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La Cinématographie Française (1939)

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reau, M. Relidzynski, après avoir expose une critique sévère concernant les sujets de films de production nationale, annonça la décision d’interdiction des deux films : Strachy ( Angoisse ) et Za Wing Niepopelnione (Pour Péchés non commis). Cette décision provoqua une véritable panique dans les milieux des producteurs qui ne savent plus quels sont les sujets qu’ils peuvent porter à l’écran sans crainte d’interdiction. Des pourparlers sont engagés entre les organisations corporatives et les autorités compétentes pour sortir de cette impasse qui menace l’existence même de la production sous sa forme actuelle. L’inquiétude est intensifiée encore par les bruits selon lesquels l’Etat entendrait intervenir directement dans la production. Nous ne croyons pas, personnellement, que cette éventualité soit proche. Par contre, une maison de production vient d'être fondée par les frères Katelbach, sous la raison sociale de « Kohorta », et avec des moyens financiers très puissants, dont ne disposait encore aucun producteur en Polcgne. Il est question de la construction d’un studio très moderne par cette société, avec usine de tirage et tous les accessoires. Nous tiendrons les lecteurs au courant de cette initiative qui peut jouer un rôle important dans le développement de l’industrie du film en Pologne. 24 FILMS POLONAIS ONT ETE TOURNES EN 1938 Le nombre total de grands films tournés en Pologne, en 1938, s’élève à 24, dont 1 parlant yiddich. Parmi les films présentés fin 1938 et au début 1939, le plus vif succès fut remporte par Mes Parents divorcent (réalisation M. Krawicz, production Libkow-Film) et Le Mensonge de Christine (réalisation H. Szaro, production Leo-Film). Le dernier film de .1. Leytes — le réalisateur le pl us capable qui tourne en Pologne — Les Si gnaux, fut plutôt un échec. La saison entière se caractérise par la rareté de films comiques et de films sortant du cadre de h; moyenne. Peut-être les derniers films de h saison, qui sont attendu vers Pâques, apporteront-ils quelque note nouvelle. Dans la production étrangère, signalons le succès de trois beaux films américains ; Marie-Antoinette, Suez, La Grande Valse (le film de Duvivier sur .1. Strauss) où les valeurs spectaculaires l’emportèrent sur les erreurs et les inexactitudes historiques auxquelles le film américain semble d’ailleurs nous avoir habitués. Pour terminer, signalons qu’une crise personnelle assez grave s’annonce au sein du Conseil supérieur du Cinéma en Pologne (principal organisme syndical) en raison de la décision de M. R. Ordynski de quitter la présidence qu’il assumait depuis la fondation de cet organisme en 1934. — André Ruszkowski. ROUMAINE La foule prend résolument position pour le Film français Les Distributeurs Indépendants s’orientent exclusivement vers Paris Bucarest, fin mars. (De notre correspondant particulier). La Roumanie est petite, mais son marché intérieur compte, chaque jour davantage pour I industrie du film français. Il est, en effet, une chose certaine : c’esl que le public roumain prend toujours plus de goût aux productions françaises. Et nous ne parlons plus seulement d’une partie de la bourgeoisie plus cultivée, dont les attaches avec tout ce qui provient de la France spirituelle sont parfaitement connues, mais plutôt de celle autre partie du public, composée d’immenses foules citadines des grands centres de province qui, hier encore, restait insensible pour les valeurs françaises et laquelle, aujourd’hui, fait une volte-face surprenante. Par suite de raisons diverses, mais toujours très précises, cette foule prend désormais moins de plaisir aux productions américaines et autres. Le fait esl là. Les écrans de Bucarest ont passé, pendant la courte période du 15 septembre au 15 mars, pas moins de quarante-deux films français de long métrage et une vingtaine de documentaires réalisés à Paris. Etant donné le nombre assez restreint des films français présentés au cours des années précédentes dans les pé riodes correspondantes, ce n’est pas seulement un chiffre impressionnant : c’est la mesure même du marché roumain, c’est un record. Il nous manque l’espace d’énumérer tous les films français qui ont passé cet hiver à Bucarest. Contentons-nous donc d’en signaler quelques-uns seulement, qui ont été particulièrement