La Cinématographie Française (1938)

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22 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CiNÉ*R, RAPHIE SE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ ANALYSE ET CRITIQUE DES FILMS Une Java Drame réaliste (A) Origine : Française. Auteur : Noël Renard. Réalisation : Claude Orval. Directeur de product. : Emile Ruhot. Interprétation : Bernai (Yann Lehnn), Mireille Perre y (Mer y Cernai), Aimos ( Fredo ), Pierre Stephen (Le Tordu), Armand Larcher (Armando), Mila Parély (Gaby), Paulais (l’inspecteur), France Marion (la sœur de Yann), Fréhel (la patronne du musette). Opérateurs : Colas el Roger. Musique : Vincent Scotto. Décors : Jaquelu. r. Enregistrem. : Radio-Cinéma. Prod.-Edit. : C. P. L. F. CARACTERE DU TILM. — On se rappelle que ce scénario avait déjà été réalisé au temps du « muet » avec Jean Angelo dans le principal rôle. Eh bien ! cette nouvelle version parlante de l’œuvre de Noël Renard, remaniée et remise au goût du jour par l’auteur lui-même, ne le cède en rien en intérêt à la précédente. Les caractères des principaux personnages de ce film qui évolue dans les milieux du music-hall et du... milieu, sont particulièrement bien campés et vivants et la réalisation de Claude Orval, très en progrès, donne aux divers épisodes de l’action imaginée par Noël Renard un incontestable accent de vérité -et de réalisme. SCENARIO. — Yann Lehun, condamné injustement à cinq uns de prison, réussit à s’éuader. Un inspecteur de police reIrouue sa trace, mais Yann est sauné momentanément par une vedette de music-hall, Mery Cernai qui le prend sous sa protection. Mais l’étreinte de la police se resserre autour de Yann, qui parvient, cependant, ci prouver son innocence, non sans avoir été blessé gravement par le véritable meurtrier à la place duquel il avait été condamné. TECHNIQUE. — La variété des décors dus au talent de Jaquelux, la souplesse de la mise en scène, l’habile dosage des scènes violentes, sentimentales ou amusantes, donne à ce film une animation qui tient sans cesse le spectateur en haleine. Les scènes de la bagarre dans le bal-musette, bien réalisées et bien montées, sont vigoureuses et fortes, A noter une java chantée par Fréhel avec la verve habituelle à cette artiste. Frégates du Ciel Documentaire sur l’aéronautique navale (G) Opérateur : Roger Verdier. Musique : Manuel Rosenthal. Production : Atlantic Films. Distribution : Discinci. Ce très intéressant documentaire montre l’importance qu’a maintenant l’aviation dans la marine, et explique comment une collaboration étroite entre les unités de la llotte et les escadrilles aériennes peut rendre d'immenses services en cas de guerre. Présenté avec une grande simplicité, dans un but purement objectif, ce film a été réalisé avec le concours des services aéronautiques et ce sont de véritables officiers qui parlent et agissent dans cette bande dont le but est avant tout d’instruire et d’informer. Les différents modèles d’avions de bombardement, de torpillage, de chasse, de surveillance et d’exploration, dont les utilisations sont expliquées, évoluent sous nos yeux grâce à l’habileté d’un opérateur qui, soit en avion, soit sur terre, soit en bateau, a manié sa caméra avec une rare adresse. L’appareil de prises de vues a même pénétré à l’intérieur de la carlingue d’un avion de croisière, susceptible d’effectuer de très longs vols et nous a montré la vie du bord et les missions qu’un appareil de ce type est susceptible d’entreprendre. Les navires porte-avions nous ont également été présentés, catapultant ou recevant à leur bord les frégates du ciel, indispensables auxiliaires de la marine de guerre. Cette documentation est fort intelligemment accompagnée de schémas démontrant la différence de visibilité entre un avion et un bateau. Le sujet a été mis à la portée du public qui ne pourra manquer de suivre avec intérêt ce film fort bien conçu, photographié et monté, qui a été traité avec toute la sobriété et la concision qu’exigeait un semblable sujet. — G. — INTERPRETATION. — Ber val est parfait de mesure dans le rôle difficile de Yann Lehun. Aimos dans un personnage de mauvais garçon antipathique et P. Stéphen dans une pittoresque silhouette de « gars du milieu » ont droit à de vifs éloges. Très bien aussi, Mireille Perrey, excellente Mery Cerval, et Mila Parély, très brillante, ainsi que Roger Cartier, dans une silhouette excellente. — V. — Hôtel Comédie c Origine : Française. Réalisation : Marcel Carné. Auteur : Eugène Dabit. Scénario et dialogues : Henri Jeanson. Décorateur : Trauner. Opérateurs : Thirard et L. Née. Musique : Maurice Jaubert. Interprétation : L. Jouvet, Annabella, J.