La Cinématographie Française (1939)

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5 VEUT-ON UN CÎNÉwff 3ÈR/\PHIE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CINÉMA FRANÇAIS? Au moment où paraîtront ces lignes, M. Dubois, administrateur des Contributions Indirectes, M. de Carmoy, inspecteur des Finances et M. Vacelet, directeur du contrôle à la préfecture de la Seine qui composent la Commission d’enquête, s’apprêteront à déposer les conclusions de leurs études à la Présidence du Conseil. Si, à l’heure actuelle, nous ignorons encore quelle sera l’orientation des résultats de l’enquête ordonnée par le gouvernement, nous n’ignorons pas, cependant, la situation financière de notre industrie. Dans notre récent numéro spécial, on a pu lire l’édifiant bilan dressé par Pierre Chéret. Sur 1 .300.000.000 de recettes, 300 millions vont aux pauvres, au fisc et aux municipalités. Six cent millions sont nécessaires pour payer les loyers, les patentes, l’électricité, le personnel, le charbon et autres frais de plus en plus élevés des 3.850 salles de France. Restent 400 millions sur lesquels à peine 200 millions vont à la production française. 200 millions de recettes sur 3 1 5 à 330 millions de dépenses. Or, la production française, qui est, spécifions le bien, la moins chère au monde, a dépensé en 1 938 de 3 1 5 à 330 millions. Les salles françaises n’amortissent donc que 60 % des frais de notre production. L’exportation couvre de 27 à 30 % soit de 85 à 95 millions. Il reste encore à couvrir un déficit de 30 à 50 millions. * * * Le marché français est petit, très petit en comparaison du marché américain lequel comprend 16.000 salles réalisant 40 milliards de recettes, du marché de l’Empire britannique avec plus de 7.000 salles et du marché allemand avec 6.500 établissements. Les recettes du cinéma français sont quarante fois moindres que celles des salles des Etats-Unis, quinze fois moindres que celles des salles de la Grande-Bretagne et douze fois moindres que celles des salles allemandes. En plus de ces avantages de fait, les productions britanniques et allemandes sont protégées effectivement par leurs gouvernements. Le seul privilège que le gouvernement français a bien voulu accorder à son cinéma, c’est de lui faire payer des taxes qui représentent près du double de celles auxquelles sont astreints les exploitants britanniques et allemands. En outre, le cinéma français est tributaire de l’étranger pour ses matières premières, les brevets et les licences et, contrairement aux industries des cinémas américain, anglais et allemand, le cinéma français se voit refuser, dans son propre pays, toute facilité de crédit. Mais tout ceci, on devrait le savoir en haut lieu puisque déjà en 1936, le Conseil National Economique avait adopté, à l’unanimité, les conclusions du rapport très détaillé de M. de Carmoy (1). Ainsi l’on peut lire dans ce rapport : « La taxation des spectacles cinématographiques est excessivement lourde. «. Aucune législation étrangère n’offre l’exemple d’un prélèvement fiscal de l’ordre de 21 % des recettes brutes, et il est certain que cette taxation constitue pour l’industrie cinématographique française une charge per (1 Journal Officiel du 18 août 1936. Comme la Cinématographie Française l’a annoncé en dernière heure, les cinémas parisiens ont rouvert dès samedi matin, avec simplement la promesse officielle que cette fois on allait étudier leurs doléances. Jusqu’à ce jour, l’Administration n’a jamais voulu admettre que tout le spectacle — et principalement le cinéma — subit des taxes lourdes, beaucoup trop lourdes. Aucun autre commerce et aucune autre industrie n’est chargé d’un pareil fardeau. manente qui la place dans une situation défavorable au regard de ses concurrents étrangers ». Dans le cas où la taxe municipale de Paris serait appliquée, il se peut que les salles restent ouvertes par suite de la contrainte exercée sur les deux grands circuits parisiens et aussi sur les salles dirigées par les étrangers. Mais ceci n’empêchera pas les faillites de se produire. Qui souffrira de la mauvaise posture des salles ? Avant tout, la production française. Et si les salles restent ouvertes, les studios, eux, fermeront progressivement. Nos expériences nous permettent d'affirmer, a déclaré M. Georges Lourau, que dans l état actuel, si le dégrèvement fiscal nest pas accordé, il sera impossible de maintenir la production française dans son volume et sa qualité sans courir les pires aventures. * * * Dès lors, dans le domaine cinématographique, la France tombera au rang des nations secondaires. L’Etat français essayera peut-être de ressusciter le cinéma français en lui allouant des subventions... comme aux chemins de fer, à 1 aviation, aux compagnies de navigation et autres. C’est une solution, évidemment ! Et le Conseil Municipal de Paris ajoutait une taxe nouvelle de 3,60 à 15 %. C’était la mort pour toutes les salles. Une Commission a été nommée et elle doit, dans un délai de 10 jours, apporter des propositions de dégrèvement et, espérons-le, d’annulation complète de la taxe municipale. Des experts, des comptables de chez nous, se sont réunis et ont présenté à la Commission des conclusions. Chiffres en mains, ils Marcel Colin-Reval. Ce que nous coûterait la Taxe municipale de Paris PERTES POUR L’INDUSTRIE PERTES POUR L’ÉTAT PERTES POUR LES PAUVRES