La Cinématographie Française (1938)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

129 rO-TXTXXXXXXXXXXXXXXXXXJ CïNE FR RAPHIE SE + ♦♦♦*:***** mîmmxn L'Expansion du Film français en Scandinavie « IL Y A ENCORE BEAUCOUP A FAIRE » dit M. FRED W1NGARDH On connaît les services éminents de M. Fred Wingardh pour la diffusion des films français à l’étranger et notamment en Scandinavie où la plus grande partie de nos meilleures productions a été placée par son intermédiaire depuis de nombreuses années. Si la Scandinavie dernièrement est devenue un de nos meilleurs marchés à l’étranger, c’est beaucoup grâce à la propagande efficace de ce pionnier et ami de la France. Fils d’un armateur suédois, c’est en 1909 qu’il est venu faire ses études à Paris où il s’est voué à notre marché de films à l’étranger depuis une quinzaine d’années. — Les conditions en Scandinavie pour le film français, dit M. Wingardh, ont bien changé depuis le temps éloigné où j’v ai lancé le film Paris, avec Dolly Davis et d’autres productions françaises à l’époque du film muet lorsque le marché en Scandinavie fut dominé par les films allemands et américains... ». C’est avec le film parlant que cet état de choses a commencé à changer, d’abord avec les films de René Clair, puis ceux de Feyder, dont Le Grand Jeu, placé par M. Wingardh pour toute la Scandinavie et la Finlande, est considéré comme classique. Mais c’est seulement après le succès foudroyant de Mayerling, également placé par lui pour toute la Scandinavie, que le film français a pris pied ferme dans les pays du Nord. Il serait trop long d’énumérer la liste de plus d’une centaine de nos films les plus importants placés par lui en Scandinavie et d’autres pays, Allemagne, Angleterre, etc... Les plus cotés des artistes français en Scandinavie sont actuellement Boyer, Gabin, Fresnay, Francen, Vancl, Jouvet, Willm, Aumont, Barrault, Danielle Darrieux, Edwige Feuillère, Michèle Morgan et Corinne Luchaire. Parmi les films, avec ces vedettes, placés la dernière saison par M. Wingardh se trouvent : Yoshivara, Gueule d’amour, Feu, Chéri-Bibi, Le Messager, Bataille silencieuse, Dame de Malacca, Orage , Pirates du Rail, Altitude 3.200, Légions d’Honneur, Alibi, Quai des Brumes, Prison sans Bar reaux, Katia, Tarakanova, Carrefour, Conflit, etc..., ainsi que le beau film de la marine Alerte en Méditerranée. Signalons que tous nos grands films maritimes depuis Veille d’ Armes ont été importés par lui en Suède, ce genre de films lui étant particulièrement cher en sa qualité d’ancien capitaine au long cours et officier de la marine suédoise. Parmi les films documentaires se trouvent : Branlebas de Combat, Atlantique Sud, Chevaux de France, etc... Il y a encore beaucoup à faire, dit-il, afin de sauvegarder la bonne place déjà obtenue en Scandinavie pour le film français. Il faut continuer une propagande efficace, seul moyen de se faire valoir contre le film américain qui domine encore de loin dans ces pays. Les vedettes américaines viennent même faire la connaissance du public en Scandinavie, tandis qu’il est impossible de persuader nos vedettes françaises de faire ce voyage. Plusieurs fois déjà j’ai, en vain, transmis des invitations aux vedettes françaises à venir à Stockholm et tout dernièrement à Gabin et Michèle Morgan à l’occasion de la première de Quai des Brumes. Espérons que cela sera pour La Bête humaine que mes compatriotes attendent avec impatience. Il faut aussi qu’un Centre soit organisé à Paris où nous puissions obtenir des photos, biographies, etc., pour mettre à la disposition de la presse Scandinave. L’hebdomadaire suédois « Film-Journalen », équivalent de notre « Ciné-monde », et quelques autres journaux en Suède, ont commencé à publier des interviews illustrés avec nos vedettes, ce (pii est déjà une grande satisfaction. Pour se rendre compte du progrès du film français en Suède, voici quelques chiffres : en 1930/31 une dizaine de films français y furent montrés, en 1932/33 ensemble 25 films, en 1934, 10 films, en 1935/36, chaque année 25 films et en 1937 une quarantaine de films français. Dans la même année 1937, on y a montré 180 films américains, l’Allemagne et l’Angleterre étaient représentés chacun avec 32 films, l’Autriche avec 10 et la production suédoise avec 23 films. Avant 1933, environ 40 % des films montrés en Suède étaient d’origine allemande. Actuellement ce pourcentage n’est que de 8 % et c’est le film français qui, en grande partie, a remplacé le film allemand en Suède. Les critiques suédoises du film Quai des Brumes ces jours-ci sont particulièrement élogieuses. L’écrivain suédois bien connu, M. Per Lindberg a pris cette occasion, dans le grand quotidien « Dagens Nvheter », Janine Darcey interprète un des principaux rôles féminins dans Je Chante distribué par les Films J. Sefert pour définir les raisons du succès des films français en Suède dans les termes suivants : « Depuis quelques années le film français « est considéré sur le marché international « par sa haute qualité artistique. Mais le « succès du film français est en réalité quel« que chose de beaucoup supérieur à cela. « Il est devenu un Art en lui-même, un « moyen d’expression comparable à la « grande littérature et au drame de pro« blême psychologique. C’est une forme « d’expression qui, d’une façon surpre« nante, a su captiver l’essentiel de l’ins« piration française. Dans le film français « il y a non seulement l’amour des jolies « images mais aussi, et surtout, un réalisme « génial, né de l’amour pour le détail vi« vaut, une précision de montrer le destin « des hommes d’une façon concentrée qui « donne l’impression de l’aphorisme, avec « la curiosité psychologique si caractéris« tique de la sociabilité française. Le film « français a aussi une tendance profonde « pour les différents milieux d’atmosphère « et une place importante pour la Femme « et l’Amour. En plus, il a un talent à faire « transformer le pur réalisme en symbo« lisme artistique. » LTn projet cher à M. Wingardh est d’arriver à ce que quelques-unes des nombreuses salles à Stockholm se spécialisent pour montrer exclusivement des films français. Par son goût artistique et son sens de la liberté, le public suédois est très francophile et aussi par sa maison royale, descendante de Bernadotte. C’est sous le signe de l’optimisme et de la persévérance (pie nous quittons ce grand ami du film français qui a bien mérité de son pays d’adoption.