La Cinématographie Française (1938)

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XII LE PETIT FORMAT L’Activité bienfaisante de la Fédération française du Cinéma d’Amateurs La Fédération française, fondée en 1933, groupe officiellement les divers clubs, groupements, etc... d’amateurs ; elle représente la France dans les organisations et concours internationaux. En fait, elle réunit la presque totalité des clubs et groupements ; elle a été constituée à l’origine par cinq ou six de ces clubs, les plus actif de Paris et de la région parisienne, et elle compte actuellement 21 groupes associés. Elle envisageait de coordonner les efforts éparpillés, de rassembler les bonnes volontés, de créer une organisation centrale, de mettre fin à certaines jalousies si fréquentes entre clubs, et de représenter le mouvement amateur français. Récemment la Fédération exclut l’un de ses membres, le C.A.C.F., malgré qu’il soit un des clubs les plus intéressants de France et du monde. Raison : « contre la discipline, ce club a voulu s’attacher des clubs provinciaux et non pas seulement des individus, ce qui aurait mené à une dissidence ». (Nous consignerons, d’ailleurs, dans celte enquête, le point de vue du C.A.C.F., en même temps que nous mentionnerons l’étendue de son activité et la valeur des résultats présentés par ses membres). La Fédération n’a pas de Bulletin ; la revue mensuelle Le Cinéma pour Tous, est patronnée par elle. Cette publication est rédigée et dirigée par trois personnes, membres du comité : MM. Bricon, Acher et Vivié, auteurs de films, propagandistes et actifs artisans du mouvement. M. Bricon, pour sa part, compte plus de 40 réalisations. En dehors de cette revue, il existe Ciné-Amaleur, cpie dirige M. Pierre Boyer : belle revue à diffusion européenne, et même mondiale, et Cinéma Privé, qui fut longtemps dirigée par M. Michel Servanne. L’action de la Fédération, qu’appuie le Cinéma pour Tous tend à étendre et à grouper le mouvement ; elle organise des manifestations de propagande à Paris et dans toutes les villes de province. Elle organise le Concours annuel français du Meilleur Film d’amateur ; elle assure la sélection française au Concours international annuel (qui s’est tenu en 1937 à Paris, et eut lieu à Vienne cette année). La Fédération assurait, de même, l’envoi d’une sélection française à la Biennale de Venise quand une place y était faite à l’amateur. Récemment, pour ne pas porter préjudice aux concours nationaux et au concours international, les fédérations de divers pays ont décidé de ne plus participer officiellement qu’aux manifestations du mouvement amateurs. Les concours internationaux, tenus depuis 1932, ont assuré à la France une fort belle place : elle fut, chaque année, classée première ou seconde. Aux trois premiers, sur 20 films environ, la moitié des films étaient français ; les trois derniers comptèrent 7 ou 8 français très bien choisis, sur 70 ou 80 films inscrits. Les participations nationales sont limitées en nombre, la répartition en catégories est fixée : documentai res, films à scénario, films scientifiques, dessins animés,, etc. Un système de cotation fixe, en fin de concours, le rang des pays participants. Au cours de l’Exposition de Paris, le Concours de 1937 fut l’occasion de quatre séances, dont une se tint à Ciné-37 dans le cadre même des grandes manifestations de l’Exposition. C’est là que, pour la première fois, fut projeté du film de lfi m/m sur un grand écran de 7 mètres, dans des conditions parfaites de visibilité grâce au Debrie à arc, dont la puissance avait été portée ce jour-là à 60 ampères ; le refroidissement était assuré de façon satisfaisante. Ce Congrès décida la création d'une Union internationale du Cinéma d'amateurs, qui groupe 19 pays ( dont l'Allemagne, l'Italie, le Japon, la Hollande, la Belgique, l' Angleterre...); les Etats-Unis, l’U.R.S.S. n’en font pas partie. * ** Dans son activité intérieure, la Fédération française donne, chaque année, à l'Exposition de Photographie, un certain nombre de manifestations de propagande et de prestige : notamment 5 ou 6 séances de projection, et des conférences-démonstration éducatives et techniques. La Fédération organise également des séances de projection dans les grands clubs, où coopère à leur programme : Club Alpin,' Touring