La Cinématographie Française (1938)

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235 ♦ ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦I au public des grandes villes, ont été dans l’ensemble d’une qualité supérieure à ceux des saisons précédentes. Un grand nombre de ceux qui boudaient le cinéma ont pu se réconcilier avec lui, et ils ont eu raison. Car, le film fait partie du décor de la vie moderne. C’est s’appauvrir que l’ignorer volontairement. Le double programme a été souvent employé, et cette formule, assez délicate à manier, ne déplaît pas au public. Elle permet p doser le spectacle, et surtout elle épigné la projection de documentaires et de magazines qui font bailler trop fréquemment On est venu pour voir un grand film et il faut, avant d’y avoir droit, supporter trois ou quatre petits navets... Si on remïplace les susdits navets par un bon film doublé, le public y trouve son compte, et le cinéma aussi. Je n’ai pas l’intention de dresser ici un palmarès : les exploitants au Maroc exercent un métier difficile en raison de l’hété Irogénéité de la population. Ils s’en tirent mieux qu’honorablement, puisque le con1 fort de nos salles et la qualité des programmes surprennent tous nos visiteurs. C’est là une vérité bonne à dire. On n’envisage pour la saison d’été imminente, aucune diminution du prix des places, à l’heure actuelle. On n’envisage pas non plus une baisse de la qualité des programmes. Mais les salles en plein air vont “La Renaissance” à Rabat (Circuit Seiberras) s’ouvrir, les appareils de réfrigération sont mis au point, comme le fonctionnement des plafonds à ciel ouvert. On procédera à quelques grandes reprises, et on projettera aussi beaucoup d’inédits. On consommera un peu plus d’esquimaux, mais l’été ne saurait arrêter l’élan du cinéma marocain qui semble engagé dans la bonne voie. Un avenir prochain dira dans quelle mesure Moulanah, de qui tout dépend, surtout au Maroc, a permis que cet optimisme se révèle justifié. — Charles PENZ. TUNISIE Aucune Salle n’a baissé ses Prix De nombreuses Nouvelles Salles en Construction Tunis. — Le saison 1937-1938 est virtuellement close. De tous côtés, prélude de la saison estivale, les salles commencent à annoncer les reprises habituelles. Si nous jetons un regard sur l’année qui vient de s’écouler, nous constatons qu’elle semble avoir été particulièrement favorable à l’exploitation. 11 faut reconnaître que tous les directeurs, en général, ont fait un sérieux effort du point de vue spectacles. Il nous faudrait une page entière pour énumérer les grandes productions qu’il nous a été donné de voir cette année. Un effort méritoire a été tenté avec plein succès par certaines salles de deuxième vision qui ont « sorti » de temps en temps des films de première vision, se créant ainsi une clientèle assidue. Du point de vue prix des places, un point est tout à l’honneur de l’exploitation tunisienne. Aucune salle n’a baissé ses prix, et cela malgré une concurrence parfois acharinée. Tout au plus, pourrait-on reprocher légèrement à quelques-uns de baisser les matinées du mardi et du jeudi à des prix approchant et même égalant ceux des salles de deuxième vision, mais reconnaissons franchement que ces dernières aspiraient une bonne partie du public durant ces matinées, et les grandes salles ont tenu à se dépendre en partie. Reconnaissons, en outre, que nos directeurs essaient à qui mieux mieux, de donner satisfaction à leur public qui devient très exigeant et le sera davantage à l’ouverture prochaine de nouvelles salles qui rivaliseront de confort avec les grands établissements. A ce point de vue là, nous devons rendre hommage au calme des grandes salles qui poursuivent leurs efforts quoique subissant un préjudice certain. Un autre point dont se plaignent les salles de première vision, c’est qu’il arrive assez souvent qu’un film passé chez elles à 10 et 12 francs passe à une date trop rapprochée dans des salles de deuxième vision à des prix de 2, 3 et 4 francs, alors qu’avant 11 y avait un laps de temps de 15 à 18 mois au moins entre les deux visions. Les directeurs se demandent jusqu’à quand une telle situation pourra durer. Aussi, un mouvement se dessine à l’heure actuelle : Les deuxièmes visions ne devront