La Cinématographie Française (1938)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

ncain occupait en maître les affiches; à peine apercevait-on un film italien par demi-semaine (le régime normal est celui du double programme hebdomadaire) ; le film français venait à égalité avec le film italien; le film allemand était plus rare encore... Puis, certain jour ( 1 5 septembre) , changement à vue... sur 3i0 programmes de cinéma romains annoncés, voici 5 films français : Abus de Confiance, Taniara la Complaisante, Feu, Troïka, L'Alibi, contre un unique film italien et un film allemand, Mme Bovary, avec Pola Negri, donné dans deux salles à la fois... mais l’Amérique occupait encore 23 écrans sur 30 ! ACCORDS COMMERCIAUX FRANCO-ITALIENS La position du film français sur le marché italien est réglée par l’accord commercial du 29 janvier 1937, modifié le 20 août 1938. Essentiellement, les recettes sont bloquées à Rome ; ce fond est géré par un clearing qui, en Italie, est contrôlé par l’Institut pour les Changes à l’étranger, et en France par l’Office de Compensation de la Chambre de Commerce de Paris, en collaboration étroite avec un comité de trois représentants qualifiés de l’industrie du cinéma. Ce clearing, par l’avenant du 20 août 1938, a été séparé du clearing-marchandises; alors, plusieurs films depuis longtemps bloqués en douane, ont pu être dégagés, et le système, depuis, fonctionne de façon satisfaisante. L’accord stipule les contingents suivants : Pour la France, 12 films par trimestre, soit par an 48 films; Pour l’Italie, 8 films par trimestre, soit par an 32 films. La France n’a pu obtenir, comme les Américains, la réexportation d’une fraction en espèces de ces recettes. (Le cinéma américain a le droit de réexporter directement 20 millions de lire de ses recettes ; le reste, bloqué, représente environ 20 autres millions de lire. Une production italo-américaine n’est guère envisagée sérieusement, et c’est par d’assez subtiles combinaisons de compensations, d’achats de titres et de valeurs, etc., que ces fonds sont finalement dégagés...). Pour ce qui nous concerne, la disproportion en nombre et en valeur des films accumule, à Rome, un excédent, qui est résorbé, de temps à autres, par la mise en train d’un film mixte franco-italien. L’accord exclut les courts métrages, en fixant la longueur des films à 900 mètres au moins ; les actualités sont l’objet, bien entendu, d’un régime spécial. Tous les films étrangers doivent être doublés. INTERET POUR LE FÏLM FRANÇAIS Depuis un an et demi notamment, le progrès du film français, dans la faveur du public, est devenu sensible. Notre production est maintenant appréciée, recherchée par le public et envisagée avec intérêt par la presse. Les quelques échecs qu on peut signaler se rapportent à des opérettes, dont on ne peut, en effet, traduire convenablement les couplets ou les « mots d’auteurs ». Il ne faut pas envoyer de films de cette catégorie. Mais des films à grand spectacle, soi Vue de l'intérieur de la confortable salle d’exclusivités étrangères ‘ La Quirinette’ gnés, bien mis en scène, réussissent très bien et sont assurés du succès. L'Italie est à présent un mârché ouvert pour nos films. Nous devons Le hall de “La Quirinette” à Rome. On remarquera l’annonce de Mademoiselle ma Mère maintenir le niveau de qualité atteint au cours des deux dernières années ; le public vient voir nos films avec sympathie. j L’élégant escalier d’accès de “La Quirinette” Avant que ne soit établi le monopie de l’E.N l.C. pour l’achat, l’importation et la distribu tion des films étrangers en Italie, l’acheteur li bre d’un film étranger devait d’abord sollicite de la Commission ce Révision, l’autorisation d doublage. Puis, il achetait le film, faisait opé rer le doublage, le présentait à nouveau à L Commission de Révision qui donnait, parfoi après retouches, son exeat. L’importateur avait ; payer outre le prix d’achat au producteur étran ger : 50.000 lire de taxe ce doublage. 40 à 50.000 lire de doublage. 100.000 à 125.000 lire de copie (15 ; 1 8 copies sont nécessaires) , de lancement, ré clame, etc... Ces frais représentent un demi-million d< francs. I RECHERCHES SUR DES RECETTES On conçoit qu’il est raisonnable de n’engage: des dépenses préalables de cette envergure qui sur des films de bonne classe, d’une valeur déjà au-dessus de la moyenne. Ou estime qu’un film italien ne fait pas de recettes sensiblement plu fortes qu’un grand film étranger : le public italien, visiblement, boude sa production natiot nale. La carrière d’un film s’établit en trois ans La moyenne du marché s’élève, pour un filn: italien, entre 3 millions de lire et 4.500.000 lin1 en brut, laissant finalement au distributeur 20 i 25 %. Un très bon succès atteint 6 millions; il sont rares. Un énorme succès atteint 12 millions ce sont les Ben-Hur, les Ruée Vers l’Or... plu rares encore ! On connaît quelques chiffres de recettes dt films français. Les Misérables ont atteint, ei brut, 2 millions de lire; Crime et Châtiment un million de lire; Les Yeux noirs, un million Colgolha, 1.500.000 lire; Pépé le Moko passi pour avoir fait un million; Port-Arthur a di atteindra trois millions; un grand « Garbo », L Dame aux Camélias n’a pas dépassé 2 million 500.000 lire; L’ Escadron blanc, en deux ans en Italie seulement, a fait déjà trois millions d lire. Mais pour quelques films qui atteignent ce chiffres rémunérateurs, combien d’autres plafon nent faiblement à 80.000 lire. Les gros films américains font en moyenn 900.000 à un million de lire, en brut. Mais i faut compter que sur six films, deux ont du suc cès, deux autres sont un demi-succès et les deu de rniers passent mal. Le marché italien ainsi, est intéressant et bie orienté; il devrait être limité à un certain nombr de bons films, capables de succès. En moyenne un film français de bonne qualité peut attendr du marché italien entre 500.000 à 600.000 fr avec un à-valoir de 250.000 francs. Ces chil fies marquent les progrès accomplis en assez pe d’années, car le temps n’est pas loin où l’on tra tait à 60.000 et 80.000 francs. C’est à des films tels que Les Misérable. PortArthur, Les Deux Orphelines, Les Y eu noirs qu’est due l’ouverture du marché italiei l’intérêt que le public porte à notre productior