Club, Canoé Club, etc... Nombreux déjà sont ceux qui ont franchi le fossé, et ont pénétré dans l’Industrie cinématographique : un Cuny, par exemple, formé par le format réduit, et qui, même, a commencé par le 8 m/m.! — ou un Lehérissey, opérateur apprécié du Grand-Saint-Bernard. On remarque dans les clubs nombre de talents très intéressants, qui pourraient prendre place dans l’Industrie, et y tenir avec honneur un très beau rang. Qu’on songe par exemple qu’aux concours français, sur 8(1 ou 90 films présentés, on en trouve au moins 15 ou 20 qui sont très satisfaisants : soit une proportion énorme de 20 %. * ** L’animateur de la Fédération est M. Bricon, l’un des plus brillants parmi la cohorte des cinéastes amateurs ; plusieurs de ses films ont fait réellement époque dans l’histoire du mouvement ; tel Sur l’eau, dont la beauté est satisfaisante, ravissante de poésie, et d’une technique hors de pair même parmi les professionnels les plus en vue. Sa culture scientifique étendue, autant que son goût, lui ont permis d’atteindre ce haut degré de technique. Il est fermement partisan au cours des séances de projections, d’instituer des discussions avec le public et avec les critiques professionnels : notamment au Club de Raymond Blot et Fainsilber. Il croit que l’amateur ne doit pas viser vers ce qui ressemble au cinéma professionnel, au grand Cinéma qui, lui, dispose de moyens énormes, formidables. Ce serait, pense-t-il, une erreur ; d’ailleurs, immédiatement, un écueil se présente : le meilleur film d’amateur est muet, ce qui, du point de vue de l’Industrie, nous ramène à 10 ans en arrière ! L’amateur ne doit pas, bien entendu, se cantonner dans le « film de voyage », le « souvenir de famille » ou « de vacances » ; il a un domaine large dans le documentaire, dans le reportage, oii il est plus mobile et plus agile que l’opérateur professionnel d’Actualités, encombré de son gros matériel. Il peut mieux saisir « sur le vif ». Surtout l’amateur peut faire œuvre utile dans un autre ordre : dans le film de recherches visuelles et d’études rythmiques, chercher des « effets », des impressions d’art : toutes les audaces lui sont permises, l’originalité, l’avantgarde. Et souvent ces trouvailles d’impressionnisme peuvent être adoptées par le Professionnel, et ainsi servir le grand Cinéma. Quelques chiffres pour finir, et pour dire l’importance économique du mouvement amateurs : on peut évaluer de 500.000 à 700.000 le nombre d’appareils de projection en France, dont la moitié, en 9,5, sont français ; le reste se répartissant entre le 8 et le 16. Le nombre des caméras peid aller de 100.000 à 200.000. Ajoutons qu’il y a un an, Pathé sortit le « National » en 9,5 : en quelques mois, il en plaça de 2.000 à 3.000 ! Kodak, vers la même époque, lança son Ciné-Kodak Magazine à 3.000 francs : en un an il en plaça plus de 2.000 ! Pierre Michaut. Importante diffusion du Cinéma rural par l’Écran français L’Ecran Français, 31, rue Guyot, Paris XVII", assure la diffusion du cinéma familial dans les milieux populaires et ruraux, non seulement dans la Région parisienne, mais encore dans quinze grandes villes de France. Ses moyens d’action : a) Appareils : L’Ecran Français s’est spécialisé depuis 1936 dans le format 16 mm. sonore et parlant. Il équipe des salles fixes, ou bien à l’aide de ses appareils portatifs, il se met à la disposition de toutes les organisations qui n’ont pas de salle équipée, en louant son matériel sous la responsabilité de ses opérateurs qui assurent les projections. Ainsi, L’Ecran Français peut assurer des séances récréatives ou techniques dans des salles d’œuvres, salles paroissiales, usines, mairies, services sociaux des usines, colonies de vacances, clubs sportifs ou autres, organisations de publicité, de propagande, etc., etc... b) Location de films : L’Ecran Fiançais assure la distribution de programmes complets de films 16 mm. sonores et parlants dont il s’est procuré l’exclusivité. L’Ecran Français a constitué une filmathèque 16 mm. composée de grands films accompagnés d’une première partie documentaire ou comique. Il distribue, en outre, d’un bon nombre de films sociaux, des films scolaires, des films de propagande et des films techniques permettant d’illustrer une conférence, une causerie, un cours sur tel ou tel sujet.