La Cinématographie Française (1938)

297 CM RAPDIE SE cxxxxxxxx: ♦♦♦♦ ♦♦♦♦♦♦♦ ♦ ♦ ♦ M. CASS VAN qui dirige plusieurs nouvelles Sociétés nous fait pari de ses nombreux projets M. Cassvan, codirecteur avec M. Carraco, de Filmexport, dirige, en mar Ige de cet important organisme de vente, plusieurs Sociétés d e production qui vont, à bref délai, réaliser des films de grande _ envergure. Il a bien voulu nous donner personnellement, de nombreux détails sur ses projets, dont la préparation crée dans ses bureaux une activité de ruche. La Couronne de Fer sera la première réalisation de Demofilm, Société alimentée par des capitaux anglais, qui a pour objet de tourner des films en France. Le Conseil d’administration de Demofilm réunit les noms de MM. Cassvan, Schuster (directeur de la National Provincial Bank de Londres), Hugo Bryk et du Comte Treuberg. Dans le courant du mois d’août, Erich Von Stroheim entreprendra la réalisation de La Couronne de Fer, dont il sera à la fois le metteur en scène et le principal interprète. Ce film, dont le scénario a été écrit par Joseph Kessel, sera le « Cavalcade » autrichien. Au nombre des interprètes, on retrouvera une des révélations de l’année, la charmante Louise Carletti. C’est Oscar Strauss le célèbre compositeur, qui fera la musique de La Couronne de Fer. Terre de Feu, que doit mettre en scène Marcel Lherbier, pour Manenti Film, sera réalisé d’après un scénario d’Angelotti. Ce sujet dramatique, dont une grande partie se déroulera dans un bagne sud-américain, doit être tourné en Italie. Vincent Scotto pour cette production, dont le principal écrira une importante partition musicale interprète sera le célèbre chanteur Tito Schippa. La distribution, qui n’est pas encore terminée, comprendra Mireille Balin, Marie Glory et Louise Carletti. Météore 39, que Maurice Dekobra prépare pour la Société de production qui porte son nom, sera réalisé au mois d’août. Le sujet, plein de fantaisie, comporte des Créée en 1935, la Société France Outremer Film, a voulu faire l’apprentissage de la production en réalisant tout d’abord des reportages filmés consacrés à l’Empire Français. Elle s’était attaché la collaboration d’un écrivain spécialiste des questions africaines : situations particulièrement originales ; c’est une œuvre d’imagination dont le caractère humoristique n’excluera pas certaines scènes dramatiques. Harry Baur, André Brûlé et Louise Carletti seront en tête de la distribution de ce film. Macao, sera interprêté et produit, l’automne prochain, par Sessue Hayakawa. L’artiste japonais sera le partenaire de Mireille Balin. Le roman de Maurice Dekobra, qui aura pour cadre la colonie portugaise portant ce nom, située dans la baie de Canton, sera illustré de beaux extérieurs. L’intrigue, d’atmosphère très moderne, se déroulera dans un milieu colonial européen. Toutes ces productions seront, bien entendu, vendues par Filmexport, Société qui a puissamment contribué à la diffusion du film français à l’étranger. De gauche à droite : Le célèbre compositeur de musique Oscar Strauss, Maurice Dekobra, Sir Victor Schuster, debout le comte F. F. Treuberg, Hugo Bryk et Max Cassvan lors d’une récente réception de la presse. M. Cassvan nous fait part des gros progrès réalisés par nos productions sur le marché mondial et nous déclare qu’actuellement, non seulement nous pouvons, dans certaine régions, concurrencer le film américain, mais encore qu'un certain nombre de pays préfèrent les œuvres françaises. M. Max Cassvan étudie actuellement la formation d’une nouvelle Société de grande envergure qui fournirait des capitaux étrangers pour tourner en France des films dont tous les collaborateurs artistiques et techniques seraient essentiellement français. Georges Manue, dont l’Académie Française et l’Académie Coloniale venaient de couronner le sentiment profond de la grandeur française que ses livres expriment. Sous l’inspiration de Georges Manue, France Outremer Film a réalisé douze films coloniaux, dont Maroc, Jeunesse de la France. Ce film consacré au Maréchal Lyautey et à sa création, a rencontré, en France et à l’étranger, la faveur la plus grande. Après avoir achevé l’inventaire en images de nos Colonies d’Afrique Occidentale, France Outremer Film a réalisé sur le Cameroun un document qui est notre meilleure réponse aux revendications allemandes. Enfin, Georges Manue revient d’Indochine où il a filmé les danses d’Angkor, les palais des empereurs d’Annam et le prodigieux spectacle d’un pays surpeuplé. Pour soutenir les images, parfois un peu arides dans leur précision technique, leur donner ce reflet sonore qui en augmente la qualité, France Outremer Film s’est adressé, dès ses premières réalisations, à un musicien de grande valeur, II. de Nesle, qui a su tirer des folklores asiatiques et africains tous les éléments propres à donner à une musique d’inspiration classique, une vie nouvelle. Mais une rencontre fortuite, que G. Manue fit en pleine brousse soudanaise, allait modifier, en les élargissant, les perspectives de France Outremer Film. A l’étape du soir, il eut pour voisin de campement un Irlandais, W. de Lane Lea. Vieux du cinéma lui aussi, mais attaché, à ce moment, à la partie la pl us concrète du passionnant métier : l’étude de l’organisation et de l’installation des salles du C. C. A. 0. F. Deux voyageurs, en attendant la nuit, dans une case de passage, ont tout le loisir nécessaire pour échanger des idées. C’est ainsi que G. Manue apprit que son interlocuteur avait abordé le cinéma par la technique, dont Hollywood lui avait fourni les premiers éléments. Puis De Lane Lea avait tourné, voyageur et réalisateur, à New York, à Londres, aux Indes, au Brésil, à la Terre de Feu (chasse aux baleines), puis sur la côte d’Afrique, du Sénégal au Cap. Sans cesse en quête de tout ce qui offre un intérêt humain. A la suite de ces conversations, G. Manue et W. de Lane Lea ont décidé d’associer leurs efforts. Sans négliger la réalisation des documentaires et reportages filmés, à l'avenir desquels ils croient, d’autant plus qu’ils ont éprouvé les difficultés de cette production ingrate, France Outremer Film, grâce à cette équipe pleine d’allant, va commencer la réalisation de trois grands films, véritables épopées impériales, tirés de livres de G. Manue : DEUX DRAPEAUX SUR FACHODA C’est la preuve que l’amitié franco-anglaise date de ces heures critiques oû Kitchener et Marchand, sur les bords du Nil. firent leur devoir de soldat, en restant des hommes. BURNOUS BLEUS C’est la A7ie des officiers d’affaires indigènes au Maroc, dont le capitaine de Bournazel fut le type idéal, audacieux et courageux, mais humain. Pour ce film, une figuration de 4.000 cavaliers marocains est prévue. Enfin, LEGION ETRANGERE Après tant de films sur la Légion, sera le film de la Légion. Lin ancien légionnaire en a écrit le thème. Des légionnaires en seront les acteurs. Il a déjà l’approbation de tous ceux qui commandent la Légion. Au moment oû l’Angleterre, l’Amérique redonnent, par des films comme Alerte aux fndes ou Une Nation en Marche, une place éminente aux films d’action, tournés dans de magnifiques pavsages, la France aura, elle aussi, ses épopées. R. B. FRANCE OUTREMER FILM commence la réalisation de trois grands films