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Le “ Film d’Art ” va tourner LA VIERGE FOLLE
ILe « Film (l’Art » va tourner La Vierge folle d’Henry Bataille. Nous avons demandé à Henry Diamant-Berger, metteur en scène de ce film, comment il concevait une adapta
Ition cinématographique de cette œuvre fameuse.
« Le meilleur moyen de respecter une pièce au cinéma est de l’adapter très librement. J’ai exposé dans mon livre, dans des I articles, ma conception à ce sujet. Ce qui m’intéresse, c’est l’idée de l’auteur, l’esprit de l’œuvre, et de leur donner la forme cinématographique qui les trahisse le moins. Le sujet de La Vierge folle est un des sujets éternels; le charme de l’amour entre êtres de deux générations différentes et tous les obstacles uue la société onoose à l’amour, c’est le sujet de la parabole des Vierges Sages et des Vierges folles tel cpie l’Evangile selon Saint-Luc le conte, c’est le sujet traité en 1910 par Bataille, et je le traite en 1938 avec des personnages modernes, sans que le drame soit moins actuel, moins aigu, moins émouvant. Je ne m’amuserai pas à dénombrer les pièces récentes et même les films qui ont tenté de faire à l’œuvre de Bataille les plus larges emprunts. Elle n’en garde pas moins sa force vive et le mérite unique d’avoir traité le sujet directement, sans détours. Dans les réalisations passées, on avait oublié, peut-être par défaut d’interprète idoine, le caractère magnifique de Marcel Armaury, l’homme qui, en pleine force de ! l'âge, au moment où les honneurs, la situation officielle acquise après un labeur acharné vont le classer dans la vie grave et ponj dérée, tout à coup reprend au contact de la I ieunesse, conscience de la vie éternelle et bienfaisante, se rend compte qu’il n’a pas encore aimé vraiment et tente, avec une férocité inséparable de la jeunesse retrouvée, une évasion totale.
« Heureusement, j’ai trouvé dans l’interprète de grande classe uue nous avons engagé, l’artiste qui pourra donner avec sa sobre autorité et son émotion grave, l’impression de renouveau et d’évasion — je le répète — que je désire.
« Victor Francen va faire, après un an d’absence, sa rentrée dans le rôle écrasant 1 et tellement moderne de Marcel Armaury, l’homme qui recule au seuil de la vieillesse et se jette à corps perdu vers les sources de la vie et de l’amour.
« Auprès de lui. Annie Ducaux reprend le rôle fameux de Fannv, l’épouse modèle, et qui manqua l’amour de peu — rôle tout en
On dit qu’il y a des êtres « fous » de cinéma. Marc Sorkin doit être de ceux-là Adolescent, il ne rêvait que de cinéma. A l’âge où l’on ne songe qu’à l’étude, il collaborait déjà avec Pabst qui tournait La Rue sans Joie. 11 fut le collaborateur et l’assistant du grand réalisateur, pendant tous ses
nuances et en émotion — que successivement illustrèrent Bcrthe Bady, Béjane et Yvonne de Bray.
« Pour le reste de la distribution, je fais des essais et j’ai l’impression que je vais présenter au public autour de vedettes et d’artistes excellents une série de nouveaux venus qui ne resteront pas longtemps inédits.
« De même, pour collaborer avec moi au découpage et au dialogue j’ai fait une tentative sans précédent en France. J’ai réuni quatre auteurs, les plus remarquables je crois de la jeune génération, dissemblables par la forme de leur talent mais égaux en ardeur, en qualités, en conviction, et je les ai fait travailler en comité amical avec mes assistants et en complet accord avec mon producteur et mes vedettes. Le résultat, vous en jugerez, mais vous pouvez aisément le prévoir quand vous saurez qui sont mes collaborateurs : le subtil et spirituel Jean Nobain, l’âpre et tourmenté auteur de Frénésie, le solide et ingénieux Vitrac, et l’incisif et véhément Pierre Rocher.