remarqués. C’est Gibraltar qui avait obtenu le plus gros succès, avec le triomphe personnel de Viviane Romance. C’est bien cette artiste qui fait actuellement le plus de recettes sur notre marché, et peut ainsi être considérée comme la vedeite du jour. Elle fut également très goûdans Prisons de Femmes. La Maison du Maltais et Naples au Baiser du Feu, mais ne l’était pas autant dans ses créations antérieures, que certains distributeurs « avisés » croyaient sage de présenter ensuite... C’esl le vieux refrain. Prison sans Barreaux était l’autre grand succès de la saison, et Corinne Luchaire avait réuni beaucoup de suffrages. C’est, assurément, la grande star de demain. Sa belle réussite dans Conflit, qui passe actuellement en première exclusivité, ne manquera certes pas à redoubler le nombre, déjà impressionnant, de ses admirateurs. Danielle Darrieux n’arrive cette fois, quoiqu’on en pense, qu’en bonne troisième place avec Katia, Retour à l’Aube et une création américaine, que certains « supporters » ne lui pardonnent pas. Le public regrette ne pas avoir vu Mme Marcelle Chantal; le seul film qu’elle joua, La Tragédie Impériale, lui, après deux jours d’exclusivité, retiré de l’affiche, et réserve encore ses faveurs pour Michèle Morgan, Edwige Feuillère, Annie Ducaux, Jeanne Boite], Dita Parlo, Simone Simon, Jacqueline Delubac. Parmi les hommes, c’est — sans conteste aucun — Jean Gabin qui est la grande vedette île l’année, puisque Charles Boyer était, ces temps derniers, absent de nos écrans. Cette saison devait également consacrer ici la gloire de Louis Jouvet, que le grand public roumain ne connut pas jusqu’ici clans toute la diversité de son art. Harry Baur, que le public de chez nous aime et admire, était complètement absent de nos écrans et seule une courte présence personnelle — inoubliable — sur une scène de Bucarest lui apporta des lauriers, que l’on ne lui refuse jamais. Cette année vit enfin l’entrée, pas assez bien réussie, de Fernandel, avec Barnabê et une création plus ancienne, dans les salles de Bucarest qui, pourtant, l’ignoraient jusqu’à présent. Le public reste d’ailleurs fidèle à Char les Vanel, Pierre Fresnay, Victor Francen, Jules Berry et prend toujours plus de plaisir au jeu coloré de Dalio qui, cette année, a fait de remarquables progrès. Eric Von Stroheim, Conrad Veidt, Tino Rossi, Roger Duchesne, Pierre Brasseur, Gilbert Gil, Claude Dauphin, ont, eux aussi, leur public, pour ne mentionner que ceux-ci. Les films comme Ultimatum, La Bête humaine, qui avait une magnifique exclusivité au Scala, Gueule d’ Amour, Pêpèle-Moko, La Vierge folle, quoique très divers, n’en sont pas moins les spectaclesstandard du public roumain. Ce public aime tout ce que le film français lui offre de bon et désire le connaître le mieux possible et dans toute sa diversité. Cependant, la marche continue. Les distributeurs indépendants des grandes compagnies américaines, qui savent — parce qu’ils le constatent — que le film français va à présent au-devant d’un large accueil en Roumanie, s’orientent nette i ment vers Paris. Le mois de février les avait tous vus, réunis au Café du Colisée. La Ville-Lumière — grâce à Lumière ! — occupe actuellement la même place dans les amours — toujours discrètement intéressées I des distributeurs de Bucarest, que déte i naient jadis Berlin ou Vienne. Ils y font plusieurs déplacements par an, ils en attendent le message salutaire qui, sous forme d’un scénario choisi en trouvaille, d’une distribution savamment réglée ou bien d’une licence raisonnablement établie, leur apportent le suprême espoir de succès. Ils en méritent bien la sensation, par le seul fail d’avoir signalé, début mars, avant la clôture de la grande saison, la sortie de vingt-sept films français nouveaux, que tous ont choisis avec amour et payés avec douleur... Mais, que voulez-vous ? Le franc coûte cher et ces messieurs n’ont plus d’il 'd Lisions. Ils savent que, en matière de cinéma, rares sont les affaires qui rapportent. Ils connaissent le nombre des établissements fermés et celui des sociétés dissoutes. Us n’ont pas encore oublié ceux, * qu’une mauvaise combinaison, l’entêtement de vouloir telle « superproduction » avait ruinés. Dans ce métier, il y a une vérité implacable : les hommes arrivent et, 2 pour avoir été des croyants, s’en vont. Seule la fiscalité reste. Mais elle est lourde. Elle a été créée pour durer. Ladislas Weinerth.