La Cinématographie Française (1938)

202 CirXlIIIXTTTTTTXTXITTTY] CXXXIXXIXXXXXYTTTXXXTTTI tes de mouvement concernant les salles envisagées. Nous publions ci-contre deux modèles de ces cartes. Nous possédons actuellement 5 jeux complets de ces cartes, ce qui représente environ 25.000 matrices. Elles sont classées agence par agence dans des tiroirs métalliques spéciaux. Pour vous donner un ordre de grandeur, je vous indiquerai qu'au cours de l’année 1937 il a été projeté en France plus de 10.000 films différents, qu’il s’agisse de films de long métrage ou de dessins animés, de films français ou de films étrangers. Chacun de ces films est affecté d un numéro de 7 chiffres qui permet, par sa simple lecture, de connaître la maison principale de distribution sur la France, l’année de sortie, l’ordre d’enregistrement, la nationalité, la longueur. Chaque nom de film accompagné de son code est inscrit sur une bande de papier fort de 1 cm. de largeur environ, protégé par un mica. Toutes ces bandes sont disposées par ordre rigoureusement alphabétique sur des volets montés eux-mêmes sur tourniquets. Chaque tourniquet comporte 2.500 bandes. Nous disposons de 2 jeux entiers de 10.000 noms. Dès qu’un film n’a plus été exploité pendant un an de suite, la bande correspondante est mise en réserve. Cette disposition permet un travail rapide de recherches. Une équipe constituée de quatre personnes enregistre dans une journée 1.800 passages de films. * * * En possession de ces archives, nous étions à même de procéder à tous les travaux possibles d’enregistrement des écritures cinématographiques. Et, tout d’abord, passons en revue les documents comptables en cette matière. Voici le premier stade : le bon de commande . Le voyageur a visité l’exploitant et l’a décidé à traiter son film. Il a signé un bon de commande comportant l'indication du film loué, la composition du programme, les conditions de la location, la date limite d’exécution. Voici la confirmation de date. Le client indique à quelle date il passera le film. Dès que ce film a été passé au pourcentage, l’exploitant doit envoyer un bordereau de recettes qui permettra au distributeur d’établir la facture. Le distributeur en percevra le montant qui figurera sur des bordereaux d' encaissement. Ces documents en clair sont transformés en cartes perforées. Ces cartes passent ensuite dans des machines à trier qui, suivant la partie de la carte inspectée, ef COMPTES CLIENTS Situation Un exemple d’état mécanographique fectuent le classement sur la caractéristique désirée : le film, la salle, la nature du contrat, la date de l’écriture, la date limite d’exécution, la date de passage, etc... Les cartes, une fois triées, sont passées dans des machines tabulatrices qui impriment des états en clair, additionnent ou soustraient les écritures, en totalité ou par groupes à volonté. Lorsque les cartes ont suivi le périple a l’intérieur de ces machines, elles viennent aboutir dans de grandes armoires à classement , classement auquel il doit être ap porté le plus grand soin, et qui doit permettre de retrouver séance tenante les caries d écritures désirées pour établir tel état demandé. Un des principaux problèmes posé aux maisons de distribution est le contrôle de leur portefeuille « bons de commandes ». Elles doivent connaître régulièrement et très vite les détails de tous les contrats datés, par film et par agence, des contrats non datés. Les maisons ayant un nombre important de films doivent pouvoir connaître de même l’importance de leur portefeuille par ordre de da Pierre Renoir et Lucas Gridoux dans une scène dramatique du Paradis de Satan un film de Félix Gandéra. les de passage, par ordre de dates limites, enfin la composition de ce mime portefeuille par salle ou par film. L’état de projection est dressé en se servant de cartes de vision qui sont des caries de statistiques préparées à l’avance, portant indication de toutes les possibilités de passage d’un film. Intercalées avec les cartes d’écritures, elles donnent un état faisant ressortir les visions faites et les visions restant à faire. * * * Enfin, un autre service enregistre la totalité des passages de films en France pour tous les films et toutes les salles sans exception. Ce travail a pour but de permettre l’établissement de statistiques générales d’exploitation susceptibles de renseigner producteurs, distributeurs et financiers, sur 1 état à tout moment du marché français, sur ses possibilités, sur les moyens d’augmenter son rendement, sur les vitesses d'amortissement de films, sur le nombre de visions pouvant être réalisées suivant les catégories de production, etc... Il suffit, pour disposer des archives nécessaires, d’avoir un réseau de correspondants suffisamment étendu pour pouvoir relever chaque semaine sur les affiches de tous les cinémas de France les films composant les programmes. Ce but est actuellement atteint et nous allons très prochainement faire paraître la statistique générale de la France pour l’année 1937. Il s’agira uniquement de renseignements d’ordres généraux à 1 exclusion absolue de toute indication pouvant avoir un caractère particulier. A titre de documentation, disons que ce travail représente la perforation ou la reproduction de 600.000 cartes par an. Etant donne que l’exploitation cinématographique se poursuit sur une durée de 5 à 6 ans, le stockage de ces cartes représente donc la nécessité de disposer de deux groupes d’armoires pouvant contenir 2.000.000 de documents. On comprendra oue cette organisation présente l’énorme avantage de permettre aux financiers, aux producteurs et aux distributeurs, de s’assurer que les films dans lesquels ils ont des intérêts ne peuvent pas passer dans des salles autres que celles qui leur sont indiquées sans qu’ils puissent en être informés. 11 est important, pour la bonne marche de l’industrie, que les différents groupes intéressés à cette activité n’aient pas lieu de se suspecter entre eux. Je pense que ce résultat est actuellement acquis pour l’industrie cinématographique. 1