« Travail d’équipe, tel a toujours été ma conception du cinéma. Je suis très content de l’équipe qui va me permettre, en signant la mise en scène de La Vierge Folle, d’assumer une responsabilité qui ne m’effraye plus mais qui était, au premier abord, suffisamment redoutable.
« Enfin, je tiens à vous dire ma joie de voir enfin se réaliser une promesse vieille de près de vingt-cinq ans. Mon ami Delac — à la veille de la guerre — m’avait promis de me faire entrer au Film d’Art. In maison glorieuse entre loutes. 11 a fallu un quart de siècle pour que ce rêve prenne corps. Aiouterai-ie ce détail amusant : Il v a dix-huit ans, j’avais offert la somme fort eoouette de trois mille francs par mois à un brillant comédien pour débuter à l’écran dans Le Secret de Rosette Lambert. L’affaire ne put se conclure, mais je retrouve aujourd’hui ce comédien, Victor Francen, dont je n’avais pas eu tort de vouloir m’assurer le concours.
« C’est un peu ma rentrée aussi dans la direction de grands films, et je serai inexcusable de ne pas réussir avec tant d’atouts entre les mains et les movens splendides que Charles Delac m’a mis entre les mains.
« J’ai passé une partie de l’hiver aux Etats-Unis à étudier les progrès techniaues de tous ordres et j’esnère de ce côté aussi ne nas décevoir les amis qui me feront confiance et les spectateurs — nos juges suprêmes ».
films, sauf Don Quichotte. Il assista également Ivorda pendant le premier Magerling (film muet joué par Maria Korda), et travailla avec le docteur Robert Wiene, qui après son succès de Caligari venait de tourner Raskolnikoff de Dostoïewsky, puis avec Conrad Wiene qui tourna La Force des Té
Reda Caire, vedette de Prince de mon Cœur
nèbres de Tolstoï avec le Théâtre des Arts.
Véritable technicien ayant parcouru toutes les étapes d’un métier 'complexe et difficile, Marc Sorkin devait être à la plus riche école qui soit, celle de G. W. Pabst. Il fut également monteur, scénariste, et tourna enfin comme metteur en scène son premier film Le Roman de Minuit d’Hans Zerlett, joué par Camilla Horn, Gustav Diessl et Wladimir Sokoloff. Il revient avec Pabst pour Quatre de l’Infanterie, redevient metteur en scène pour Abonné ne répond pas, interprété par Gustav Gründgens et DoroIhea Wieck. En France il dirige Celte Nuitlà avec Lucien Rozenberg et Madeleine Soria, et participe comme assistant précieux aux deux derniers films de Pabst : Mademoiselle Docteur et Drame de Shanghaï.
Il prépare maintenant, soigneusement, la prochaine réalisation de Lucia-Pinès : l’Esclave Blanche dont il assumera la mise en scène sous la supervision de son maître et ami Pabst.
— L’Esclave Blanche, m’explique-t-il avec ardeur, est une œuvre très captivante. C’est un scénario de Tolnay et Gina Kaus qui n’a rien de commun avec l’ancien film mue! tourné par Génina. Dans ce nouveau film, on assistera à la vie des harems dans l’ancienne Turquie et à la transformation des mœurs, ainsi qu’à l’émancipation féminine, au moment de l'avènement de Kémal Atatürk et d’un nouvel ordre de choses en Turquie moderne. C’est une entreprise qui m’intéresse et me passionne. Les extérieurs seront tournés entièrement en Turquie. L’histoire est d’une gradation dramatique étonnante et montrera la lutte des jeunes Tur'es pour l’émancipation et la civilisation de leur pays...
Des montagnes de documents, des monceaux de gravures ont été consultés par Marc Sorkin. Et comme je lui demande de me donner un pronostic sur ce que sera L’Esclave Blanche, il me répond ceci : « Je veux faire un film documenté mais non un document froid... ce sera un drame humain et pittoresque, évocateur d’un pays encore mal connu, en somme la tragédie d’un « monde qui meurt » et le tableau d’un « monde qui naît ».
MARC SORKIN prépare soigneusement «L’ESCLAVE BLANCHE”
Lucie DERAIN.