La Cinématographie Française (1939)

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9 »♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CINE FR raphie rrrxxxxxxxxxxxxxxxrxxxr TROISIÈME SEMAINE D’ATTENTE Au moment où nous mettons sous presse, deux semaines se sont écoulées sans qu’aucune détaxe ait été accordée. Bien au contraire, la présidence du Conseil municipal réclame l’application immédiate, avec effet au I"' janvier, de la nouvelle taxe qui doit apporter vingt-huit millions au budget de Paris. Les fonctionnaires des Finances, au lieu d’une modification des impôts d’Etat, ramènent au jour une vieille revendication administrative : l’enregistrement des contrats de location et d’exploitation, qui porterait le prélèvement d’Etat à une vingtaine de millions de plus. L’article 27, sur les attractions, est maintenu. Son auteur, le député Berlioz, propose maintenant que les frais de censure soient élevés de quinze centimes à cinquante centimes au mètre. Enfin, la position de faillite des grands circuits et la présence d’étrangers dans ce métier, qui furent employés comme moyens de pression pour faire rouvrir les salles, sont maintenant prises comme preuve que notre catégorie de contribuables vit dans un désordre foncier et qu’il n’y a pas de scrupule à avoir pour la taxer de plus en plus. * * * Entre la Ville, qui maintient ses droits municipaux et l’administration d’Etat qui se retranche derrière les textes de loi, le Cinéma est écartelé. De ses nécessités d’existence, nul ne se soucie. Chacun tire à lui un morceau de substance. Si la bête en crève, qu’importe ? Les droites disent : elle est immorale et pourrie, saignons-la. Les gauches disent : Il faut la nationaliser, tuons-la. Le seul espoir est actuellement dans l’arbitrage promis par la présidence du Conseil. Les trois experts désignés par M. Chautemps, MM. Dubois, de Carmoy et Vacelet ont déposé leur rapport. Les groupements syndicaux, Production, Distribution, Exploitation et Industries techniques ont, d’autre part, préparé des comptes rendus extrêmement précis et détaillés qui marquent le plus grand effort qui ait été fait corporativement jusqu’à ce jour. Deux conclusions, que nos lecteurs connaissent bien s’en dégagent : I ° Les recettes de l’exploitation commandent toute F Industrie et notamment la Production française. 2° L’équilibre financier n’est obtenu que par une économie très stricte. Tout nouveau prélèvement entraîne la fin de la production nationale. * * * Nous nous refusons à penser que le Gouvernement ne pourra pas dégager de l’embarras des règlements d’administration financière, des lois successives, des coutumes législatives, des privilèges municipaux, ce qui reste le droit même d’une collectivité industrielle : son libre développement sous le regard bienveillant de l’Etat, son droit à une protection du pou voir central contre les aveuglements des autorités secondaires. Les choses en sont là. Il n’y a aucune illusion à nous faire. Si le Gouvernement n’a pas actuellement le courage de voir clair dans la situation faite à notre industrie, puis la force de la maintenir comme un bien national précieux, dans l’indépendance de son commerce et de son artisanat, la production de films français est condamnée. P. A. HarlÉ. Interdira-t-on aux Condamnés de Droit Commun et aux Faillis de produire des Films ? Le groupe de défense du cinéma s’est réuni mercredi dernier, à la Chambre, sous la présidence de M. Renaitour. Plus 'de 70 membres, députés et sénateurs, étaient présents. Le groupe a entendu la lecture d’un manifeste d’intellectuels, parmi lesquels MM. Jean Painlevé, Auric, et d’un manifeste des travailleurs du film adhérant à la C.G.T., réclamant tous deux la mise en discussion du statut du cinéma dans le plus bref délai. M. Ponsard a été désigné pour présenter dans les huit jours une première étude sur le projet que doit prochainement déposer M. Jean Zay. M. Aubert a exposé ensuite le problème de la taxe municipale dont l’application donna lieu récemment à la fermeture des cinémas parisiens et proposa une modification de la taxe d’Etat. CE QU’EST LE STATUT Nous avons donné il y a quelques semaines les résumé des dispositions de ce projet de statut du cinéma, contre lequel les groupements de l’exploitation ont fait une immédiate opposition. Parmi des dispositions d’une explication très discutable, se trouve une clause que les récents scandales justifient : L’interdiction aux faillis et aux condamnés de droit commun de devenir producteurs, metteurs en scène ou artisans essen tiels de la production cinématographique. Une autre prévoit un état-civil du film, par l'établissement d’un registre obligatoire où devront figurer, chaque fois qu’un film sera entrepris, les sommes dont dispose le producteur, les noms des commanditaires, auteurs, metteurs en scène, artistes, etc., et où éventuellement seront mentionnées les oppositions que pourraient faire les membres du personnel engagé pour non-paiement de salaires, non exécution des engagements pris, etc. Une troisième spécifie que le ministre de l’Education nationale s’en remet au ministre des Finances du soin de faire vérifier la perception des droits dans les salles de cinéma.