La Cinématographie Française (1938)

En écrivant cette histoire véridique d’un cargo transportant dix-neuf millions de dollars en or et qui fut enlevé dans le port de Guayaquil, j’étais certain que mon roman serait, un jour, animé par l’écran, et je l’ai construit de manière à offrir une suite d’images mouvantes à la réalisation d’un metteur en scène. J'ai voulu montrer dans ce livre que la grande aventure de la flibuste ancienne n’était pas morte, et que la marine d’aujourd’hui avait ses corsaires et ses forbans comme aux temps héroïques de la navigation à la voile. Ce que devient un homme résolu, entre les mains terribles d’une femme passionnément belle, et comment l’amour et la soif de l’or le portent, à travers des paysages exotiques, jusqu'au meurtre et au suicide, telle est la synthèse de ce livre où le monde de la mer est dépeint en couleurs violentes et réelles. Je vais voir vivre maintenant, grâce à l’admirable équipe réunie par Béril, les personnages de mon roman, non plus dans le halo frémissant de la création littéraire, mais avec le dessin ferme et précis du mouvement humain.