La Cinématographie Française (1939)

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Les recettes suivent une courbe très irrégulière, selon l’époque : en hiver, il n’y a guère que la clientèle locale; à partir de mijanvier, les étrangers commencent à arriver, et c’est au mois d’avril que le maximum est atteint, car toutes les bourses sont à peu près garnies... Bien entendu, ces données sont influencées par l’état du temps et la situation politique; il arrive que la ville brusquement se remplisse ou se vide à moitié ! Les directeurs doivent « sentir le vent »... D’autre part, les spectacles ne manquent pas : jeux, théâtre, music-halls, concerts... avec le concours de grands artistes français et étrangers, enfin des cirques, sans parler des dancings, des réunions mondaines, du tourisme !... Le Star-Palace (permanent de 1.300 places). Le Star fait partie du groupe de M. Cary, de Nice (Paris-Palace, A.B.C.). Il vient de passer avec succès Tricoche et Cacolet, Trois Valses, Hôtel du Nord... Mais, là non plus, Les Dieux du Stade n’ont pas brillé... commercialement !... La programmation comprend aussi Suez, Trois de Suint-Cgr, Werther, Conflit, etc... Le Rex (permanent de 14 à 20 heures; 350 places). Cette petite salle indépendante, créée à la tin de la guerre, et dirigée par M. Aubert, a une projection et une sonorité très nettes. Ses prix sont de 6 à 12 francs, mais des billets de faveur sont distribués, donnant droit à une réduction de 2 ou 3 fr Le Rex donne des premières visions en hiver, et les reprend l’été. Sa publicité est parfois renforcée par des annonces (payantes) à Radio-Juan-les-Pins. Il se félicite d’avoir affiché, cette saison, L’Etrange Monsieur Victor, Adrienne Lecouvreur, Tour a, Le Train pour Venise, Education de Prince, L’Occident, etc... Du 6 au 15 mars, c’est Blanche-Neige et les Sept Nains en version originale destinée aux nombreux anglosaxons séjournant ici. Puis viendra Le Récif de Corail, dont une partie a été tournée aux îles Marguerite, tout près de Cannes. Les Etablissements Alexandre Fougeray (Olympia, Majestic, Riviera, Lido et Cinéma d’Eté). C’est un important groupement que M. Boyer mène avec habileté depuis 20 ans, car les trois premières salles ci-dessus datent de 1919. A partir de maintenant, la programmation sera réglée en accord avec le circuit Siritzky. L’Olympia (1.100 places) présente des films américains dont la version originale, très suivie, passe le mercredi. Les bonnes recettes récentes sont pour Robin des Rois, Marie Walewska, Pilote d’Essai, La Bataille de l’Or... Mais deux « Taylor », Trois Ca marades et Vivent les Etudiants ont rendu médiocrement. La Riviera (800 places). Etablissement plus populaire, reprend en général les films doublés passés à l’Olympia. Le Majestic (1.100 places) est réservé aux productions françaises, parmi lesquelles La Femme du Boulanger a réussi tout spécialement. Citons aussi : L’Ali bi, Orage, Le Schpountz, Alerte e n Méditerranée, Hercule, Gibraltar, Le Révolté et Le Puritain, qui a dépassé les espérances, grâce à la vogue croissante de Viviane Romance et Pierre Fresnay. Le Lido (1.000 places) a été créé en 1932 pour la deuxième vision de films français et principalement de ceux qui sont sortis au Majestic. Le Cinéma de Plein Air (1.000 places) fonctionne depuis 11 ans, sur l’Esplanade, du 1er juillet à fin septembre. Il est très bien agencé, et Vue de l’intérieur de l’Olympia de Cannes. Le Lido, belle salle populaire de^l.000 places à Cannes (Etabl. A. Fougeret) M. Henri BOYER Directeur des Etts. Fougeret à Cannes. L’immense écran du Majestic plein air à Cannes, mesure 11m. sur 9 m. en forme de pavillon Le Majestic, plein air de Cannes n’a rien à envier au fameux Lido de Venise. son cadre agréable attire même les personnes qui n’ont pas de goût marqué pour l’écran. En 1938, on y a donné des premières visions; cette année, il se peut même que des avant-premières de gala y soient organisées. LA SOUPLESSE DE LA PUBLICITE Par suite des réclamations d’hôtels, cafés, restaurants, qui ne voulaient plus accepter des affiches de toutes tailles et de tous genres, les cinémas et le Casino municipal se sont entendus pour établir chaque semaine une affiche générale indiquant tous leurs programmes; c’est bien mieux, tant pour les hôtels et cafés, que pour le public lui-même. Seules les grandes œuvres bénéficient d’un lancement spécial, ainsi, pour Robin des Bois, l’Olympia offre de belles brochures contenant 30 photos en couleur et le récit de cette vie aventureuse. M. Boyer paraît d’ailleurs avoir de sérieux dons de publiciste; qu’on en juge : Avant le début au Majestic de La Femme du Boulanger, il a fait distribuer à tous les boulangers de la ville du papier fin, où étaient imprimées quelques lignes sur le film, et qui a servi à envelopper le pain. Procédé original qui a eu d’heureux résulats.