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L’Importation au Venezuela
par M. Léon ARDOU1N
Directeur de la F RANCO-V EN FZOLAN AF 1 LM à Caracas
et l’Exportation des Films français (1937-38) et en Amérique du Sud
Mon très sympathique ami P. A. Harlé a fait paraître dans le dernier numéro de grand luxe du 25 mars de La Cinématographie Française, un compte rendu assez impressionnant fourni par notre attaché commercial à Caracas, M. Régnier, au sujet des résultats effectifs obtenus durant ces deux dernières années (1937-1938) au Vénézuéla, dans l’importation, l’exploitation et la diffusion des productions cinématographiques françaises sur ce marché, tant au point de vue progrès que financier.
De son côté, L’Exportateur français, dans son numéro spécial Film, signale le développement intensif de notre exportation dans ce pays.
J’avoue sincèrement que je suis fier d’avoir pu contribuer dans la mesure de mes modestes moyens à cet essor et d’avoir pu favoriser notre production française ainsi que notre industrie cinématographique en introduisant, l’un des premiers, nos productions sur le marché vénézuélien.
Je dois avouer aussi, que notre tâche a été simplifiée grâce à plusieurs coefficients et à certaines circonstances favorables : Sympathie très marquée el amitié du Vénézuela et de son peuple pour la France el les Français. Communion d’idées et de pensées. Assimilation remarquable à nos coutumes, à nos mœurs, à nos principes. Avec de tels concours, le film français s’est intronisé rapidement et a pris une place prépondérante sur le marché vénézuélien.
A mon avis, notre but n’est pas atteint ! Malgré cette progression constante, la base reste fragile et notre situation instable, il faut envisager, étudier et trouver les moyens qui nous permettront de conserver, de progresser et de garantir notre position actuelle. 11 faut que nous sauvegardions nos intérêts, que nous solidifions et assurions notre situation d’importateurs sur ce marché.
Nous devons profiter des sympathies, des amitiés et des circonstances qui nous sonl favorables, si nous voulons atteindre le but que nous désirons, il ne faut pas ménager nos efforts, ne pas reculer devant les obstacles. A cette condition, nous pourrons nous imposer et nous assurer un marché qui nous est en principe acquis.
Il y a un an environ, sur les conseils de notre très actif ministre de France à Caracas, M. Armand Barois, je me suis permis de faire un rapport circonstancié, doublé d’un projet d’exploitation et de diffusion des productions cinématographiques françaises. Je prévoyais déjà l’impasse dans lequel nous nous trouvons.
Je fournissais à cette époque une statistique et une documentation indiquant les principaux débouchés et je donnais un aper
çu général sur les possibilités de notre exploitation au Vénézuéla, attirant l’attention de nos producteurs et exportateurs sur les difficultés que nous pourrions rencontrer cl qid viennent actuellement confirmer mes dires.
Ce rapport a été transmis en haut et aux principaux intéressés. Tous ont pu juger el envisager un bel avenir pour le film français au Vénézuéla, à la condition de nous entr’aider el de nous unir pour atteindre le but désiré. Ce problème sera d’autant plus facile à solutionner, si nous pouvons compter sur le concours et l’appui des producteurs et exportateurs français et sur l’aide et la confiance des pouvoirs publics. Dans ces conditions, sur des bases commerciales définies, avec un programme déterminé, nous serons en mesure de nous défendre, de nous maintenir et de progresser parmi les nombreux concurrents étrangers qui nous barrent le chemin.
L’importation des production cinématographiques françaises, au Vénézuéla, par suite d’un engouement motivé et subit, a déclanché chez de nombreux et nouveaux importateurs de films, une recrudescence d’achat de films français bien supérieure aux besoins de l’exploitation courante.
11 y a sur le marché vénézuélien plus de 58 productions françaises en stock nonprogrammées. Il fallait s’attendre à cette situation, d’autant plus que les importateurs américains ont l’avantage sur nous d’être
José Noguéro et Roger Legris dans Le Cœur Ebloui dont ils sont les excellents interprètes
les représentants directs de leurs firmes. Pour celte raison, ils oui le droit d’agir en leur nom el place et prendre des décisions immédiates. Devant le danger que présentait notre importation, toujours croissante, ils se sont réunis pour envisager une contreoffensive et défendre leurs intérêts.
Vingt-quatre heures après, tous les principaux cinémas de Caracas étaient soumis à des obligations et à des contrats préjudiciables à nos intérêts et à notre exploitation.
Cette guerre commerciale peut se traduire par le boycottage systématique des productions françaises.
Comme l’importation américaine de films détient les trois-quarts de l’importation totale au Vénézuéla, les propriétaires de cinémas n’avaient qu’à capituler devant la mise en demeure des représentants américains. Nous devons réagir et prendre une immédiate résolution. Pour cela nous proposons :
1" Grouper les principaux importateurs des films français. Mettre nos intérêts en commun et créer le « Consortium Français » sur des bases fortes et solides;
2" Construire notre propre théâtre, pour assurer notre propre exploitation avec nos productions fançaises;
3" Créer et organiser notre bureau principal à Paris nous permettant de traiter directement toutes les transactions ou négociations relatives au Consortium;
4" Supprimer du marché vénézuélien tous les importateurs de films non qualifiés pour ce genre de commerce qui, d’accord avec plusieurs exportateurs français, ont inondé le marché et sont la cause primordiale de la mauvaise situation actuelle. En outre, ces acheteurs bénévoles ont fait venir des productions de qualité inférieure, sans se soucier du résultat moral, néfaste à notre propagande française.
Les résultats financiers île certains de ces films ont été en raison de leur valeur; par ce fait plusieurs des importateurs ont perdu une assez grande partie du capital investi et peu à peu il faut espérer qu’ils disparaîtronl du marché. Grâce à la création du bureau d’achat du Consortium à Paris, nous pourrons freiner ces indésirables en ne produisant que nos meilleurs films français au Vénézuéla dans le but de maintenir et sauvegarder notre prestige;
5" Par la force financière et matérielle, par son organisation et par ses avantages : le Consortium ainsi établi doit obtenir des producteurs et éditeurs français des conditions semblables ou tout au moins similiaires aux conditions faites par les maisons américaines à leurs représentants ou agents. Le Consortium offrira de payer aux éditeurs ou aux exportateurs, tous les frais comprenant : Copies, publicité, transport, douane,