cinématographie, une seule production a marqué le cours de l’année 1937. C’est le Strahil Voïvoda, production de la Bulgarska Natzionalna Filmowa Studia. Interprété par des artistes bulgares et tourné entièrement en langue bulgare, le film n’a connu qu’un succès local. Sans contredit, on peut espérer que la Bulgarie sera un marché régulier pour les bons films français de grande mise en scène, les goûts et les compréhensions sont presque identiques; les producteurs allemands, anglais et américains sont très bien organisés; pourquoi n’en serait-il pas de même des français? On ne saurait mieux terminer ces notes en rappelant que. hors des frontières françaises, il est difficile d’apprécier, à leur juste valeur, les qualités, l’esprit et le génie propres des films français qui, quand même, demeurent les meilleurs. — B. Do. YOUGOSLAVIE Le Film français en Dalmatie (De notre envoyée spéciale) La Yougoslavie ne produit pas encore de grands films ni de dessins animés. En dehors des 13.559 mètres de pellicule (bandes publicitaires, films d’enseignement et actualités) édités en 1937 par les producI teurs nationaux, ce pays a donc dû, cette année encore, importer tous les films nécessaires à ses 383 cinémas. Pour l’ensemble du territoire, ce sont les j films américains qui viennent en tête (45 % des importations totales), puis les allemands (23 %), et les français (17 %, c’est-à-dire 81 bandes, deux productions françaises ayant été interdites par la censure). Nous regrettons d’avoir dû borner notre enquête à la Dalmatie, dont la population ne représente que 17 % environ des Yougoslaves. Pourtant, cette antique province du littoral offre un grand intérêt du point de vu de l’influence française. C’est qu’on n’v a pas oublié — en mal quelquefois, en bien le plus souvent — les dix années pendant lesquelles Napoléon régit ce pays qu’il avai! réuni aux Provinces Illyriennes. La Dalmatie est également cette région extrêmement pittoresque, riche en œuvres d’art, que les Français en croisière découvrent avec ravissement. De plus, comme dans toute la Yougoslavie, notre pays y jouit d’un grand privilège : la langue française est obligatoire dans l’enseignement secondaire de 11 à 18 ans (l’allemand ne l’est que pendant cinq ans) et, dans les lycées classiques, on n’enseigne pas d’autre langue vivante que le français. Split. — Cette ville, l’ancienne Spalato, qu’ornent les ruines du Palais de Dioclétien, compte 45.000 habitants. C’est le plus grand port de la Dalmatie, qui croit chaque jour en importance. Ses trois cinémas totalisent 1.150 places. Ainsi que dans les autres villes dalmates, le cinéma n’a rien à redouter de la concurrence théâtrale : il n’y a pas de troupe permanente et les tournées sont rares. Malheureusement pour les directeurs de salles, la chaleur les oblige à fermer leurs portes fin juin pour ne les rouvrir qu’eu septembre. A Split, le film en cours est annoncé au public par une banderolle tendue d’un côté de la rue à l’autre et portant en gros caractères le titre de la production et le nom de la vedette principale. M. Bego, propriétaire du Kino Karaman. loue ses films français à Belgrade, à la Société Franjung. Il n’a, jusqu’ici, acheté que des copies de films italiens mais ne demanderait sans doute qu’à traiter avec les producteurs français. Il donne trois représentations les jours de semaine et cinq le dimanche, au prix de 6 à 15 dinars (le dinar vaut actuellement 0 fr. 75 environ). Comme je demandais à M. Bego des détails sur la propagande italienne — on n’a pas oublié le pacte d’amitié conclu en 1937 entre la Yougoslavie et l’Italie — il me cita l’exemple du Corsaire noir, ce film sur lequel les Italiens fondèrent tant d’espoirs. Les distributeurs yougoslaves furent choyés par le gouvernement de Rome qui les invita à visiter les studios italiens et ne ménagea rien pour qu’ils lussent exactement renseignés sur la réalisation du film et sa portée. Quand le moment vint de parler d’argent, M. Bego, après échange de correspondance avec le Département de la Propagande au Ministère italien des Affaires Etrangères, obtint pour 18.000 dinars une copie dont le prix avait d’abord été fixé à 25.000. Voici les films français qui ont été le mieux accueillis ces derniers temps au Kino Karaman : Lac aux Dames, Maternité, Le Chemin de Rio, La Citadelle du Silence, Tarass Boulba. Mais le plus grand succès est allé à Sans Famille et aux Misérables où les professeurs ont conduit environ 2.500 élèves; le Lycée royal fournissant à lui seul 800 spectateurs. Tous les films projetés en Yougoslavie passent en version originale, avec sous-titres serbo-croates. Quelle meilleure propagande pourrait-on souhaiter ? M. Del Orco, propriétaire des cinémas Eden et Testa, loue tous ses films à Zagreb. Les productions françaises lui sont fournies par l’agence Cosmos. 11 a projeté cette saison une vingtaine de films français contre deux italiens. Baccara, Les Deux Gosses, mais surtout Abus de Confiance, ont eu tous les suffrages : on a joué ce dernier film huit jours de suite, alors que les autres sont ordinairement remplacés tous les trois jours. Selon M. Del Orco, il arrive souvent que des films soient achetés par la Roumanie ou la Bulgarie pour tous les états balkaniques; ceci explique que les producteurs français ne connaissent pas davantage les distributeurs yougoslaves. Nous avons appris avec joie que le beau film de J. Benoît-Lévy, La Mort du Cygne, serait joué à Split la saison prochaine. On sait que l’une des vedettes, Mia Slavenska, est d’origine yougoslave. ' * * * Dubrovnik, l’ancienne Raguse, est cette cité à la fois gracieuse et noble qui offre aux visiteurs des rives adriatiques de beaux monuments de la Renaissance, de vénérables remparts, des terrasses fleuries, plantées de cyprès. Une société formée par cinq édiles ragusains dirige le seul cinéma de la ville, Gradski Tonkino. La salle, de très bon goût, a été construite en 1932 par M. Gombos, architecte à Zagreb. Abritée derrière les remparts, elle se trouve au-dessus du somptueux café dont les Ragusains sont si fiers, le Gradska Kafana. Le cinéma de Dubrovnik compte 320 places. Nous y avons assisté à la projection du film américain sur la vie d’Emile Zola, qui a remporté un grand succès. Comment ne pas dire la joie d’une Française à l’étranger qui entend acclamer les idées de liberté qu”Emile Zola défendit avec tant de courage ? Les actualités sont fournies par Fox-Film, Paramount et Prosvetni Film (journal yougoslave). Dans cette ville peuplée de touristes venus du monde entier, il est réconfortant de voir le film français à l’honneur. M. le Dr Milo Katié, Président de la Société Gradski Tonkino a bien voulu nous préciser que 23 films français ont été projetés à Dubrovnik pendant la saison 19371938 et que Mayerling, La Dame de Pique,