La Cinématographie Française (1939)

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\1 ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ ciNÉwmmRApnk FRiill&USE izxzxzzxr ■ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦ ♦♦♦♦ ♦ ♦♦ Sixième Semaine... sous le Signe de l’Économie Nous avons donné samedi, en dernière heure, le compte rendu de la réunion générale du 3 février. Elle comptait non seulement des directeurs de Paris, mais des producteurs et des distributeurs, inquiets de la tournure que prennent les événements. Les décisions prises à l’unanimité tendent à une « protestation silencieuse » par l’économie : extinction des façades, suppression de l’affichage, suppression des placards dans les quotidiens et de la publicité par radio. Il est d’autre part interdit d’augmenter les prix de places, qui doivent rester au tarif fixé par la commission intersyndicale. Ces mesures sont effectives depuis mercredi. Les boulevards et les Champs-Elysées ont perdu une partie de leur éclat. Les lecteurs des journaux ont pour toute information une ligne par salle dans les annonces de soirée. Dans certains quartiers, des prospectus collectifs, remplaçant les grandes affiches individuelles sont remis aux spectateurs. Les militants du Comité de Coordination ont très fermement répondu vendredi aux observations qui leur étaient faites, notamment à l’opinion, plusieurs fois exprimée, qu’il vaudrait mieux revenir à la fermeture des salles. Ils ont établi un programme progressif. Actuellement, on n’a reçu des arbitres du gouvernement aucun « non » formel. La protestation par l’économie est la position correspondante, d’attente, de l’industrie. Si un refus total nous était opposé, sans nul doute la fermeture des salles, et également celle des studios, suivrait Quelques détails sur les rapports des experts ont été divulgués. Ainsi, on sait que pour 7 salles pari siennes, le circuit Gaumont a perdu 4 millions 1/2 en 1938; que le circuit Pathé a juste joint les deux bouts, sans pouvoir verser aucune part aux amortissements. En 1938, une étude portant sur 73 millions de recettes révèle que le bénéfice net correspondant n’a été que de 2 millions et demi, rémunération extrêmement basse d’une exploitation qui paraît pourtant brillante. Nous ne reviendrons pas sur les calculs, maintes fois faits ici, d’où ressort l’extrême fragilité des finances de la production. Il suffit d’un petit fléchissement de la part de recettes qui leur revient pour faire lâcher le métier à nombre de producteurs. On comprend alors que pour éviter cette débâcle à la saison prochaine, ces gens timides osent élever la voix. Il vaut mieux fermer en mars si cela peut dégager la situation et permettre de continuer à travailler en juillet et en octobre. En attendant, rien n’est changé, sauf qu on a commencé à percevoir la nouvelle taxe ! La réunion des experts et des représentants de l’industrie, mardi dernier, n’a fait que confirmer les positions réciproques. On attend l’arbitrage de M. Chautemps. Cependant, un pas est fait dans la voie que nous indiquions : tandis que les actualités n’ont pas enregistré les déclarations du ministre des Finances, la semaine dernière, une interview de M. Herriot est en préparation. Le maire de Lyon a été bon pour nous. Il vient de supprimer sa taxe municipale, par compensation avec les recettes de publicité radiophonique. N’oublions pas nos amis. P. A. Harlé. DEUXIÈME LETTRE ADRESSÉE par le Comité de Coordination de l’Industrie cinématographique A M. CAMILLE CHAUTEMPS Monsieur le Président, Au cours de notre dernière audience, nous avions constaté l’impossibilité d’accepter les propositions de taxation du ministère des Finances pour les théâtres cinématogra phiques parisiens et nous vous avions demandé, conformément aux assurances que vous nous aviez données, de soumettre le problème au gouvernement. Or, nous avons constaté avec stupéfaction Pierre Chenal et son interprète Corinne Luchaire réglant une scène du Dernier Tournant qu’il réalise actuellement aux environs de Nice que la nouvelle taxe municipale a été mise en recouvrement, avant même que vous nous ayez fait connaître la décision du gouvernement ! Dans notre lettre d’hier, nous avions bien précisé la position de la question sur la base des assurances que vous nous aviez données. Nous avons donc l’honneur de vous demander que tant que le gouvernement ne se sera pas prononcé, la taxe reste assise et non recouvrée. Cette solution donne toute garantie au Conseil municipal et pour nous elle ne préjuge pas des décisions à intervenir. Qu’il nous soit permis d’attirer à nouveau votre attention sur la gravité du problème. Tous les industriels et les commerçants de la cinématographie désirent savoir si lé gouvernement a la volonté d’avoir un cinéma français. Depuis des années les experts du gouvernement ont constaté l’effet néfaste de l’excès d’une fiscalité d’exception du cinéma qui s’ajoute à la fiscalité usuelle des commerçants et industriels. Depuis des années on nous promet des mesures et jusqu’ici nous n’avons reçu que des augmentations de taxes là où il fallait les réduire. Nous avons le devoir de vous assurer, à côté de vos experts, que la situation de notre industrie est telle que si des mesures immédiates ne sont pas prises, nous allons à un désastre pour le cinéma, la culture, la pensée et la propagande françaises. A ne pas vous en avertir, nous trahirions notre profession et notre pays dans un montent dont nous comprenons toute la gravité. Nous vous prions d’agréer, Monsieur le Président, l’assurance de notre considération la plus respectueusement dévouée. Ont signé : H. Chollat, R. Weil-Lorach et Rai/mond Lussiez,