La Cinématographie Française (1938)

219 CXIXXXXXXXXXXXXXXXXXXXX3 CINE R/tPHBE SE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ BORDEAUX Une Réglementation des Prix est souhaitable pour Septembre prochain Depuis le début du mois de juin, la saison d’été est ouverte; aussi n’est-il plus question, pour l’instant, d’une réglementation du prix des places. Il va de soi que pour ces mois d’été qui s’annoncent particulièrement , chauds, les prix pratiqués cet hiver ne peuvent être maintenus. Il faut souhaiter qu’un accord général se fasse avant le début de la saison prochaine en vue de réglementer d’une façon équitable pour tous, les prix des places pour les spectacles non seulement de première vision, mais aussi de deuxième, troisième et quatrième visions. Sans entente générale, rien d’efficace ne pourra être réalisé à Bordeaux où les salles de première vision se trouvent dans une situation peu enviable. 11 s’agit donc de trouver une solution qui permette | de résoudre le problème, sans léser personne, mais qui permettra aussi aux établissements de première vision de se défendre I — cela étant aussi indispensable pour eux que pour les loueurs, dont la production est amortie par ces salles, il CONCURRENCE LOCALE La concurrence s’est faite particulièrement sentir ce mois de juin pour nos ex1 ploitants. En effet, en defors de la foire-ex; position annuelle, il y a eu ce mois-ci l’inau! guration du nouveau stade municipal avec les matches pour la coupe du monde. Les ! deux réunions qui eurent lieu permirent 1 aux organisateurs de réaliser plus de 700.000 francs de recette, ce qui est un record; il va de soi que le cinéma en a subi le contrecoup. Le gros concurrent reste le soleil contre lequel il n’y a rien à faire, aussi les recettes ont-elles sensiblement diminuées ce mois-ci. LA SAISON PASSEE ET CELLE QUI VIENT La saison qui vient de s’écouler n’a pas été mauvaise dans son ensemble, le premier trimestre (octobre, novembre et décembre) a même été excellent, grâce à une production de premier ordre. Citons, en particulier, les merveilleux résultats obtenus avec La Grande Illusion; Un Carnet de Bal; L’Habit vert; Ignace; Regain; Double Crime sur la Ligne Maginot; Forfaiture; Les Rois du Sport; Abus de Confiance, etc... Les recettes ont été supérieures à celles réalisées l'année précédente à pareille époque. Par contre, le premier trimestre de l’année 1938 a été médiocre malgré un réel effort de programmation, le beau temps persistant en a été la cause. Bien n’est encore prévu pour la saison prochaine, peu de films sont traités; les grosses productions sont en cours de réalisation, aussi est-il encore trop tôt pour prévoir les programmes à venir. Néanmoins, Le Quai des Brumes vient d’être traité par le circuit Siritzky et passera au Français, en octobre vraisemblablement. ON VIENT DE TOURNER D’IMPORTANTES SCENES DU FILM « LES ROIS DE LA FLOTTE » A BORDEAUX ET A ARCACHON René Pujol vient de tourner plusieurs scènes importantes de son prochain film, Les Rois de la Flotte, dans notre région bordelaise. Outre Bordeaux, les principales scènes furent tournées à Arcachon et sur le bassin pour Outima Film qui en esl la société productrice. Les Arcaehonnais furent nombreux pour assister à ces prises de vues, dont ils sont totalement privés; toute la troupe était là : Germaine Roger, Mady Berry, Myno Burney. la délicieuse Elyane Célis, le sympathique Paul Azaïs et bien entendu nos deux comiques bordelais Tichadel et Rousseau. Ce film sera distribué par S.E.D.I.F. et passera à l’Apollo de Bordeaux au début de la saison prochaine. Gérard Coumau. NANCY On espère que le Public acceptera la Hausse du Prix des Places Au sujet des Taxes municipales , le maire se réserve Le « battement » qu’offre l’été à l’exploitation, permet de mettre de l’ordre dans les idées toujours quelque peu emmêlées pendant le « coup de feu » de la saison, — et surtout de jeter un regard persistant, non sur le passé quoiqu’il serve de leçon, — mais sur l’avenir. Eii ce qui concerne les films de demain, plusieurs en cours de réalisation ou déjà terminés, consolident notre espoir que les Producteurs, munis des sûres expériences de l’an passé, sauront s’en servir. R a été bien prouvé que le film de qualité a reçu autant de suffrages que le gros comique, et cela de la part de la masse du public. Devant cette égalité de chances commerciales, il n’y a certes plus à chercher la bonne route; elle est toute tracée et perniet d’aller droit aux frontières : cet « air » nouveau fortifie extrêmement le cinéma français. Cependant, si le spectacle par lui-même est le point primordial de l'exploitation, ses à-côtés lui sont étroitement liés : la publicité, le prix des places, la concurrence, et les chargés (représentées en gros plan par les taxes). La Publicité Les efforts de tous les directeurs sont toujours très louables; pourtant, on a nettement l’impression qu’ils pourraient mieux faire encore, si leurs budgets de lancement étaient moins limités, et si on laissait un peu plus de liberté à leurs idées personnelles. Cette année, l’augmentation générale du coût de la vie a alourdi sérieusement les frais de l’exploitation, et certaines salles ont dû freiner leur roue de publicité. A première vue, il semble que les lancements sont faits d’une façon trop routinière, qu’il n’y a pas assez d’innova André Fouché et Mino Burney dans Les Rois de la Flotte de René Pujol tions, et de coups de surprise pouvant agir efficacement sur le public. Est-ce vraiment une bonne formule, de sacrifier les trois quarts du budget publicitaire, pour du lignage quotidien très coûteux, sous le prétexte que le journal bénéficiaire possède de très nombreux lecteurs ? Je pense qu’on pourrait comme cela fut déjà envisagé — réaliser un accord sérieux entre tous les directeurs, dans le but de « standardiser », sur un modèle réduit, toutes les annonces à insérer, sauf le jour de changement de programme, où chaque dirigeant pourrait faire paraître le pavé de la dimension ([ui lui plairait, et cela dans une page hebdomadaire bien présentée, réservée au cinéma, comme en ont presque tous les journaux de province et de la capitale. Ainsi, les directeurs feraient des économies, qu’ils emploieraient pour d’autres modes de publicité. « Mais lesquels ? m’a demandé l’un d’eux, qui est jeune et actif. L’affichage ? Il est en régression, les emplacements se faisant de plus en plus rares, en raison d’un nouveau plan de la ville. La publicité ambulante ? Elle est entravée par toutes sortes de règlements municipaux... Jules Berry, Gustave Libeau et Christel Or dans Mon Père et mon Papa qui vient de passer en exclusivjté au Théâtre Paramount