La Cinématographie Française (1938)

IXXXXXXX', CINE Jt MmRj frOT&si 97 RAPHIE SE ITTTTTTZTTTXT itions pour aider l’exportation aux Etats-Unis 'es grands films anglais; c’est ainsi que X-G.-M. distribuera Pygmalion en Amérique. Les compagnies américaines sont d’autre part ratiquement obligées de tourner des films en Angleterre, mais elles ne le font qu’au ralenti. /l.-G.-M. a déjà tourné deux films à Denham, In Yankee à Oxford et La Citadelle. Elle ient d’en commencer un troisième, Cood bye /. Chips. Korda produit pour United Airtists; Warner >urne de petits films dans ses studios de Tedington; Columbia vient d’entreprendre son pre[îier film anglais, Q. Planes; R. K. O. distriue certains films de Herbert Wilccx, comme ,a Reine Victoria et Soixante ans de Règne; ’aramount distribue certains films anglais; Fox également sa production anglaise; Universal t distribuée par une maison britanmque, 1. F. D. Les films qui s’amortissent le mieux sont les stites productions comme celles que tourne la nmpagnie de John Maxwell A. B. P. C. Ces ims coûtent cependant près de 4 millions de ancs et ne sont pas très fameux. LE PRIX ASTRONOMIQUE DES BONS FILMS EST LA PLAIE DU CINEMA BRITANNIQUE Pourquoi la version anglaise de Prisons sans arreaux a-t-elle coûté cinq fois plus cher que version originale française ? Nous nous sommes promenés dans les splendes studios de Denham et de Pinewood dont s équipements perfectionnés, poussés jusqu’au ffinement, n’ont rien à envier à Hollywood. Nous avons vu les bâtiments luxueux attenant ces studios, ces clubs confortables, où pro Les studios de Pinewood, près de Londres Les Jardins, le Club et les Studios ducteurs, artistes, metteurs en scène habitent pendant la réalisation des films. Malheureusement, il manque une seule chose: les films. Quand nous avons visité Denham et Pinewood, on ne tournait qu’un seul film dans chacun de ces studios. Alors, à quoi bon ces dizaines de plateaux si bien équipés ? Frank Capra avait raison quand il disait « On peut faire un très bon film dans un mauvais studio. Du matériel luxueux, ultra moderne ne sert à rien si l’on n’a pas d’idées ». Les Anglais sont médusés quand on leur dit que Pépé le Moko, La Grande Illusion, Un Carnet de Bal n’ont pas coûté, chacun, plus de trois millions de francs. « Mais comment faites-vous donc ? » nous a-t-on demandé. Devant les difficultés d’amortissement et l’insuccès financier notoire de certains grands films, les banquiers de la cité sont de plus en plus réticents pour mettre de l’argent dans le cinéma. Le roi du cinéma anglais sera le producteur qui saura faire des bons films exportables pour 30.000 livres (moins de 6 millions de francs) . « L’argent ne fait pas le bonheur, nous dit-on. Il ne fait pas non plus automatiquement la qualité des films. La grosse erreur des Anglais, et aussi des Américains, est de croire que la qualité est uniquement une question d’argent. L’exemple de la production française a prouvé le contraire. Il est évident que certains grands films comme La Reine Victoria, comme Alerte aux Indes, par exemple, seront de gros succès, mais quand on sait leur prix de production, 20 millions de francs au moins, on se demande si leur amortissement est vraiment possible, même avec le marché américain. On a tourné et on continue à tourner des films en Technicolor à Londres : Les Quatre Plumes, Soixante ans de Règne, Le Mikado, Le V oleur de Bagdad que va tourner Allégret pour Korda sera en couleurs et doit coûter plus de I 30.000 livres, soit près de 25 millions de francs. Quota ou pas quota. Il faut que la production anglaise sache réduire ses frais, établir enfin des budgets rationnels, ne plus payer les stars, les metteurs en scène et le mo.ndre assistant à des salaires astronomiques. Il faut organiser des méthodes de travail, préparer les films à l’avance, ne plus perdre tant de temps. Tout cela est possible. Equilibre financier, organisation du travail, choix de sujets plus intéressants avec atmosphère anglaise, telles sont les conditions à observer sans lesquelles le cinéma anglais ne pourra jamais prospérer. Comme le dit la charmante Deanna Durbin clans Délicieuse, « C est une question de vie et de mort ». Quand les producteurs anglais le comprendront-ils ? Pierre Autre. L’ITALIE, MARCHÉ POUR LE FILM FRANÇAIS Cette année, un effort considérable va être ît, en Italie, pour développer la production na>nale; elle doit atteindre, d’après les projets 1 vue, 60 à 70 films. LES BESOINS DE L’ITALIE Cependant, la Péninsule compte environ 300 salles, en augmentation de 875 sur l’ange dernière; à ces salles s’ajoutent des écrans 'casionnels : dopolavoro, clubs, cercles, etc., ui portent le nombre total à 5.200. A noter ue l’ouverture de salles nouvelles doit être autorisée par une commission ministérielle, qui entend l’avis du Préfet de la localité et celui de la section locale de la Corporation des industries du Spectacle. Le cinéma, d’une façon générale, est contrôlé; de même que la presse ; il est considéré comme ayant charge d'âmes. A lui aussi s’applique la maxime suprême du fascisme : « Pas de liberté contre l’Etat ». La thèse d’Etat est que le cinéma, comme la presse, doit créer un état d’âmes, donner confiance, susciter les meilleures conditions psychologiques pour permettre à par Pierre MICHAUX 1 Italie de réussir dans les compétitions internationales. Elle doit donner, répandre la foi dans le destin progressif du pays. Cette position entraîne des responsabilités et, dans le régime, une responsabilité ne peut être fictive. * * * L’Italie a besoin de 250 à 300 films. Le flot américain domine ce très haut toutes les autres sources d’approvisionnement, réduites à de minces filets... Durant la première quinzaine de septembre, à Rome, par exemple, le film amé