La Cinématographie Française (1939)

10 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ r kM. ciiMÉiifflmR fbOTBis RAPHIE SE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ 1° Le rapport de M. de Carmoy, adopté par le Conseil national économique; 2° Le rapport du Comité d’enquête à la production (11e comité); 3° Le rapport du groupe de défense du cinéma de la Chambre des Députés; 4° Le rapport du Comité de coordination à la présidence du Conseil qui a dû être remis au 31 décembre dernier; 5° Le rapport des experts de la commission nommée par M. Chautemps. Tous ces rapports ont éclairé les ministères sur la fiscalité très lourde du cinéma, le déficit de la production nationale et aussi sur l’importance que représente de nos jours une industrie du cinéma, moyen de propagande indispensable à la vie d’une grande puissance. Malgré toutes ces conclusions, aucun accord n’a pu être réalisé, les propositions faites par le ministère des Finances n’ayant apporté aucun allègement. L’état actuel des pourparlers peut être résumé dans le tableau suivant qui en dit plus long qu’un long discours : Taxes totales à Paris Pourcentages Paliers avant le au Proposit. nouv. non de recettes nettes 31-12-38 1-1-39 acceptées Jusqu’à 20.000 : de 1 à 10.0011 9,87 12,70 de 10 à 20.000 12,39 15,07 12,85 22,26 (Moyen. 11,13) 27,77 (Moyen. 13,885) De 20.000 à 50.000 de 211 à 30.000 12,39 15,07 de 30 à 40.000 16,35 22.20 19,19 de 40 à 50.000 16,35 22,20 (Moyen. 15,03) (Moyen. 19,82 ) De 50.000 à 100.000 19,9679 26,9806 24,67 De 100.000 à 250.000. . . 23,2834 31,2005 26,33 Au-dessus de 250.000 . . . 23,2834 31,2005 27,92 Au lieu d’un dégrèvement, ce que l’arbitrage gouvernemental propose sous le nom d’allègements reste une hausse nouvelle faisant porter le plus fort accroissement sur toutes les recettes en dessous de 100.000 francs, c’est-à-dire la forte majorité des établissements ! Si cette invraisemblable surtaxe était appliquée, les taxes à chaque palier se compareraient ainsi : Pour 10.000 de recette. .. Pour 25.000 de recette. . . Pour 100.000 de recette.. Pour 1 million de recette. . Avant le 31-12-38 1.095 3.217 20.310 293.4(50 Depuis Allègements janv. 39 1.455 4.117 29.190 437.340 à l'étude 1.475 4.137 26.450 370.700 ce qui correspond à une majoration de 35 à 22 % des taxes anciennes. D’autre part, la perception du droit fixe sur les contrats de location, que le ministère des Finances se propose d’appliquer, correspond à une imposition nouvelle d’environ 35.000 francs par film. Dans leurs travaux, les experts n’ont été guidés que par le souci d’assurer au Trésor et à la Ville les rentrées prévues. La France a, actuellement, la chance de posséder la deuxième industrie cinématographique au monde. En Allemagne, en Russie, en Italie, les gouvernements ont sacrifié des sommes considérables pour soutenir et encourager leur cinéma national. Le cinéma français, lui, rapporte chaque année près de 400 millions au Trésor et aux pauvres. M. Paul Reynaud est un homme trop intelligent pour ne pas comprendre la véritable situation. Certes, ses énormes responsabilités et ses occupations ne lui laissent guère le temps de s’occuper d’une bagatelle de 28 millions. Mais, Monsieur le Ministre, ce n’est pas de 28 millions qu’il s’agit. Il s’agit de la vie d’une industrie qui, tout en vous apportant annuellement 400 millions, travaille au prestige de la France dans cinquante pays étrangers et contribue, dans une mesure incalculable, au développement économique de notre pays. Or, en frappant les salles, vous frappez avant tout la production française, laquelle, les experts l’ont constaté officiellement, ne trouve que 60 % de son amortissement sur son propre territoire. M. Colin-Reval. Samedi 29 Janvier, à l’Hôtel Matignon au cours de la réception des délégués du cinéma par M. Camille Chautemps. On reconnaît à droite M. de Carmoy. à gauche, M. Raymond Lussiez, au centre M. Le Provost de Launay et M Villey. Venlredi natm les Directeurs Parisiens se sont réunis et ont pris les décisions suivantes; Pour protester cortre la mise en recouvrement de la taxe municipale qui, en deux jours, a produit 160.000 francs, les Directeurs parisiens ont décidé, à l’unanimité, qu’à partir de mercredi 8 février, il y aura : 1° Extinction des enseignes lumineuses; 2° Suppression de l’affichage sur les colonnes et sur les palissades (cette mesure entraînera, pour l’Etat et la Ville, une perte hebdomadaire de 250.000 francs) ; 3° Suppression des placards publicitaires dans les journaux et suppression de toute publicité à la T. S. F. (Seule la ligne de programme est maintenue dans les journaux; 4" Pas d’hommes sandwiches ni de prospectus collectifs; 5° Refus de faire figurer dans les actualités filmées les personnages politiques se montrant hostiles au cinéma. D’autres mesures suivront : Arrêt de toute production nouvelle et fermeture des salles. “Gribouille” est projeté à New York au cinéma 49 sous le titre “Cœur de Paris” Depuis le 12 janvier, le nouveau Cinéma 49, de New York, projette un film français intitulé Heart oj Paris (Cœur de Paris) qui n’est autre que Gribouille de Marc Allégret, avec Michèle Morgan. VEDIS-FILM nous informe que la distribution de Trois Valses, en Alsace-Lorraine, a été confiée à M. Rapaport et que ce film passera dans le groupement de Strasbourg. L'Allemagne a acheté “Cesai” en «Renuke» On vient d’acheter à Berlin le film de Marcel Pagnol avec les droits de « remake ». On invite La Cinématographie Française à venir assister à la production du film qui sera tourné en version allemande par la Tobis. Probablement Werner Krauss sera César. Rappelons que la pièce de Pagnol, César, est jouée avec un énorme succès au Théâtre d’Etat avec Werner Krauss. ♦ Une Grande Première à Bruxelles Le 27 janvier a eu lieu la première sortie en Belgique du film Ultimatum. Un grand gala avait été organisé à cet effet au cinéma Eldorado. L’organisation en avait été confiée aux « Croix de Feu », sous le contrôle de l’O.N.A.G. S. M. le roi Léopold a bien voulu honorer ce gala de sa présence et les ambassadeurs de divers pays, pour ne citer que la France, Angleterre. Amérique étaient également présents.