La Cinématographie Française (1939)

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75 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ CINE FR RAPHIE SE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ 140 DOCUMENTAIRES, REPORTAGES ET COURTS SUJETS FRANÇAIS PRÉSENTÉS EN 1938 par Pierre MICHAUT — . Remarquables par leur qualité et leur variété, les films de nos jeunes « documentaristes » sont frappés à mort. Cent quarante documentaires sont à la disposition des loueurs français et étrangers, des usagers à litres divers, notamment des éducateurs, laïcs et confessionnels, dont les « circuits d’écoles » offrent un champ d’action et un marché. La loi Berlioz a limité, de façon très étroite, les possibilités rémunératrices fin documentaire. Les divers intérêts en jeu : commercial, professionnel et général, sont complexes; les accorder est une question de gouvernement. Les conséquences ont été très dures; pratiquement, les salles d’Exclusivité ont renoncé, dans une large mesure, au documentaire; or, l’exclusivité représentait la moitié du coût du film... Seuls, peuvent avoir chance de faire une carrière les documentaires et grands reportages de 1.00(1 à 1.200 mètres, susceptibles d’être attachés à un « bon » grand film — car, dans le cas d’un film faible, il faut un autre grand film en première partie. Dans ces conditions, le documentaire peut produire 200.000 à 300.000 francs, dont la moitié (sous déductions diverses, notamment les copies), revient au producteur; ce qui est insuffisant pour couvrir son prix de revient. Or, ces grands reportages sont rares; peut-être six ou huit par an; et ce ne sont pas des oeuvres de débutants ! En distribution, un documentaire (400 à 700 mètres) se voit offrir soit un pourcentage de ; 6 à 10 % (l’avance des copies maintient le réalisateur à jamais en débet !) soit un prix d’achat de 15.000 à 50.000 francs. * * Le cas est devenu dramatique; telle salle des boulevards qui, auparavant, payait un bon documentaire (600 à 900 mètres; six ou huit semaines) 20.000 francs, n’offre plus que 5.000 francs. Quand reverrat-on les Agriculteurs donner 16.000 francs pour un reportage ? * * * Pourtant, le documentaire ne doit pas être sacrifié; il est l’école des jeunes cinéastes qui, généralement, passent de l’amateurisme au documentaire et de là à la grande mise en scène. Comme moyen d’information, de diffusion des connaissances, i! fait connaître aux Français leur pays et leur empire, et les nations voisines et lointaines, dont nous sommes finalement solidaires. A l’étranger, mieux diffusé, il présenterait nos villes et nos campagnes également laborieuses. Sait-on que Le Banc d’Essai des Locomotives de Vitry, de M. Cantagrel, a ramené vers nos grandes écoles les ingénieurs turcs cpii, depuis 1870, en avaient oublié le chemin; ignore-t-on l’effet produit par le film de J.-C. Bernard sur le barrage hydro-électrique de Sarrans ? En face de ces 140 films fran çais, l’apport étranger se chiffre à 340 films courts... Certes, ils ont leur place dans le nécessaire afflux, à la fois, des échanges et des moyens d’intéresser et de distraire les spectateurs; mais une proportion élevée, toutefois, est assez dénuée de valeur artistique ou éducative réelle. Donnés, bien souvent, gratuitement, ils constituent une bien lourde concurrence pour nos documentaristes. * * On a parfois envisagé une détaxe, à l’exemple de maints pays étrangers; les « Finances » poussent chaque fois de hauts cris; a-t-on dit qu’il s’agit là de quinze ou vingt films par an, d’un mérite reconnu ? Et la détaxe de la loi Berlioz constitue, à présent, un « précédent »... i * * * Les réalisateurs de documentaires devraient se grouper plus fermement, pour une meilleure défense de leur intérêts professionnels et commerciaux. On apprend que telle firme vient de se voir donner gratuitement une série de bons films coloniaux : n’est-ce pas là avilir le travail ? Une action collective serait plus puissante au sein de la corporation, aussi bien qu’auprès des grandes administrations et des grandes entreprises, en faveur de ce moyen moderne d’action, d’éducation, de propagande. Elle fixerait des tarifs de cession de droits en 16 mm.; elle obtiendrait que l’Etat rachète les droits pour l’étranger de certains films qui pourraient être distribués hors de nos frontières par ses services de propagande. ' * * * Il faudrait aussi que les réalisateurs choisissent bien leurs sujets, et surtout composent des intrigues réellement attachantes; les Américains y excellent: pour nous montrer les Montagnes Rocheuses, ils nous font assister à une chasse à l’ours. C’est l’intérêt humain : « seul l’homme intéresse l’homme » ; les jeunes cinéastes doivent s’en convaincre.