La Cinématographie Française (1939)

169 cxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx: ciime FRi R/\PHIE SE cxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxxx: Au large de Brest, Jean Grémillon a tourné les extérieurs de REMORQUES La remorque vient d’êlre 'lancée, le cargo sera-t-il sauvé ? Première photo de Brest du film Remorques réalisé par Jean Grémillon d'après le roman de Roger Vercel avec Jean Gabin ’ , Jean Grémillon vient de rentrer de Brest où, avec un nombreux personnel de techniciens, il vient d'enregistrer, au prix de grandes difficultés, des passages importants du film Remorques. Les opérateurs de Jean Grémillon ont été divisés en quatre équipes. L’une se trouvant sur le Sémaphore du Tas de Poix » ; l’autre à bord d’un gros cargo venu de Cardiff et « engagé » pour la durée du film; la troisième sur un remorqueur de sauvetage, le Cyclone, décrit par Roger Vercel ; et enfin, un quatrième groupe sur un bateau plateforme. Il s’agissait de tourner par un gros temps qui n’avait rien de factice, la sortie d’un remorqueur de Brest se portant au secours d’un cargo en détresse; et ensuite l’opération délicate d’un lancement de remorque, sa fixation sur le cargo et le remorquage lui-même, au cours duquel la remorque se rompt. Tous ceux qui savent ce que peut être le mauvais temps, coïncidant avec l’équinoxe, au large de Brest, ne seront pas étonnés d’apprendre que c’est véritablement au prix d’un grand courage, d’une endurance physique et d’une absolue conscience professionnelle que les techniciens de Remorques ont triomphé des éléments, de la mauvaise visibilité et de la complexité des manœuvres maritimes nécessaires pour chaque nouveau plan enregistré. Le résultat obtenu par Jean Grémillon et ses collaborateurs dépas se tous les espoirs, car certains plans qu’on a déjà eu l’occasion de voir en projection s’avèrent d’une beauté et d’une puissance telles que jamais peut-être aucun film maritime n’en a montrées. Pour terminer, signalons une anecdote amusante de ces journées passées en mer par nos cinéastes. Le cargo dont il a été question plus haut a hissé naturellement au mât les flammes de détresse, c’està-dire les signaux du code maritime international qui oblige tout navire apercevant ces signaux d’interrompre sa course pour se porter au secours. La Préfecture maritime de Brest, à ce sujet, a envoyé un message à tous les bateaux naviguant dans les parages le signalement du cargo en indiquant : ■ Ne vous dérangez pas, c’est du cinéma ! »... Actuellement, Jean Grémillon et ses collaborateurs préparent « le gros du film », si l’on peut s’expri mer ainsi. Il procède à la distribution des principaux rôles, car on sait que, jusqu’à présent, Jean Gabin est seul engagé. Il y aura encore un grand vova ge à Brest avec Jean Gabin et les interprètes et enfin les prises de vues au studio. Au cours d’une réunion amicale à Paris, voici M. Roger Vercel, l'auteur de Remorques, conversant avec Jean Gabin qui sera le héros de ce film Pendant que JEAN GRÉMILLON et ses opérateurs tournaient en pleine tempête, à Paris on fêtait le premier tour de manivelle de ■ REMORQUES ■ C’est en l’absence du metteur en scène de Remorques, Jean Grémillon, qui tourne actuellement au large de Brest des scènes de tempête destinées à ce film, que fut fêté le premier tour de manivelle de cette production. Roger Vercel, l’auteur du célèbre livre qui remporta le prix Concourt en 1934 ét ai l venu tout exprès de Dinan, où il réside en qualité de professeur, à Paris, pour assister à cette réunion organisée en l’honneur du film tiré de son œuvre. Très entouré, il dil à tous sa joie de voir porter son roman à l’écran et laissa entendre l’intérêt qu’il attache à la réalisation de son sujet, attendant