La Cinématographie Française (1938)

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78 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CiNEM®RAPHIE FR&|>2jE\asE ixxxxxx: ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ se révolter devant la lenteur que les directeurs mettent à améliorer le confort, ou contre leur goût pour des films strictement populaires, de gros mélo ou de lourde comédie. Cependant, si les directeurs français sont peu hardis, il faut reconnaître qu’ils sont extrêmement sages. Malgré les charges fiscales très lourdes, plus lourdes que dans aucun autre pays du monde, on enregistre 1res peu de faillites, même dans les périodes de crise financière ou sociale. Le travail, ici encore, reste individuel. Comme chaque paysan français, dans sa petite propriété de famille, travaille son champ suivant des habitudes personnelles, vérifiées par une coutume séculaire, c’est avec un équilibre qui provient de la nature même des choses et des tempéraments que le directeur de cinéma français mène son affaire. Chaque peuple a son caractère. L’exemple français ne peut être suivi par tous les autres pays. Il faut cependant observer qu’une production indépendante de films, basée sur un marché d’exploitation stable, est la forme du travail cinématographique français. Incontestablement, la variété et la qualité de sa production actuelle proviennent, d’une part de sa bonne technique entretenue par un exercice régulier d’année en année (120 films par an depuis cinq ans) grâce à son marché d exploitation stable; d’autre part du libéralisme et de 1 individualité qui caractérisent sa conception, son exécution et son génie artistique. Les Ministres des Beaux-Arts ou h grandes associations industrielles qui d< sirent créer dans leur pays un Art cinénru tographique national feront bien de perdi l'idée d’imiter Hollywood, ou celle d créer une grande machine artificielle, cei trahsée, pour fabrquer des films comtr on équipe un chemin de fer. Le cas d cinéma des Etats-Unis est très spécia Personne d’autre au monde ne possèc un marché de 120 millions de spectateui qui vont au cinéma comme on mange < dort ! Le cinéma français n’a que dix ou doui millions de clients réguliers. Il fait poi eux des films à un prix très réduit. Il v sans à-coups, nourrit ses gens et donne c bons films. Nous expliquons pourquoi. Il faut, l’on veut une industrie stable, créer ur exploitation indépendante, attirer les a tistes, les écriva ns et les entrepreneurs c production ; les autoriser à travailler à lei guise et les soutenir libéralement. Les grands princes, Louis XIV le pr mier, n’ont jamais fait autrement. La manie moderne de la technique, c la culture et de la méthode sociale casse le nez sur ce principe naturel. Le hlm de prestige, de propagande n tionale sensationnelle n’est qu’une excei tion. Un pays qui voudrait avoir seul ment une production de prestige dépe serait des sommes énormes, avec un tr faible rendement. Ne vaut-il pas miei construire des routes ou équiper des poi de mer ? P. A. Harlé. Malgré les Événements, le Cinéma Français a continué le Travail 9 Les événements qui viennent de se terminer heureusement ont influencé quelque peu le travail de nos studios. Pourtant, sauf Trois Valses, qui fut interrompu plusieurs jours par le départ de Pierre Fresnay mobilisé depuis le 24 et qui ne rentre que ces jours-ci, la plupart des productions ont continué malgré l’absence de collaborateurs directs. Ainsi, René Gaveau, chef opérateur de Serge Panine, fut mobilisé; Yvonnet, ingénieur du son de Caméréclair, également. On avait parlé du départ de Jean-Pierre Aumont, mais c’était prématuré. Le jeune premier de Hôtel du Nord est resté sagement au studio. Raymond Cordy reçut sa feuille de départ le soir de son dernier jour de tournage de Retour à l aube. Comme il était ranti d’un fourgon et de deux chevaux, et que son centre était Vincennes, il vint en pittoresque équipage rendre visite aux camarades de Joinville. Métropolitain ne subit aucun jour de retard, ercore que son metteur en scène, M aurice Cam, ait été appelé sous les drapeaux un des premiers. Simon Barstoff. le producteur, le suppléa. 60 personnes furent mobilisées au studio de Saint-Maurice, électriciens, machinistes, et dans le personnel de la production également. A Epinay (Filmsonor), Jacques Krauss, le décorateur d’Accord final, dut partir, et l’assistant de Stengel : Solar, également. 10 ouvriers ont été ainsi mobilisés. Au reste, la plupart des studios ont vaillamment fait leur travail en concentrant les activités réduites. Il faut reconnaître que le moral de tous ceux qui restaient était parfaitement calme et courageux. L production française, entre autres industries nationales, n’a pas subi un jour, pas un seul, de panique. Elle s’est tenue au premier plan et a continué à donner l’exemple du labeur qui ne s’interrompt pas tant qu’on le peut, et qu’on le doit. L. Derain.