La Cinématographie Française (1938)

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20 CINEWmyfeRAPflIE ANALYSE ET CRITIQUE DES FILMS ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ ♦ ♦♦♦♦♦♦ Une Nation en Marche (WELL’S FARGO) Drame historique doublé (G) Origine : Américaine. Réalisation : Frank Lloyd. Interprétation : Joël Mc Créa, Frances Dee, Charles Morga, Bob B unis. Studios: Paramount Hollywood. Enregistrement : W. E. Production : Paramount. CARACTERE DU FILM. — Dans Nation en Marche, nous suivons l’histoire de l’Amérique Yankee, de 1845 à 1865. Cette œuvre émouvante glorifie la fondation des premières messageries dans l’immense territoire des Etats-Unis encore sauvage. L’œuvre réalisée par Frank Lloyd est imposante et belle et sa version française en fait un exaltant spectacle d’action et d’héroïsme pour tous les publics français. SCENARIO. — Mac Kay. jeune aventurier courageux et hardi, employé par la firme de transports Wells-Fargo, entreprend de reconnaître à travers les Etats-Unis de 1845 les routes idéales pour le courrier, et plus tard, les marchandises. Il épouse la fille d'un riche planteur du Sud ( Saint-Louis ) et reste parfois deux ans à courir les pistes pour tracer les itinéraires. Puis la guerre de Sécession surgit et sépare moralement les deux époux, Mac Kay restant avec les Nordistes, sa femme étant sentimentalement avec sa famille Sudiste. Le frère de la jeune femme est tué. Et Mac Kay en conduisant un chargement d'or pour les Nordistes est attaqué traîtreusement et trouve sur l'un des attaquants une lettre écrite par sa femme. Il la croit coupable d'avoir dénoncé son plan de voyage. La guerre terminée, MacKay n’a pas pardonné à sa femme'. Puis il revient au vieux pays, retrouve sa fille donnant son premier bal, et il se réconcilie ewee sa femme, après avoir appris que lu lettre avait été utilisée ci son insu. TECHNIQUE. — Une brillante réalisation, faite de passages d’intimité et de passages de grande mise en scène, comme la bataille de Nordistes-Sudistes et la bataille contre les indiens, l'élancement de la caravane des premiers wagons vers la Californie, etc... La reconstitution des villes anciennes est parfaite, la photo, l'enregistrement des bruits (et le doublage) tout est de qualité. Peut-être constate-ton un peu de mollesse dans les scènes d’ensemble. De beaux décors dans les scènes de bal coloniaux. Les interprètes : Joël Mc Créa, Charles Barton et l’adorable Frances Dee sont remarquables de vérité et de simple émotion. — x. — L’Avion de Minuit Drame policier (A) Toura, déesse de la Jungle Film en couleurs doublé (G) La Huitième Femme de Barbe Bleue Comédie doublée (A) Origine : Américaine. Auteur s Alfred Savoir. Réalisation : Ernst Lubitsch. Interprétation : Claudette Co’bert, Gary Cooper, Edward Everett Norton. Doublage : Studios Paramount de Saint-Maurice. Production : Paramount. Edition : Paramount. CARACTERE DU FILM. De l’exquise comédie d’Alfred Savoir, le remarquable metteur en scène Ernst Lubitsch a tiré un film charmant plein de vie et de mouvement, où le dialogue a son importance quand il le faut et où le cinéma proprement dit conserve cependant une large place. A ce propos, il faut remarquer que les meilleures scènes, les plus amusantes et les mieux venues de cette bande sont uniquement des scènes visuelles, comme celles de la gifle et de la fessée. Ce qui tend à prouver que certaines personnes ont tort lorsqu’elles affirment de façon péremptoi. re que lorsqu’une scène de film est réussie, c’est toujours une scène de théâtre. Bref, un film pétillant de très grande qualité. SCENARIO. — Ayant appris que l’homme qu’elle aime, Michaël, jeune millionnaire américain, s’est déjà marié sept fois, la jeune Nicole de l.oiseile, peu désireuse de devenir le huitième bibelot de la collection, décide de mettre son futur mari au pas. Dès le mariage, Michael essaie d'apprivoiser sa femme, mais en vain; celle-ci se laisse désirer, uisqu’au jour où apres de nombreuses escarmouches, les deux époux tomberont définitivement dans les bras l’un de l’autre. TECHNIQUE ET INTERPRETATION. — Ernst Lubitsch a mis en scène cette comédie avec sa virtuosité habituelle : aucune scène qui ne possède son « gag », souvent inattendu; aucun passage qui ne soit utile à l’ensemble de l’action. Tout dans ce film prouve la maîtrise de cet artiste de la mise en scène. Quant à l’interprétation, elle est remarquable avec Claudette Colbert, d’une adorable