La Cinématographie Française (1938)

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292 ♦ ♦♦♦♦♦♦♦«F lXXXXXXXXXXXXX? CIINE R/VPHIE SE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ Ministère un appui très compréhensif et souvent très efficace. Le M nistère entre 1930 et 1934 faisait établir, par nos agents à 1 étranger, un rapport sur la situation du film français ; puis en 1935, à la demande d’un producteur, la portée du questionnaire fut étendue et une véritable enquête, plus technique, fut instituée : renseignements sur les salles, distributeurs susceptibles d’éprouver de l’intérêt pour nos films, conditions de paiement... : indications tou';es prat ques. Les réponses furent mises à la disposition des intéressés à la Direction des Beaux-Arts. On apprit ainsi qu’en Bulgarie et en Grèce une importante partie de la population parle le français ou est assez initiée à notre culture pour aimer nos films: parfois les films allemands y passent avec soustitres en français ! En Egypte par contre, des erreurs répétées de programmation ont pratiquement chassé nos films des salles de ce pays pourtant imprégné de traditions francophiles : à présent l’Amérique et l’Angleterre occupent fortement les écrans. On signale qu’il fallait éviter d’envoyer au Brésil des films sous-titrés en espagnol, car c’est le portugais qu’on y parle, etc., etc.... Faire le Point, pour le commandant d'un navire, c’est situer l'endroit exact où se trouve le bâtiment à un moment déterminé. On comprend tout de suite l’ utilité de la chose. Si le bateau a dérivé, un coup de barre à droite ou à gauche et la bonne roule est retrouvée. Le paquebot Cinéma vogue actuellement sur mer calme et semble cependant aller à la dérive. Il serait bon de faire le point mais, hélas, il n’y a pas de chef pilote à bord. Par contre, que de passagers clandestins !... Quoi qu’il en soit, pour les hommes de métier, il ne fait aucun doute que le cinéma esl mal en point. La période des vaches grasses, que l’on a trop chantée depuis l’année dernière, n’a pas duré. Je ne parlerai ici que de la branche que je connais : l’ exportation, qui, on se plaît à le reconnaître, entre maintenant n ligne de compte dans l’amortissement 'une production. * * Je i \ figure de pessimiste lorsque , il g a qu -s mois, constatant avec satisfaction U accès du film français à l’ étranger, je t c "tiquais par cette vérité de La Palice que c i nt grâce à sa qualité mais qu’il était nécessaire de maintenir cette qualité. Certes, nous avons quelques films de qualité, d’autres films importants seront présentés dans les jours prochain:. Mais peut-on les comparer aux grandes Junie Astor, Duchesse de Bouillon dans Adrienne Lecouvreur, film que Marcel L'Herbier a réalisé pour l’A. C. F. o uvres de l'année passée ? La Biennale nous apportera à ce sujet d'utiles enseignements. On dit. il esl vrai, que de nombreux films français passent sur les écrans des Etats-Unis, d' Angleterre, mais notre éternel manque d’ organisation commerciale va amener des désillusions. Dans ces pays, comme dans beaucoup d'autres, ou a envoyé des films, n’importe quels films. Hélas, on n’a pas choisi. Beaucoup n'auraient pas dû franchir nos j routières. Oui, c’est un exportateur qui dit cela. En effet, c’est faire le plus grand tort à la production cinématographique française que de montrer au public de ces pays des échantillons de mauvaise qualité. Mais comment réglementer l'exportation quand, pour 120 films produits en France dans l’année, il faut avoir affaire a 110 producteurs différents ? Il est à craindre que ces marchés qu’on se réjouissait d'avoir conquis, soient encore perdus, comme tant d’autres, par manque d’ organisation, de compétence, d'expérience; parce que l’intérêt particulier prime l'intérêt général, jxirce que, enfin, il y a des gens qui se disent producteurs et qui ne sont pas producteurs, d’autres qui sont réellement producteurs mais ne peuvent plus produire et trop de gens qui se disent exportateurs qui ne sont que des « saboteurs ». Paul Hainsselin, Président du Syndicat des Exportateurs de films français. Le Ministère agit également dans un rôle de protection et de défense, dans certains cas de censure trop étroitement sourcilleuse, ou dans des cas de paiement difficilement recouvrables, aux j ( pays à crédit gelés par exemple... Cette action a fl donné des résultats déjà appréciables ; au Chili par exemple, contre 8 films français en 1935 on en a compté l’an passé 36 ; le Vénézuéla s’est affirmé un marché intéressant ; la Suède s’est j révélée également accueillante à nos films, et : notre production y occupe le second rang, immédiatement après le film américain et avant l’Aile . magne ; la Finlande importera cette année trente j films français ; en Bulgarie le succès est très net. * ❖ Le Ministère, également, donne son aide aux conférenciers qui emportent des films à valeur de propagande, en leur facilitant les passages en douane, les visas ; notamment il a beaucoup aidé au développement rapide et magnifique de la i Cinémathèque française, en aidant largement la circulation des négatifs et des copies recueillies par M. Langlois dans toute l’Europe... Un Reportage sensationnel pendant le Séjour des Souverains Anglais à Paris Si la venue des souverains anglais à Paris provoque certains bouleversements dans le protocole et la vie de la capitale, elle marquera une date dans le reportage cinématographique. Les « Grands Reportages Cinématographiques » se sont assurés l’exclusivité d’un nouveau procédé de couleurs, qui donnera à la bande qu’ils réaliseront un relief inconnu jusqu’à ce jour. Six opérateurs parmi les meilleurs seront répartis le long du cortège royal. Et toutes les heures un avion s’envolera du Bourget afin de porter à Berlin les films à développer. Quelques heures après, les copies, par la voie des airs, reprendront le chemin de la France et de l’Angleterre. En moins de 16 heures, Londres et Paris verront, dans les salles obscures, se dérouler et passer le cortège royal, Paris et ses rues vibrantes, Versailles et ses jets d’eau. Six opérateurs, vingt assistants, dix avions, tel est l’effort fait par les « Grands Reportages Cinématographiques » pour le film que distribuera R. A. C. AU PALAIS DU TRCCADERO Sous la haute présidence de M. Albert I Lebrun, président de la République, en présence de l’élite intellectuelle et du Corps diplomatique, a eu lieu l’inaugura I lion du Musée de l’Homme et de la Salle de J Cinéma du Musée. La cabine a été dotée de la plus eom jj plète et la plus moderne installation sono I re connue. L’acoustique de la salle, parfaite, a été j étudiée par Ferodo, et l’aménagement dé | coratif réalisé sous la direction des arebi | tectes, MM. Laurens, Pontabry et Gautbe J rot, par tissu amiante beige croisillonné de lisses, décoré et posé par la S. A. F. du j Ferodo. département Amiante. I ■ L'Œuvre de la Maison de Retraite du j Cinéma remercie bien sincèrement les Dis j tributeurs Associés qui ont présenté Les I Nouveaux Riches, d’avoir bien voulu autoriser la perception au profit d’œuvres socia j les du cinéma. Prenons Garde! Ne sabotons pas notre Exportation