La Cinématographie Française (1938)

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Ce que peut être te Marché japonais MM. NAAR & LEV1TAN Distribuent des films pour tous pays ; leurs affaires sont surtout développées avec 1 Extrême-Orient, dont il sont des spécialistes. JAPON : Etait très bien amorcé et comptait pour un chiffre important lorsque, pour raisons politico-militaires, les sorties de devises ont été interdites pour les importations de films. Cette interdiction est sévère, car un contingent de 40 films allemands, qui avait été d’abord autorisé exceptionnellement, a été finalement interdit... il est vrai qu’on prétend qu’une intervention américaine s’est produite, opportune et ferme. Ce pays qui, encore une fois, était devenu un excellent marché, n’est fermé que momentanément. Seize films français, achetés, attendent la levée de l’interdiction parmi lesquels, notamment. Abus de Confiance, Prison sans Barreaux, Alibi, Orage, Le Puritain, La Marseillaise... Le Japon, en période normale, peut être compté pour un marché de 50 films français. Du côté japonais, il est tenu par deux ou trois firmes importatrices. Les prix payés au début (au temps de la livre à 75 francs) à 20.000 francs l’un dans l’autre, sont devenus meilleurs et s’élèvent à présent à 1.300 dollars et parfois I 1.500 dollars. CHINE : Les deux centres réellement importants pour le cinéma sort Shanghai, Canton et Pékin; le reste de la Chine compte très peu. Le Japon s’y est implanté, puis au temps du boycott avait plié bagage. Il a repris, avec la conquête militaire et l’occupation de ces grandes métropoles chinoises, mais avec une espèce de timidité et sans s’affermir par une organisation vraiment stable. Le film ! américain tient une grande place en Chine, avec ses films de mouvement, de chasses, d’aventures. EGYPTE : Position bonne; depuis avril, iVî. Lévitan y a vendu coup sur coup Prison sans Barreaux, Le Quai des Brumes (q ui vient de sortir à Alexandrie sans y obtenir un succès réellement marqué), Trois Valses, Louise. TURQUIE : Pays très régulier, actuellement acquéreur de 40 films français. On peut attendre mieux encore YOUGOSLAVIE : Est un marché pour 70 films français; l’Allemagne y a reculé considérablement et passe après nous. HONGRIE : Devient difficile pour ses règlements de devises; négligée politiquement et économiquement par la France, elle quitte l’orbite française. GRECE : A pris 100 films français; ce marché vaut 40.000 francs par film. POLOGNE : donne beaucoup; on dirait d une sorte de boom du film français... Mais transferts difficiles. Un film à grande mise ers scène, fastueux, élégant, avec une ou deux vedettes, peut atteindre 2 ou 3.000 dollars. Il y a dans l’est et le sud-est de l’Europe plusieurs nations avec lesquelles la France ne fait pas d’affaires, qu’elle ignore économiquement... Ainsi, elle les jette dans les bras de 1 Allemagne, seul acheteur de leurs produits. Lys Gautyetjean Martinelli dans la Goualeuse. Des Productions Nationales paraissent en Amérique latine M. PERRIN M. Perrin est un spécialiste de l’Amérique du Sud. Mais ce marché est encombré; on y a envoyé nombre de films qui n’en valaient pas la peine et qui chargent la position. 11 y a vendu La Vierge folle. Remontons les Champs-Elysées, Vidocq, Nuits de Princes, Sœurs d Armes, La Tragédie impériale, Le Puritain, Le Courrier de Lyon, Tempête sur V Asie... L’Argentine, qui est le marché le plus important, devrait être limité à 20 films français par an.; or, il y en a 50 ! Au Vénézuela, de même, la position a été imprudemment chargée : ce sont des erreurs, car beaucoup de ces films ne sortiront pas et les acheteurs se retourneront vers le film américain, d’un débit plus régulier. En outre, une concurrence locale se manifeste : V Argentine produit par an 50 films; le Mexique : 40 films. Le Chili commence. Ce sor,t là une centaine de films espagnols qui trouvent, bien entendu, leur place par priorité. L’Argentine a besoin de 400 films par an. Les Etats-Unis y sont solidement implantés, appuyés sur une organisation commerciale forte. Mais dès maintenant, un film de la classe de May'epling est sûr d’atteindre le rendement d’un grand film américain. Les grands succès, cette saison ont été Orage, Un Carnet de Bal, Abus de Confiance, La Tour de Nesle, La Tragédie, Impériale. BALKANS. Dans ces pays, M. Perrin a placé plusieurs lilms! notre production est très demandée, mais les transferts d argent sont difficiles. 