féminité dans le rôle de Nicole; Gary Cooper dont le flegme et la nonchalance distinguée font merveille dans le personnage de Michaël, et enfin Edward Everett Horton (le père de Nicole) dont les mines ahuries et les gestes étonnés sont toujours aussi réjouissants. — v. — Origine : Française. Réalisation : Dimitri Kirsanoff. Auteur : Pierre Labric. Adap.clial. : Tenais et Kirsanoff. Décorateur : Bazin. Opérateurs : Biccioni et Braun. Son : Picot. Musique : And. Galli. Interprétation : Jules Berry, André Luguet, Abel Jacquin. Colette Darfeuil, B. Le Vigan, Sergeol, Maxudian, Marc Dantzer, Muguette Belval, Nino Coslantini, Yvonne Bozille, Ginette d’Yd, Doumel, Teddy Michaux, Fornarèse. Studios : Place Clichy et Montsouris. Enregistrement : S. I.S. Thomson-Houston. Production : Amical Films. Edition : Ciné-Productions. CARACTERE DU FILM. — Le réalisateur de nombreux films d’atmosphère, et notamment de Franco-de-Port, drame d’un milieu taré, a renouvelé sa gageure : réussir à camper des êtres amoraux et louches, peindre le cadre dans lequel ils vivent, et brasser avec eux un drame fort, impressionnant, é m o u v ant même malg,ré l’antipathie qu’ils provoquent. Peu ou pas i de gens honnêtes dans cette histoire de voleurs de diamants et trafiquants de drogue; mais des sentiments bien exprimés : la peur, la cupidité, la jalousie, la violence. Et une atmosphère admirablement composée, en dépit d’une certaine modestie de moyens d’expression. SCENARIO. — Colette, victime de la fatalité, est devenue la complice de voleurs de bijoux, bande dirigée par le chef : « Le Docteur » et à laquelle appartiennent son propre frère, le faible et séduisant : Georges, son amant : Carlos, l’homme de main : Jean, un lâche. Un détective : Leroy prend la bande en filature, réussit à faire arrêter Le Docteur, et à faire abattre Jean par Carlos et Carlos par Jean, devant l’avion de Minuit qui devait emporter Carlos et Colette vers Marseille, vers la liberté. Apitoyé, peut-être secrètement amoureux, Leroy laisse Colette partir, libre, dans l’avion piloté par un aviateur loyal qui l’aime et lui fera oublier son passé. TECHNIQUE. — Dimitri KirsanolT s’étant aperçu que la poésie et le sentiment idéaliste ne « payaient » plus, a trouvé un genre : le genre réaliste où il excelle, et réussit à composer des images originales, des scènes dynamiques, enfin un film pittoresque, vivant, nerveux. Origine : Américaine. Réalisation : George Archainbaud. Interprétation : Dorothy Lamour et Baymond Milland. Doublage : Studios Paramount de Saint-Maurice. Production : Paramount. Edition : Paramount. CARACTERE DU FILM. — Après le Voilier maudît et Hu6a, voici Toura, Déesse de la Jungle, joué également par la belle Dorothy Lamour et le sympathique Raymond Miliand. C’est un film d’aventures aux péripéties nombreuses et rebondissantes qui se déroulent entièrement dans une île quasi-déserte de l’archipel malais. Film d’aventures en couleurs; couleurs étincelantes qui matérialisent parfaitement, si l’on peut dire, l’idée que l’on se fait de ces Iles lointaines aux rochers violets et rougeâtres et à la végétation luxuriante. SCENARIO. — Il s’agit de deux aviateurs qui tombent dans cette ile, dont on vient de parler. L’un d’eux s’éprend de la seule personne humaine qui se trouve sur l'ile, la sensible Toura, qui répond à cet amour. Mais le puissant chef d'une ile voisine, qui déteste les blancs, vient troubler cette idylle; heureusement tout rentrera dans l'ordre grâce à un tremblement de terre providentiel — d’ailleurs remarquablement mis au ooint et réalisé — qui sauvera les amoureux de la vengeance du méchant chef. TECHNIQUE ET INTERPRETATION. — La technique du film en couleurs progresse avec chaque nouveau film. Dorothy Lamour, toujours aussi peu habillée est belle sans froideur, et Raymond Milland, son habituel amoureux de l’écran, lui donne, et c’est fort compréhensible, la réplique avec conviction. — v. — Pourtant constatons un certain llottement au milieu du film, pendant la fugue de Colette à Marseille. Les scènes de la boite de nuit ont une grande vérité d’atmosphère, la photo, quoique dure, est belle. Le dialogue est net et sobre. 1 N T E R P R E T AT ION. — Presque uniquement des « as » : Jules Berry, Jacquin, Le Vigan, Luguet et Colette Darfeuil, tous remarquables. Des « masques » de bandits, des silhouettes bien venues, quelques seconds rôles joués avec talent : Marc Dantzer, Costantini, Sergeol, Maxudian, Ginette d’Yd.