La Cinématographie Française (1938)

Record Details:

Something wrong or inaccurate about this page? Let us Know!

Thanks for helping us continually improve the quality of the Lantern search engine for all of our users! We have millions of scanned pages, so user reports are incredibly helpful for us to identify places where we can improve and update the metadata.

Please describe the issue below, and click "Submit" to send your comments to our team! If you'd prefer, you can also send us an email to mhdl@commarts.wisc.edu with your comments.




We use Optical Character Recognition (OCR) during our scanning and processing workflow to make the content of each page searchable. You can view the automatically generated text below as well as copy and paste individual pieces of text to quote in your own work.

Text recognition is never 100% accurate. Many parts of the scanned page may not be reflected in the OCR text output, including: images, page layout, certain fonts or handwriting.

278 î A, ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ ciiNFi^mR R/VPHIE SC La Bête Humaine Draine (A) J’étais une Aventurière Comédie d’aventures (G) Origine : Française. Réalisation : Jean Renoir. Auteur : Emile Zola. Décorateur : Lourié. Opérateurs : Curt Courant, C aude Renoir. Musique : Joseph Kosma. Interprétation : Jean Gabin, Simone Simon, Carette, Ledoax, Blanehette Brunoy, Jenny Hélia, J. Berlioz, Claire Gérard, Charlotte Classis, Gérard Landry. Studios : Joinville-Pathè. Enregistrement : R. C. .4. Ingénieur : Teissière. Production : Paris Film Production. Edition : Paris Film Location. CARACTERE DU FILM. — La Bête humaine est, d^ns l’œuvre de Zola, une étape importante, et son sujet porté à l’écran par Jean Renoir, de nos jours, garde une profonde vérité humaine et une part de son immense pitié. Le film La Bête humaine se déroule entièrement dans le milieu des cheminots, et a été tourné en grande partie au Havre, sur le réseau de l’Ouest, et dans des dépôts, gares régulatrices et de triage. C’est une œuvre dure et sombre, composée avec rigueur, remplie d’éclairs de passion et de violence sans restrictions. On ne saurait nier la puissance tragique, la beauté d’imag.es et la splen. dide atmosphère d’un tel film, qui étale durant une heure et demie toutes les tares et les laideurs dont le grand écrivain réaliste a doté ses personnages ! Ce n’est pas un spectacle réconfortant, mais son humanité déchirante et sa force compenseront la tristesse démoralisante que son sujet expose à cru. Un grand film pour le grand artiste qu’est Jean Gabin. SCENARIO. — Jean Lantier, fils d’alcoolique, est un honnête mécanicien de locomotive. D’étranges crises de folie meurtrière le hantent. Il a vu, un jour, sur le rapide du Havre, Roubaud, sous-chef de gare, assassiner M. Granclmorin, riche personnage qui avait déshonoré Séverine, femme de Roubaud. L’amour réunit Lantier et Séverine, jolie fille coquette, amorale, mais sincèrement éprise de Lantier. Séverine a peur de son mari et demande à Lantier de le tuer. Lantier ne peut s’y résoudre, mais cette insistance de Séverine obsède son cerveau malade et la femme qu’il aime sera sa victime. Ensuite, Lantier, qui ramène le train à Paris, pris de folie et de remords, abandonne la locomotive et se fait broyer sur la voie. « Fallait-il qu’il ait souffert pour en arriver là » conclut son ami, le chauffeur. TECHNIQUE. — Laissant volontairement de côté des détails psychologiques qui eûssent expliqué chaque personnage, Jean Renoir a surtout concentré son talent sur l’atmosphère noire et puissante des grandes gares, sur la vie des cheminots. Pourtant, les scènes essentielles : la tentative meurtrière de Lantier sur son amie d’enfance, l’aveu d’amour à Séverine, Ja scène de jalousie entre Roubaud et Séverine, enfin l’assassinat de la jeune femme par Lantier sont parfaitement expressives. Ce film est traité avec une rigueur technique extraordinaire. La beauté photographique est le plus grand atout de La Bête humaine, et Curt Courant a brossé là de tragiques eaux-fortes sur les gares, les réseaux, les dépôts où les fumées tracent leurs volutes de suie, encrassant l’âme et le corps. Dans ce chef-d’œuvre visuel, l’intensité dramatique se concentre sur les scènes quasimuettes, où les mots ont moins d’importance que des gestes, des crispations de traits, des regards. Là aussi, l’art photographique sert le metteur en scène, notamment dans l’étreinte des deux amants après leur premier rendez-vous (la lumière sur