pas sortir avant un délai d’au moins 12 mois. La parole est aux loueurs. Revenons à l’activité cinématographique : La saison de music-hall a été plutôt maigre comme quantité, mais comme qualité, nous n’avons pas eu à nous plaindre. Le Palmarium nous a servi Maurice Chevalier, qui a fait la grosse recette, malgré des places très chères, puis Joséphine Bakefi et enfin Jean Lumière qui ont eu chacun leur part de gros succès. Au Palmarium encore et au Capitole, salles du circuit Seiberras, nous avons eu cette année des films qui ont émerveillé le public. Citons au hasard : Deanna et ses Boys (gros succès); Café Métropole ; L’Innocent ; J’accuse; Abus de Confiance (2 semaines); Les Hommes sans Nom (carrière malheureusement entravée par l’état de siège); Les Secrets de la Mer Rouge (gros succès auprès de la clientèle musulmane); Boissière; La Dame de Pique, etc., etc..., et des reprises telles que Le Golem; La Légion des Damnés; Les Rois du Sport; La Charge de la Brigade légère, et tant d’autres encore. Le Colisée, toujours soucieux de se maintenir parmi les salles qui attirent le monde chic, nous a présenté cette année des productions de grande classe, telles que Un Carnet de Bal; Les Perles de la Couronne ; Légions d’Honneur; Forfaiture, etc., qui ont eu l’approbation de tout le public. Nous n’avons pu avoir les perspectives delà saison prochaine, mais on chuchote que Le Quai des Brumes consacrera la rentrée officielle d’octobre. (Sous toutes réserves.) UN PROGRAMME EXCLUSIVEMENT ARABE Au Mondial, que dirige avec tant de compétence M. Sitruk, signalons un fait unique en Tunisie et peut-être même en Afrique du Nord. Un programme exclusivement arabe, La Dernière Solution et Pèlerinage à la Mecque a tenu l’affiche trois semaines, et n’étaient les contrats restant encore à exécuter, M. Sitruk aurait encore pu garder ce programme pendant 1 et 2 semaines. Citons, parmi les filins sortis dans cet établissement : Gribouille; Gueule d’ Amour; Le Roman de Marguerite Gauthier (2 semaines); La Citadelle du Silence; Le Règne de la Joie; Marie Walewska (2 semaines); Hercule, etc., etc... Le succès grandissant de cette salle a amené M. Sitruk à prévoir une modernisation progressive. Ainsi, le hall d’entrée a déjà été rénové, et la façade s’illumine chaque soir de quatre nouvelles enseignes au néon. D’ici octobre, une grande partie des fauteuils sera remplacée par de nouveaux fauteuils en Dunlopillo. Les prix resteront fixés comme par le passé, de 3 à 12 francs, car M. Sitruk est un ennemi acharné de la braderie dans la corporation. Ajoutons que M. Sitruk contrôlera un circuit de 7 salles, uniquement sises en Tunisie, et nous aurons ainsi une idée de son activité débordante. Parmi les salles de deuxième vision, la plus ancienne est Midi-Minuit qui a aujourd’hui près de 4 ans d’existence. Cet établissement avait débuté comme salle d’actualités avec 350 places, mais a finalement décidé de devenir une salle de grosses reprises en portant le nombre de ses places à 400. Et, ne s’arrêtant pas en chemin, il comptera en octobre près de 400 places. Les directeurs de Midi-Minuit, étant également des ennemis des bas prix, il est probable, nous a-t-on dit que leurs prix soient augmentés en octobre. Les efforts de la prochaine saison se porteront beaucoup sur des films de première vision. L’Apollo salle de 450 places, créée au début de cette année pour passer de la deuxième vision, s’est décidée la première à commencer à passer de temps en temps des films de première vision. Le succès a couronné les efforts des jeunes et courageux directeurs qui président aux destinées de cette salle, et ils ont prévu pour cet été une installation moderne de renouvellement d’air par aspiration et ventilation mécanique (appareils Marelli), car il ne faut pas oublier que sous notre soleil d’Afrique, il fait chaud en été. Toujours sur la brèche, ils ont retenu en première vision, pour la saison prochaine, Chercheuses d'Or 1937, et toute une série d’autres films de valeur. Nous aurons, d’autre part, le plaisir de revoir dans leur salle des films à sucés, tels que Abus de Confiance; les Hommes sans Nom; La Citadelle du Silence, etc., etc... Studio 38, le dernier-né des cinémas à Tunis connaît une vogue toujours accrue.