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u fédération internationale des cinémathèques
EST EN FORMATION
Etats-Unis, Grande-Bretagne, Allemagne, Italie et France
Il y a un mois, à la maison internationale de la cité universitaire la « Cinémathèque Française » organisait en hommage au « Muséum of modem Art » de New-York, une rétrospective du cinéma américain.
Cette remarquable soirée organisée à l’occasion du passage à Paris de M. et Mme Abott qui dirigent le musée américain (filmlibrary) permit d’établir une récapitulation des œuvres d’onlre-Atlantique dont le spe’clacle depuis le primitif Great Train Robberg jusqu’à l’admirable Halléhijah en passant par les bandes les plus marquantes de Chaplin, Mac-Sennett, Ceci] B. de Mille, Fejos, Murnau, etc., fut fort applaudi par une assistance d’élite à laquelle présidait M. William C. Bullitt, M. le Ministre des Affaires étrangères, M. le Ministre de l’Education nationale et des Beaux-Arts et on remarquait la présence de MM. Villey, préfet de la Seine, Campinchi, ministre de la Marine, Chataigneau, secrétaire général de la présidence du Conseil, etc.
MM. Philippe de Rothschild, Bergerv, Grasset, Gallimard, James Joyce, Georges Braque, Paul Morand, Maurice Dekobra, Pierre Benoit, A. de Saint-Exupéry, Jaubert, Milhaud, Honnéger, Kisling, Louis Jouvet, E. V. Stroheim, et d’autres encore (pii avaient bien voulu se rendre à l’invitation de la Cinémathèque Française représentaient à cette séance de gala le tout Paris des lettres et des arts. Et aux côtés des amis de la cinémathèque : MM. Alexieff, G. W. Pabst, Raymond Bernard, Christian Jaque, Jean de Limur, Jean Benoit Lévy, Lucachévitch on reconnaissait Mme Germaine Dulac membre du Conseil d’administration de notre association avec MM. Alexandre Kamenka, Marcel L’Herbier, Charles David, Roland Tuai, Jean Chataigner, Jean Renoir et Georges Lourau qui étant heureusement à Paris ont tenu à assister en compagnie de M. et de Mme Barr du Musée d’art moderne de New-York et de Miss O. Vaughan de la Nationale Film Library de Londres, à cette .oirée qualifiée par M. John Abott de « Première manifestation d’amitié internationale par le film ».
M. Abott après avoir précisé le caractère unique de la séance : à savoir que pour la première fois une cinémathèque construisait avec des films recueillis par elle, un programme consa'crée à l’art d’une nation amie, remercia la Cinémathèque Française et mit à sa disposition pour la saison prochaine la totalité des trésors cinématographique dont dispose la Film Library du musée de New-York avec lequel la collaboration est, aujourd’hui, définitivement consacrée.
Mais cette manifestation est encore d’une plus grande importance pour l’avenir de nos rapports internationaux car, si elle matérialise les échanges de bons procédés pratiqués depuis plus de deux ans entre la cinémathèque française et la cinémathèque américaine, çlle resserre aussi les liens déjà
solides qui unissaient depuis quelques mois la Cinémathèque Française avec le British Film Institute de Londres, la Cinémathèque Française ave'c le Centre Expérimental de Rome. Organisations similaires à la nôtre et dont l’efficace collaboration a permis l’établissement et la bonne tenue du programme de la rétrospective américaine par l’apport fait de certains films notamment de Magic Fountain Pen communiqué par la Cinémathèque Anglaise et de Intolérance communiqué par la Cinémathèque Italienne.
C’est donc un événement international que celui qui permet la conjugaison de tant d’efforts pour l’accomplissement d’une même tâche : construire les archives du film et remettre en valeur les classiques de l’é'cran.
L’importance du chemin parcouru en deux années d’existence par la Cinémathèque Française déroute aujourd’hui ceux qui doutaient de son avenir. En effet, depuis sa naissance marquée par la collaboration américaine, l’Italie et aujourd’hui l'Allemagne et d’Angleterre adhérent et épaulent notre effort.
Le travail commun entrepris avec la British Film Institute (avec laquelle nous sommes entrés en relation grâce à l’intervention de deux de nos conseillers administratifs : A. Gavalcanti et C. David) a permis à celleci d’établir une série de cinq séances dont le ri'che résultat fut de faire connaître outreManche les œuvres de Méliès et de Cohl, Nana de Jean Renoir et Drôle de Drame de Marcel Carné le plus personnel des jeunes auteurs français. Une exposition des œuvres peintes de Georges Méliès organisée avec un immense succès grâce à des documents collectionnés par la Cinémathèque Française permit au British Film Institute de subvenir aux besoins de Mme Georges Méliès, veuve du grand précurseur laissée sans secours.
Cependant, pour poser la dernière pierre d’une collaboration étroite et éprouvée, la Cinémathèque Française profitant de l’heureuse occasion qui fit coïncider le vovage à Paris de Miss Vaughan (Cinémathèque Anglaise) avec 'celui de M. Abott (Cinémathèque Américaine) et enfin avec l’arrivée dans notre capitale de M. Hensel, délégué de la Reichfilm archiv (Cinémathèque Allemande) près de la Cinémathèque Française, il a pris l’initiative de porter sur le plan international les accords unilatéraux qui liaient jusqu’alors les cinémathèques entre elles.
Une Fédération Internationale des Cinémathèques et Archives du Film ayant son siège à Paris est donc en voie de formation. Nous en donnerons très prochainement la composition ainsi qu’un compte rendu de son objet qui sera, nous pouvons déjà l’affirmer, celui de servir la cause du cinéma pour le bien des cinémathèques et des nations.
Une amusante silhouette de Françoise Rosay en Catherine II dans Le Joueur d’Echecs dejean Dréville
La Carrière Cinématographique de Howard Hugues recordman du Tour du Monde
L’auda'cieux aviateur américain Howard Hughes, qui vient de réaliser cet exploit prodigieux, du Tour du Monde aérien en moins de quatre jours, a — on ne l’ignore pas consacré plusieurs années de sa vie — et quelques millions de dollars — à la production c i n ém at ograp h i que.
C’est en 1926 — il avait alors 25 ans qu’il vint à Hollywood où il fonda la « Caddo Compagnie ».
Sa première production fut Two Arabian Knighls, une amusante comédie avec William Boyd et Louis Wolheim, qui fui réalisée par Lewis Milestone el (pie distribuèrent United Artists. Ce film établit la réputation et de Wolheim et de Milestone, qui jusqu’alors étaient des inconnus.
En 1927, il produisit pour Paramount, The Racket, avec Thomas Meighan, Marie Prévost et Louis Wolheim, et en 1928, The Matin Cail, également avec Thomas Meighan.
A la fin de 1928, Howard Hugues entreprit une production gigantesque le célèbre Hell’s Angels ( Les Anges de l’Enfer), dont la réalisation demanda deux ans de travail. Le film avait été commencé en muet, mais avec l’avènement du parlant, il fallut retourner toutes les scènes déjà réalisées. La vedette norvégienne Greta Nissen qui jouait le principal rôle féminin, dut être remplacée, par suite de son mauvais accent. Howard Hugues choisit une débutante : Jean Harlow qui, du jour au lendemain, devait devenir « star », grâce à ce film.
11 produisit ensuite Front Page (1931), et Scarface 1932, film (pii lança Paul Muni.
Ces trois films furent les dernières productions de Howard Hughes.
Depuis 1932, Howard Hughes a, en effet, quitté le cinéma pour s’adonner à l’aviation.
P. A.
Georges FRANJU.