11 faudrait se limiter à n’y expédier que de bons films, sinon un recul très sérieux est à redouter. Il faudrait cesser de produire des films d’apaehes, de maisons closes et de filles de trottoir. M. Perrin n’hésite pas à souhaiter un visa d’ exportation, qui prohiberait la sertie des films indésirables, susceptibles de nuire au renom de la France. N. D.L.R. — Ajoutons que ■ d’après une sta tistique étrangère, il a été présenté a BucncsAyres au cours du premier semestre 1938 : Films américains : 181 ; films français 30; argentins 21; anglais 10; allemands 9. M. LÉO COHEN Il y a déjà quelque temps, M. Léo Cohen avait attiré l’attention des producteurs sur le rôle de l’élément vedettes, et leur avait suggéré de réaliser des films avec des artistes dont le tempérament s’adaptait exactement à un personnage. Les acheteurs, les exploitants, ainsi, ne trouvaient pas d’inconvénient à de bons films sans vedettes, s’ils étaient bien interprètes. Cette idée se trouva confirmée par des films tels que Prison sans Barreaux, interprété sans vedettes, mais joué par des artistes vivant intensément et avec intelligence, leur personnage. Le film a été vendu pour le monde entier. Mais il faut maintenant attirer l’attention des milieux cinématographiques sur l’inconvénient qu’il y aurait à mal comprendre l’exemple de Prison sans Barreaux, et à annoncer des films, non seulement sans vedettes, mais sans interprétation par des artistes de valeur. Ce serait abuser de la confiance des acheteurs que de leur offrir des films en cours de réalisation établis sur cette formule mais qui, après vision, montreraient que les acteurs choisis ne sont pas à la hauteur de leur rôle : sans talent ou ma! adaptés à leur personnage... Nous ne voulons pas citer de titres, bien enter.du, ne voulant pas porter préjudice a tel film que chacun désignera peut-être facilement... Les Etats-Unis nous guettent, et ne demandent qu’à profiter de nos fautes et erreurs pour nous combattre. Les films français passent en ce moment dans presque tous les pays du monde avec succès. Au cours de sa dernière tournée, durant les vacances de cet été, M. Léo Cohen a pu voir, avec plaisir, notamment en Grèce et dans les Iles, en Egypte et en Turquie, nos films affichés, attirant la clientèle et acclamés : là où l’on ne voyait, jusqu’à ces temps derniers que du film américain. La voie est donc ouverte pour le film français; le but est atteint; il n,e reste plus qu’à suivre le même chemin, sans nous écarter en cours de route. De son voyage récent, M. Léo Cohen rapporte encore, à la suite de maints entretiens avec des exploitants du Proche Orient, d’Egypte, de Grèce, d’Italie, cette indication que, dans les genres variés qu’aborde le film français, V opérette, le film musical et chantant, comique ou bouffe, manque complètement. Il croit utile d’attirer l’attention des producteurs sur cette lacune, pour qu’ils comblent ce vide. Enfin, le succès, et même la vogue, se déclarent pour ceux de nos films fondés sur un drame humain et moral. Le film policier, les reconstitutions historiques et à costumes, sont moins recherchés. L’Amérique du Sud marque actuellement un temps d’arrêt, encombrée par des envois effectu es par des acheteurs non competents, qui sont venus en France et ont ramassé hâtivement des films libres, ne convenant pas pour ces pays. Les directeurs ayant essuyé quelques déboires se prennent à réfléchir et exigent une qualité parfaite.