La Cinématographie Française (1938)

♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ 229 exxxxxxxxxxxxxxxxxxxxzx: METZ efr la Région De Nouvelles Salles se créent à Metz, Forbach, Sarrepemines et Thionrille Le public messin bénéficiera, un bon moment encore, de tarifs relativement bas {De notre envoyé spécial Alain cl’Harsy) La concurrence entre Circuits anime le Marché du Film en Alsace-Lorraine L’exploitation cinématographique, à Metz et dans la région, se montre pleine de dynamisme; on constate maints efforts calculés, tant au point de vue commercial que sur le plan technique. Le fait principal à signaler est l’importance toujours croissante des deux groupements. Celui de M. Xardel, qui possède plusieurs salles dans les environs, et quatre à Metz, en aura bientôt une cinquième (de 1.200 places au moins), s’adressant surtout aux publics moyen et populaire, à l’aide de bons films français. Celui du « Yox », qui englobe trois Etablissements i (à Metz, à Mulhouse, à Forbaeh), en ouvrira deux autres prochainement (à Sarreguemines en septembre, à Thionville en octobre) ; d’autre part, il a maintenant des accords avec plusieurs cinémas de localités environnantes (ainsi le « Dux » \ d’Hayange, dont le directeur m’a exprimé sa satisfaction...), et avec les 148 Salles Familiales des Agences de Lyon, Nancy et Strasbourg, ce qui lui permet de s’adresser aux grosses firmes, pour le compte d’un vaste réseau d’exploitants. Ce système fait obtenir d’abord des prix de location avantageux, mais aussi des résultats bien supérieurs partout, grâce à l’organisation et aux programmations ; ces résultats meilleurs font alors monter les prix ; de plus, lorsqu’il s’agit de films de forte valeur artistique et commerciale, la concurrence entre les deux groupements, qui désirent chacun s’en assurer l’exclusivité, en fait augmenter particulièrement le prix. (Le « Vox », pour sa part, préfère donner un gros pourcentage, et jusqu’à 50 %, ce qui sert à la fois ses intérêts et ceux du loueur.) Tout cela constitue un encouragement au bon film, et c’est fort bien. N’oublions pas que les producteurs se basent sur les désirs et sur les moyens des exploitants (par l’intermédiaire des distributeurs), pour décider du genre et de l’importance des bandes qu’ils préparent. Et, à notre époque, il faut, outre une idée et plusieurs talents conjugués, beaucoup d’argent pour créer une œuvre (pii s’impose... Une autre conséquence de la puissance des deux groupements en question, est l’inexistence de cinémas indépendants, en pleine ville. Il y a 1’ « Apollo », dans un quartier excentrique, et, bien entendu, uuelques petites salles dans les environs (à Montigny, par exemple) : on n’y trouve d’ailleurs que de la deuxième, ou plutôt de la troisième version, à un ou deux ans de distance du passage en exclusivité ! Les Charges et les Taxes Les frais d’exploitation se font plus lourds, et la récente augmentation de 8 % de la taxe d’Etat vient de refroidir quelque peu l’optimisme des dirigeants. En outre, la surtaxe spéciale de 27 % sur les recettes mensuelles nettes, supérieures à 200.000 francs, des salles sans orchestre ni attraction, reste une ombre menaçante, qui risque de s’abattre, à la prochaine saison, sur le « Vox », le « Palace », et leur « jeune grand frère » de Chaplerue, et qui ne pourrait que décourager les chefs d’entreprise, en leur enlevant une nouvelle part du bénéfice des efforts cpi’ils font pour atteindre de gros chiffres. En ce qui concerne la taxe municipale, à Metz, elle était déjà en dessous du taux normal, et n’a pas été augmentée en même temps que la taxe d’Etat, comme ce fut le cas dans d’autres villes, où l’autorité se croit ainsi dans son droit. Souhaitons que se prolonge sans trêve la compréhension de la municipalité messine. Il est vrai qu’une attitude intransigeante trouverait un frein dans la résistance efficace des circuits, et principalement de celui qui disposera, dans quelques mois, de cinq Etablissements. Et le Prix des Places M. Roger Xardel, qui n’a pas modifié ses tarifs (4, 5, 7 fr. 50 et 10 francs) depuis 1030 (début du parlant), a toujours désiré continuer ainsi, estimant qu’une hausse pourrait réduire la clientèle. De toutes façons, il ne saurait être question d’un changement quelconque pendant la période d’été. Mais, pour la saison prochaine, le poids des charges, et surtout des taxes, se fera sentir plus sévèrement, et il est possible qu’une majoration des tarifs soit alors nécessaire. Elle serait d’autant plus compréhensible qu’ils sont nettement inférieurs à ceux que pratiquent d’autres grandes cités. Bien entendu, on ne peut envisager une Façade du Palace de Metz hausse unilatérale, qui jetterait la perturbation dans l’exploitation, mais bien une hausse générale appliquée à toutes les salles. D’autre part, M. Xardel me signale que, le dimanche, tous ses fauteuils (lu « bas » sont au même prix : cela simplifie le contrôle et évite de prendre du personnel supplémentaire. Par contre, le « Vox » conserve, le dimanche, comme en semaine, deux catégories de places au parterre. Notons, en passant, que le « Vox » de Forbaeh, est plus « cher » — surtout aux loges — • que les cinémas concurrents, et qu’il s’en trouve fort bien. Il en sera de Le Vox de Metz La salle du Vox à Forbaeh Le Vox de Mulhouse même à Thionville et à Sarreguemines ; c’est d’ailleurs assez juste, si l’on tient compte de la valeur et de la « fraîcheur » des programmes, ainsi (pie du confort et de l’ambiance... L'Ecran règne sur les Spectacles A Metz, le cinéma domine vraiment la situation ; ses rivaux ne sont guère dangereux ; citons cependant le football, qui attire parfois du monde, en raison surtout de la forte cote actuelle du « F. C. Metz »; la foire, le cirque, qui prennent momentanément une petite partie de la clientèle ; le théâtre, qui ne compte pas beaucoup, même lors des galas... Quant à l’Exposition, elle envoie généralement bon nombre de ses visiteurs finir leur journée dans un des cinémas, qui, tous, semblent placés « idéalement » pour les recueillir. Une Publicité simple? mais bien faite On effectue des lancements soignés, tant par la voie des journaux locaux, que par un nombre imposant de belles affichettes, et par de grands titres lumineux sur les façades... Depuis mars, le « Vox » dépense, pour