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de 750 places. Nous ne disposons pas d’assez de sorties. Le parterre est très large. Les murs que rythment des colonnes destinées à cacher les fermes de fer, sont beige rosé très clair. Le tapis et les fauteuils sont rouges. Le cadre de scène est arrondi. Un effet assez heureux a été réussi. Le rideau d’avant-scène qui est blanc, est rendu transparent par l’éclairage rouge du cadre de scène. Le rideau fermé, ainsi éclairé, on a l’impression qu’il n’y a pas de scène et que ce sont les murs qui se referment.
La façade des Mirages a été traitée au néon. Elle est faite d’un gros chambranle de lumière. Le hall est également pourvu de néon, trois cascades de fluorescents qui viennent s’amortir sur la porte et la caisse.
Enfin, boulevard Poissonnière, j’ai transformé Parisiana en collaboration avec mon confrère M. Bignand. Les propriétaires exploitants sont MM. Ruez et Castille. Nous avons enlevé les colonnes qui masquaient la visibilité, cela a été un gros travail.
Cette salle de 1.060 places est à doubles fins; elle peut être cinéma ou music-hall, sa forme a été étudiée en conséquence. C’est une salle qui comporte tous les grands secours et rideaux de fer, un balcon, deux galeries et un petit promenoir à l’orchestre, galeries de côté. Là aussi, murs beiges rosés et fond rouge, fauteuils et tapis. »
S. G. D.
Il faut que u rue participe m hall et inversement
déclare ADRIEN NE GORSKA
Pierre de Montaut et Adrienne Gorska continuent leurs explications ;
« Le Cinéac Le Petit Provençal, cours Berzunce, à Marseille, dont la photo est jointe, nous fournit un exemple d’utilisation d’une voie publique au bénéfice du hall d’entrée. A droite et à gauche, sur le trottoir, des paravents porteurs de vitrines publicitaires se replient le soir et forment la fermeture du cinéma. La caisse mobile est posée également sur le trottoir. La saillie de la marquise abrite ce hall improvisé en pleine rue. Cette disposition a permis de gagner un nombre important de places dans la salle.
« Il ne faut pas que l’exploitant ait à regretter la disposition de son outil de travail. Le souci de l’utilisation des lieux est du domaine de l’architecte. Il nous faut loger des halls dans des espaces difficiles, savoir tirer des accès amples de surfaces ridicules tout en nous adaptant aux règlements et aux lois. Il faut avant tout que la rue participe au hall et inversement. Savez-vous qu’à Cinintran, sur les boulevards, la pénétration du hall dans l’immeuble de l’hôtel de Paris n’a que 35 m2 sur lesquels sont pris encore l’escalier d’accès ? Cependant, le tour est joué.
« La ventilation et le conditionnement de l’air, ces sciences relativement nouvelles et en cours d’évolution, offrent des possibilités considérables et ont une répercussion importante sur le plan, les possibilités d’utilisation du terrain. Elles autorisent notamment l’emploi de locaux que l’on croyait inexploitables car elles ont la particularité d’obliger à construire des salles absolument étanches à l’a:r extérieur; celles-ci peuvent donc en être complètement éloignées.
« En ce qui concerne le plan, il faut éviter des salles trop larges, car les spectateurs assis de côté aperçoivent l’image complètement déformée. Il est démontré par l’expérience que le fauteuil latéral extrême ne doit pas être au delà d une ligne partant du côté de l’écran et faisant 30° avec l’axe de la salle. Ceci nous amène à la solution idéale qui est la salle en forme d’éventail.
« Pour être assuré que le spectateur voit et voit bien, il y a lieu de tenir compte de ce fait bien nature[ et pourtant bien des fois négligé,
que l’œil humain, pour atteindre à sa plénitude de vision, doit contenir dans son champ tous les objets qu’il a l’intention d’embrasser. Il ne faut pas oublier que l’homme n’a pas le champ
“ Cinéac Grand Echo du Nord ” rue Faidherbe à Lille
visuel du lapin, ni les périscopes de l’escargot. Il ne faut pas l’obliger à jeter un coup d’œil circulaire pour embrasser la totalité de l’écran. »
S. G. D.
Le fauteuil mal placé est bien vite repéré :
IL COUTE ET NE RAPPORTE PAS
« Quel est le rôle de l’architecte, continue Adrienne Gorska, dans la question cinéma ?
Satisfaire le public, satisfaire l’exploitant. Or, satisfaire l’un, c’est satisfaire l’autre. Ce qu’il nous faut surtout, c’est lutter contre la routine et 1 habitude et ceci non pour faire du nouveau coûte que coûte, mais pour s’adapter aux conditions nouvelles de l’existence, aux besoins nouveaux, aux inventions nouvelles.
Le premier des routiniers c’est l’exploitant. 11 faut parfois lutter contre lui-même, faire son bonheur malgré lui. En premier lieu, il faut combattre sur la question des rendements de terrain. 99 fois sur cent, nous rencontrons chez le financier, une tendance à discuter contre les mètres carrés.
La déplorable habitude de chiffrer les fonds fe commerce de cinéma proportionnellement au nombre de fauteuils, persiste envers et contre tout raisonnement. On s’illusionne toujours sur le nombre de fauteuils et l’on a pris la mauvaise habitude de mettre les architectes en concurrence précisément sur le nombre des fauteuils. Cela les entraîne à serrer les places et à établir une mauvaise circulation dans la salle. Aux yeux du financier, la qualité d’une place n’a aucune importance. On arrive ainsi à aligner des fauteuils défavorisés et à transformer en mécontents un pourcentage considérable des clients d une salle, qui par la suite la délaissent. Le fauteuil mauvais est bien vite repéré. Il coûte et ne rapporte pas.
Les habitués connaissent les bonnes places. Nous savons , tous par expérience que les gens prennent de préférence les places au bord des allées. Il faut un maximum de 10 fauteuils par travées. Il vaut mieux augmenter le nombre des travées. Notre client Cinéac a compris cela et il s’en est bien trouvé.
D autre part, le public a toujours une prévention contre les premiers rangs, qu il estime mauvais, les raisons d’entassement dont je vous parlais tout à l’heure justifient du reste cette appréciation, dans la plupart des cas. Four éviter le refus injustifié toutefois de places excellentes et vaincre l’obstination moutonnière des spectateurs, on peut employer un petit truc qui