La Cinématographie Française (1938)

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MONTMARTRE D’HIER par les DÉCORATEURS du Cinéma d’Aujourd’hui par Lucie DERAIN La Chambre de Julien (Maquette de Georges Wakhévitch) Il y a décors et décors. Le décor de cinéma ne s’apparente que de très loin au décor de théâtre. Depuis le temps ou se filmait à Vincennes « l’Assassinat du Duc de Guise » dans une pièce meublée de faux Henri II, et bâtie de frêles toiles peintes agitées par les mouvements des acteurs, on a fort évolué dans la technique... et l’esthétique du décor de films. Maintenant le cinéma va vers plus de vérité, plus d’ampleur, plus de richesse, et aussi plus de solidité. C’est là, croyons-nous, l’essentielle, l’indispensable qualité du décor de film : sa solidité. Il faut pouvoir faire monter d:s foules sur un escalier qui sera démoli huit heures plus tard, il faut que l’on danse sur ce délicat planqher juché au deuxième étage d’une maison éphémère... et les murs qui abritent des idylles et des tragédies, s’ils sont en contreplaqué et en staff doivent garder l’apparence du mur épais, de pierre et de plâtre qu’il est logique de lui supposer... sur l’écran. C’est pourquoi les films sont pourvus, lors de leur réalisation, de décorateurs doublés d’architectes. Quelquefois le décorateur est luimême architecte; ou bien une intelligente et compréhensive collaboration fait s’unir deux talents, deux conceptions pour la création d’œuvres architectu: aies d'où ne sont pas absentes les qualités de grâce, d’imagination et de style que le peintre porte en lui. Ainsi naissent en ce moment les chefsd œuvre décoratifs de Louise, que le grand réalisateur Abel Gance adapte du chef-d’œuvre dramatique et musical du Maître Gustave Charpentier... Les Décorateurs Un jeune peintre, Henri Mahé, illustrateur i de Céline, décorateur qui peupla de nombreux cinémas et palais de figures vives et harmonieuses, devait tout naturellement venir au cinéma. Il collabora avec Abel Gance, pour qui il fit les maquettes de « J’accuse ». Cette fois encore, pour Abel Gance, inspiré par 1 exquis opéra de Gustave Charpentier, par cette romanesque et passionnée idylle montmartroise qu’est Louise, Henri Mahé a jeté sur le carton de fraîches et ravissantes idées décoratives, en des maquettes que nous reproduisons ici. Henri Mahé qui connait bien le Montmartre d’aujourd’hui, a su retrouver les coloris, les lignes, les trouvailles et les « encombrements » des logis et des lieux d’autrefois. G râce à Mahé, Louise aura sa vêture claire et presque romantique où éclatera l’histoire d’amour de deux êtres jeunes et beaux. Un grand aichitecte-décorateur : Georges Wakhévitch, directeur technique de la partie décorative de Louise, construit actuellement avec ses collaborateurs Ravaux et Colasson, tous les ensembles — et ils sont nombreux et grandioses — du film Louise. Il a, personnellement, conçu et dessiné la maquette d un des décors, celui de la chambre de Julien. Wakhévitch, dont le nom s’impose un peu plus à chaque nouveau film, a fait les décors de « Nitchevo » (le sous-marin), « Prison sans barreaux » dont on n’a pas oublié bétonnante cour de la prison d’enfants, « Gibraltar », « La Marseillaise », « La Maison du Maltais » où il reconstitua avec une hardiesse et un équilibre parfaits la monumentale Casbah de Sfax, enfin « Conflit » qu’il vient de ter (Maquette de Henri Mahé) Jardin du Moulin de la Galette