-P. Aumont, Arletty, Jeanne Marken, Andrex, Bernard Blier, Henri Bosc, Marcel André, François Pèrier, Lurville, André Brunot, Louvigny, Paulette Dubost, Génia Vcuiry, Raymone. Studios : Billancourt. Enregistrement : W. E. Production : Dupé rial Film. Distribution : Sédif. CARACTERE DU FILM. — Film d’atmosphère surgi de la grisaille parisienne, Hôtel du Nord a une vérité humaine, un réalisme discret et néanmoins très fort qui captiveront les amoureux de films réalistes. Inspiré du roman d’Eugène Dabit qui mit en scène le Paris dramatique et sentimental, le Paris de la misère. Ce film de Carné, sur un scénario de Jeanson, devient une sorte de poème d’un quartier populaire de Paris : le quartier du canal Saint-Martin. Quelques êtres rapprochés par une cohabitation dans un pauvre hôtel vivront sur l’écran une tragédie de tous les jours. Il y aura une évasion de quelques heures à Marseille, mais on peut dire que l’intérêt du film se concentre sur ce coin du quai de Jemmapes, aux bords du canal, quartier qui a sa vie propre, son atmosphère, merveilleusement restituée. C’est un ouvrage d’une qualité d’observation peu commune. A notre avis, il serait prudent, cependant, de supprimer deux scènes inutiles d’ailleurs : celle de la petite communiante et du père Mimart et celle de la rencontre des jeunes gens aux mœurs douteuses. Nous sommes d’ailleurs persuadés que ces quelques mètres ne figureront ni dans les copies pour la province ni dans les lavandes pour l’exportation. SCENARIO. — Deux jeunes gens • Renée et Pierre, à bout de ressources, échouent à l’Hôtel du Nord un soir de première communion. Ils ont décidé de se Nord tique (A) tuer. Mais Pierre, lâche devant le corps inanimé de Renée, fuit dans la nuit. Renée guérit. Pierre expie en prison sa veulerie, el repousse l’amour de la jeune fille. Renée tente d’oublier et part avec Edmond, un dévoyé qui croit briser avec sa propre vie par le miracle d’un amour sincère, mais Renée ne peut disparaître ainsi. Elle revient de Marseille reprendre sa place de bonne à l’hôtel du Nord, attendre la libération de Pierre. Edmond l’a suivie, et sentant qu’il ne pourra jamais être heureux maintenant, sans elle, se lcdsse abattre par un ancien complice. Pierre et Renée libérés de la hantise de la mort, résolus à vivre, quittent l’hôtel du Nord par une nuit de 14 juillet bruissante el joyeuse. TECHNIQUE. — Admirable mise en scène, où pas un mot, pas un geste, pas un détail de la décoration, rien n’est indifférent. Chaque chose sert à composer une atmosphère intensément vivante, poétique et par moments dramatique. La jolie musique de Jaubert ouvre ,1e film sur le gris décor du canal SaintMartin, reconstitué splendidement au studio de Billancourt. Les motifs mélancoliques parsèment l’œuvre, puis la ferment avec le départ du couple libéré, dans l’aube parisienne. Marcel Carné, en pleine maifrise de ses dons, en plein métier, a fait une bande complète, sans cette morbidesse qui entachait ses œuvres précédentes. Le dialogue occupe beaucoup de place et ralentit légèrement l’action du film. Cependant, par le jeu d’une équipe excellente: photographes, décorateurs, techniciens, ce film dirigé par le jeune maître Marcel Carné concentre toute la beauté désespérée de destins médiocres où, parfois, naît un bonheur. INTERPRETATION. — Anna bella connaît ici et le joue avec une déchirante vivacité son plus joli rôle depuis Quatorze Juillet de René Clair, à qui sa Renée fait souvent penser. Jean-Pierre Aumonl a justesse et spontanéité. Mais c’est au couple Louis Jouvet-Arletty que l’action s’accroche le plus fortement. Jouvet révèle des trésors de pathétique insoupçonné, et Arletty s’affirme grande comédienne, dans sa composition savoureuse, pittoresque et vivante. Et n’oublions pas l’amusant Bernard Blier, André Brunot, si sobre, Marken, si tendre, Paulette Dubost, si drôle, enfin Andrex, Henri Bosc, Louvigny, Marcel André et Raymone.