le haut des visages et l’ombre noyant le reste). Le film est sobrement traité, sans insistances, sauf pour la scène du meurtre de Séverine où l’on voit et entend tuer une femme avec trop de détails. Remarquable décoration alliant les vues prises en pleins centres ferroviaires aux scènes faites au studio. Bonne technique sonore. La musique a de la grandeur dramatique. INTERPRETATION. — Jean Gabin dépasse ses derniers rôles dans cette nouvelle création, ce Lantier, prisonnier de ses tares héréditaires, mais qui courageusement lutte contre elles jusqu’à la mort. Il a une intensité de jeu et une simplicité dramatique qui permettent de comprendre et de plaindre son personnage. Carette est excellent en camarade goguenard mais compréhensif. Ledoux indique bien la veulerie repoussante de son rôle et les rôles secondaires sont bien tenus par Charlotte Clasis, Gérard Landry, etc... Ce film donnait à Simone Simon l’occasion d’aborder un emploi tragique, mais, réellement, elle n’est pas, physiquement, la femme de ce rôle. Par contre, on remarquera Blanehette Brunoy dans une scène brève mais formidable, qui est en somme l’explication du sujet, et où cette jeune actrice n’est pas inférieure à Gabin. — x. — Origine : Française. Réalisation : Raymond Bernard. Auteur : ./. Companeez-J uttke. Dialogues : Michel Duran. Décorateurs : Perrier, Barsacq et Jacoby. Opérateurs : Michel Kelber et Agostini. Musique : P. Misraki. Interprétation : Edwige Feuillère, Jean Murat, Jean Tissier, Jean Max, Argentin, Marguerite Moréno, Humés fils, Guillaume de Sax, Félix Oudart, Mona Goya, Milly Mathis. Studios : Billancourt. Enregistrement : W. E. Ingénieur : Sivel. Production : Ciné-Alliance. Dir. de prod. : Danciger. Edition : Osso. CARACTERE DU FILM. De longtemps nous n’avions vu une aussi charmante comédie où tout se conjugue pour le plaisir des spectateurs : esprit, mouvement, originalité, surprises, nouveauté de la formule. J’Etais une Aventurière est le type du film d’aventures réussi, monté et composé à la façon des très hons films américains, mais où le tact, les nuances de dialogue et la délicatesse des sentiments sont bien de notre tradition française. Et enfin, voilà du cinéma, avec un scénario vraiment inédit et mené par des moyens proprement « cinématographiques ». Un film français gai et charmant et visible pour tous, où Mlle Edwige Feuillère s’affirme comme la plus délicieuse des comédiennes françaises. SCENARIO. — Véra Wronski, comtesse russe authentique, est associée avec deux escrocs de haut vol pour rouler les richards que son élégante beauté affole. Un jour, elle rencontre une future victime : Pierre Glorin, et l'amour parle en elle. Elle rompt avec ses complices et ceux-ci partis pour Budapest, elle épouse Glorin. Mais, quatre ans plus tard, les escrocs reparaissent. Elle leur joue un tour qui permet de faire croire aux voleurs quelle est arrêtée. Mais ils découvrent vite qu’elle les a joués. Après empiète, ils débarquent au château de Glorin et l’un d’eux se fait passer pour le cousin de Véra, Les escrocs dévalisent la nuit les invités et filent vers le Havre pour embarquer. Mais, /iris de remords, le faux cousin rapporte les bijoux et laisse Véra et Pierre à leur bonheur. TECHNIQUE. — En voyant J’Etais une Aventurière aussi prestement mené par son metteur en scène : Raymond Bernard, on pense que ce réalisateur de films dramatiques possède aussi l’art du film gai. En effet, voilà une bande sans bavures, vive et mouvementée, aux scènes courtes et liées par un rythme remarquable. Et chaque scène est « enlevée », spirituelle et légère. Le dialogue de Michel Duran est pétillant d’esprit, et il faut reconnaître la valeur du scénario de base fort bien découpé. Technique photographique et sonore impeccable. INTERPRETATION. — Comédienne, charmante, jolie, élégante, sachant jouer avec légèreté et gaieté, Edwige Feuillère est l’une des rares actrices françaises pouvant prétendre à la classe internationale et se comparant à une Irène Dunne, par exemple. A ses côtés, Jean Tissier se taille un succès très vif, par sa mordante et humoristique composition d’aventurier sentimental, tandis que Marguerite Moréno, Oudart, Guillaume de Sax, Mona Goya, Numès fils interprètent avec esprit les multiples rôles courts de cette comédie d’aventures. Jean Max a de l’allure et du talent. Jean Murat est le sympathique honnête homme de l’histoire. — x. — Retour à l’Aube, affiche 160 X 240 dessinée par Cerrutti, imprimée par la Cinématographie Française