La Cinématographie Française (1939)

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14 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CINEr,^®l§PH,E ^XXZXXXTTITTTTrtTTTTTI branches : La distraction des équipages ; le cinéma de propagande et le cinéma d’instruction technique. Distraction des équipages A. — Achat des appareils et entretien. — Tous les navires importants, depuis le gros cuirassé jusqu’au gros torpilleur, par ordre décroissant, sont pourvus d’un projecteur sonore, ainsi que les bateaux isolés (pétroliers, bateaux en campagne) et les postes dépendant de la marine, assez loin d’un centre (bases aériennes, etc...). Au total environ 150 appareils. Tous '•■es appareils ont été conçus avec arrêt sur l'image, dans un but d’instruction, comme nous seront amenés plus loin à le constater. B. — Achat de films. — Une cinquantaine de films sont achetés chaque année par le ministère. Ces films sont distribués semestriellement par 25, soit un lot de 25 à Brest et un lot de 25 à Toulon, chacun de ces ports recevant une copie des mêmes films. Remarquons que le même système, par une pure coïncidence paraît-il, est appliqué aux Etats-Unis, où les films sont répartis par moitié à l’escadre de l’Atlantique et moitié à l’escadre du Pacifique, avec cependant des moyens financiers autrement importants qui permettent la circulation d’un nombre de films bien plus considérable. Ce lot de 25 films neufs est réservé six mois à l’escadre (Atlantique ou Méditerranée) ; au bout de 6 mois ils sont dirigés sur les régions c’est-à-dire sur les postes à terre, (arsenaux, etc...) ; à la fin du 2e semestre le lot passe aux bâtiments lointains, isolés et en campagne (escadre de Chine, par exemple) . Les films s’accumulent à ce troisième stade. Tous ces films sont choisis sur le marché et visionnés par le service cinématographique de la marine au ministère. 90.000 à 100.000 mètres de films sont ainsi achetés chaque année ; un éclectisme parfait préside à ce choix, bien qu’il soit tenu compte, dans une certaine mesure de la mentalité des équipages. Le Cinéma de propagande Dans cette catégorie, qui comprend des films de 35 mm. aussi bien que des films de 1 6 mm., rentrent d’abord soit les copies de films réalisés par les producteurs privés soit les films faits sur l’initiative de la marine tels que l'Ecole Navale, l'Ecole des Mousses , l'Ecole des Mécaniciens, exécutés cette année par Pathé et Eclair, et encore le Service des subsistances à Toulon l'Ecole des fusiliers marins à Lorient, l'Hôpital Ste-Anne à Toulon, et quelques documentaires de manœuvres tels que Gardiens de la mer, sur l’escadre de la Méditerranée. Pour la réalisation de ces films aucune subvention n’est accordée, aucune collaboration technique, seules certaines facilités sont offertes aux producteurs. Cette catégorie comprend aussi un deuxième genre de films. A l’occasion d’une revue navale, d’une croisière importante, certaines facilités spéciales sont accordées aux maisons productrices pour la réalisation de documentaires, comme l’embarquement d’un opérateur ; citons la croisière de la 4e division de croiseurs dans l’Océan Indien ou encore tout récemment Larquey et Alexandre Rignault dans une scène du film Fort Oolorès Escales Impériales réalisé par Georges Manüe et édité par France Outremer Film. En ce moment on prépare dans cet ordre d’idées un documentaire sur une croisière dans les mers australes. Enfin le cinéma de propagande comprend encore le documentaire réalisé avec le concours exceptionnel de la marine. La marine donne un sujet au réalisateur et fait sortir des bateaux et des avions spécialement pour entrer dans le cadre du scénario. Tels sont Branle-bas de combat et Frégates du ciel qui viennent d’être présentés au public avec succès et dont les prises de vues ont été réalisées à Saint-Mandrier, à Toulon, à Berre et à Lanvéoc-Poulmic. La marine se réserve alors le droit d’acheter les copies au tarif syndical. Elles sont prêtées aux conférenciers en vue de séances de propagande, sous réserve expresse que celles-ci ne soient pas payantes ou bien que les entrées soient réservées aux œuvres de propagande. Il est très difficile de réaliser plus d’un tel film par an. Films techniques Ces films présentent le plus grand intérêt pour l’instruction des équipages et les meilleurs paraissent être les dessins animés. La marine a réalisé cette année un film complet sur la torpil Armand Bernard et Régine Dancourt dans une scène du film Le Veau Gras réalisé par Serge de Poligny le automobde ; elle en prépare sur l'aviation et sur les machines marines. Mais ce qui caractérise ce genre de films est la lenteur de leur fabrication et le travail technique considérable et très minutieux qu’il nécessite ; la liaison entre la technique pure et sa traduction par le mouvement est délicate à réaliser. Puis le prix de revient d’un tel film est assez élevé, eu égard aux moyens financiers dont on dispose ; le film La T orpille automobile a coûté plus de cent mille francs. Aussi dorénavant le service cinématographique de la manne opérera-t-il de la façon suivante : d’abord consultation des officiers techniciens ; puis le scénario sera adapté au ministère qui commandera ensuite séparément les dessins. Les prises de vues réelles, le montage, le commentaire et la sonorisation seront intégralement réalisés par le service ; cela exige un gros effort, régulier, et peu rapide. Une série de films est en préparation sur les turbines, les machines et les chaudières. Il existe aussi un autre genre de sujets, plus relevés, destinés aux officiers, traitant de tactique et de stratégie ; ainsi, La bataille du Jutland, réalisé par Atlantic Film. C’est un dessin animé très schématique ; les mouvements de chaque bâtiment sont scrupuleusement exacts : les fumées, les lancements de torpilles, les périodes de feux, les heures, tout est respecté, d’après les documents des amiraux Jelhcoe et von Scheer. Outre les films purement techniques on trouve dans le public des bandes pédagogiques qui bien que faites dans un espiit différent, tels les films du type Jean Brérault, sont achetés par la marine pour constituer dans les ports des cinémathèques destinées aux équipages. Aux fins de décentralisation, et pour donner plus de souplesse au système, la marine a créé deux centres, l’un à Brest, l’autre à Toulon. Chaque centre est sous les ordres d’un officier qui dispose d’un petit noyau de personnel spécialisé ayant fait un stage à Paris dans des maisons de cinéma. A ces centres incombe la rotation des films venus de Paris, leur distribution aux bateaux, l’entretien au retour de chaque film ; ils disposent aussi de matériel de rechange. Entrent dans leurs attributions l’inspection des appareils et la formation des opérateurs des bâtiments à qui ils imposent, s’ils le jugent nécessaire, un stage d’instruction. Ils ont en outre la charge de la cinémathèque qui existe dans chaque centre. Ajoutons que le personnel du service cen’ral du ministère est choisi dans le contingent parmi les jeunes gens appartenant à la profession cinématographique, ce qui permet d’enregistrer en mer des prises de vues qui sont ensuite montées au ministère. Ces bandes sont parfois données à des firmes d’actualités, lorsque, pour des raisons militaires, on ne peut pas autoriser un opérateur à monter à bord ; le négatif expurgé est donné, à fin de propagande, à la chambre syndicale qui répartit les copies entre les maisons d’actualités. Tel est, dans ses grandes lignes, le fonctionnement du service cinématographique de la marine qui, en très peu de temps, a su prendre un essor considérable. J. Turquan.