La Cinématographie Française (1938)

27Ü KX ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ Jean Daurand Jean Chevrier Jean Paqui jean Mercantoq du Voyage, à peine sortie de l’enfance a rendu à la perfection l'état d’âme de l’âge ingrat. Cette première création lui a valu un engagement important dans Terre de Feu, qu’elle a tourné en Italie sous la direction de M arce 1 L’H erbier. Un grand nombre d’essais, dirigés par le producteur et réalisateur Maurice Lehmann, a abouti à la découverte de Gaby Sylvia, aussi jolie que bien douée, qui a triomphé, dans Le Ruisseau, d’un rôle écrasant. Les excellentes créabion.s théâtrales de Geneviève Callix lui ont permis de faire, à l’écran, un démarrage foudroyant. Bien qu’aucun de ses films n’ait encore été présenté au public, elle vient de tourner successivement dans Place de la Concorde, Prince Bouboule, Thérèse Martin et Petite Peste dont elle incarne l’héroïne avec une fougue, une spontanéité et un brio dont on dit merveille. Katia Lova s est imposée rapidement avec ses création des Nouveaux Riches, du Révolté et de La Vie est magnifique. Michèle Alfa, à la suite d’un rôle ingrat semé de longues tirades, dans Paix sur le Rhin, montre beaucoup de charme et de réels dons dans Lumières de Paris; malgré son manque d’expérience, on peut lui faire confiance. Il en est de même pour Micheline Francey, toute nouvelle également devant la caméra, que nous avons remarquée dans La Présidente et Le Joueur d’ Echecs, disant très juste et douée d’un physique fort agréable. Irène Corday, après une furtive silhouette dans Remontons les Champs-Elysées, où elle interprète le personnage de « la Biche », crée une figure diamétralement opposée dans Thérèse Martin où elle fait revivre la figure mystique de la sainte de Lisieux. Juliette Faber, qui avait été remarquée au théâtre dans Jours Heureux, fait des débuts prometteurs dans La Vierge folle et Madeleine Sologne attire notre attention dans les Filles du Rhône, Adienne Lecouvreur et Remontons les Champs-Elysées, avant de créer un des principauix rôles de C’était Moi. Carine Nelson a fait de bons débuts dans Raspoutine et mérite de ne pas etre oubliée. Entrée des Artistes a mis en valeur un certain nombre de jeunes filles qui, nous l’espérons, feront leur chemin. Citons parmi elles, Nina Sinclair qui s’affirme ensuite dans Je Chante; Gaby Andreu qui a tourné ensuite dans F ort-Dolorès ; Hélène Dassonville que nous avions déjà vue dans Les Pirates du Rail et Mady Mad. Dolly Mollinger et Jacqueline Porel qui débutèrent dans Altitude 3.200 y ont été remarquées; Katia Lova la première a depuis tourné dans Place de la Concorde et la seconde dans Le Héros de la Marne. On dit grand bien de Gisèle Barry, une des interprètes de la Grande Revanche et l’on peut espérer que Ginette Mesly, Elina Labourdette et Line Dariel feront leur chemin. II est impossible de citer toutes les nouvelles recrues de l’année tant elles sont nombreuse; l’avenir, qui nous les fera apprécier, nous permettra d’en parler en pleine connaissance de cause, lorsque nous les aurons vues à l’œuvre. * * * Parmi les artistes ayant obtenu leur chance cette année, parfois après une patiente attente, et en ayant pleinement profité mentionnons Ginette Leclerc qui a réussi enfin à s’évader des personnages superficiels dans lesquels nos producteurs la cantonnaient à tort et qui, à la suite de Prison sans Barreaux où elle joue avec un âpre réalisme, s’est définitivement imposée dans La Femme du Boulanger et vient de créer le principal personnage féminin de Métropolitain. Il nous faut encore revenir à Entrée des Artistes, qui décidément a grandement servi la cause des jeunes premières, pour mentionner la création remarquable qu’y fait Odette Joyeux, dont le beau talent trouve enfin ici sa consécration et qui s’impose par sa. profonde compréhension des choses du cœur et sa sensibilité si vraie. Mila Parély, qui a fait preuve depuis quelques mois d’une grande activité obtient un succès personnel bien mérité dans Remontons les Champs-Elysées où elle est particulièrement sincère et humaine. D’après cette longue énuméra tion, nous pouvons être tranquilles er> ce qui concerne le futur, car nous avons suffisamment d’éléments féminins et de jeunes espoirs pour renouveler notre stock de vedettes et préparer l’avenir. , * * * La question se présente sous un aspect beaucoup moins favorable, en ce qui concerne les éléments masculins. Le sexe fort boude le cinéma ou plus exactement, c’est le cinéma qui lui fait grise mine. Notre dernier referendum, concernant le succès commercial des vedettes, a démontré qu’en général l’élément féminin, sauf de rares exceptions, influence rarement la carrière d’un film tandis que l’atout masculin est de première importance. Un Fernandel, un Gabin ou un Raimu faisant recettes à coup sûr, il est imprudent, sinon impossible, de tenter de substituer à ces artistes de nouveaux venus ; c’est, je crois, ce qui paralyse nos Cam nouveau metteur en scène Marc Didier nouveau metteur en scène