La Cinématographie Française (1939)

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rxxxxxxxxxxxxxx xrrxxxxxi 206 ♦ ♦ ♦ ♦ ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ FRiJJj&IS RAPH1E SE IA NC Y Beau Résultat de la Saison ! ~17?an3PIHlli|li l'il— ■— i ■ La Grande Question du Prix des Places (De notre correspondant particulier) Nancy. — Malgré des handicaps sérieux, tels que les événements de septembre 1938 et du froid extrêmement rigoureux qui a malencontreusement sévi juste au moment des fêtes de fin d’année, la saison 1938-1939 est arrivée à dépasser les performances, déjà excellentes, de l’année dernière. L’essor de l’exploitation cinématographique est flagrant, mais il tente toujours plus à se manifester seulement dans les salles présentant les meilleures productions. Cela semble naturel ? et pourtant cela n’est pas vieux ! C’est une conséquence des nouvelles et heureuses réactions du public; ne cherchons pas s’il s’agit là d’une évolution de goût vers la perfection, constatons surtout qu’aujourd’hui Je choix de la programmation est assez différent de celui d’hier, si l’on veut se fier aux résultats de la récente saison, résultats qui ont prouvé certains changements, dont évidemment je ne peux garantir la durée. Tout d’abord, une relâche dans l’engouement des spectateurs à l’égard de certains artistes du rire; ensuite, le succès nettement caractéristisé du film sans vedettes; je ne veux pas dire que le public les répudie, mais il s’en passe si l’action d’un film a de la force : par son histoire, par sa réalisation, par la sincérité de bons comédiens, sans brillante renommée. Exemples : Trois de Saint-Cyr, Robin des Bois, car Errol Flynn n’est pas encore assez connu en France pour que le triomphe de son premier film lui appartienne. Alerte en Méditerranée, l’admirable talent de Pierre Fresnay n’étant pas considéré comme un atout maître; enfin Gibraltar, qui a dû son succès beaucoup plus à son sujet d’actualité, bien employé, bien réalisé, qu’à la présence des vedettes. Certainement, le poids de celles-ci a donné des résultats escomptés, à savoir : Jean Gabin dans Quai des Brumes; le réaliste « quatuor » de Hôtel du Nord et on doit croire que la distribution de La Bêle humaine et de Trois Valses a été au moins de moitié pour le triomphe de ces deux œuvres différentes, dont les titres peuvent aussi réclamer leur participation. LES DIX MEILLEURS SUCCES DE LA SAISON Blanche-Neige et les Sept Nains. Trois semaines au Cinéma-Pathé. Ce film a fait enregistrer la plus grosse recette de la saison. Trois de Saint-Cgr. Trois semaines également au Pathé. Robin des Bois et La Bête humaine. Chacun de ces films en une exclusivité de deux semaines à l’Empire. Quai des Brumes, Barnabé, Prisons de Femmes. Chacun de ces films en une exclusivité de deux semaines au Majestic. Trois Valses, qui a été retiré de l’affiche à la fin de sa première semaine au plein de son succès au Cinéma-Pathé. Gibraltar. Deux semaines à l’Eden. Le Voyage de M. Daladier en Corse et en Tunisie, au même programme Belle Etoile, deux semaines également à l’Eden. COUP D'ŒIL DAMS LES SALLES DE PREMIERE VISION L'Empire, qui, depuis quelque temps, faisait un gros effort pour rattraper le terrain perdu sur les salles concurrentes, est arrivé cette saison à les dépasser, grâce à v: ogrammation excessivement éclecti que, qui forme un tout parfait avec le confort et la technique de sa salle. L’augmentation très nette des recettes est de l’ordre de 25 %. comparativement aux résultats déjà très bons de l’année précédente. M. Raffin me communique aimablement la liste des dix films qui, dans son établissement, ont connu les plus heureux jours. Robin des Bois, La Bête humaine, Katia, Alerte en Méditerranée, Tricoche et Cacolet, La Maison du Maltais, Les Nouveaux Riches, Education de Prince, La Bohême et Ultimatum. Voici, d’autre part, les vedettes masculines et féminines notées par le même directeur : Jean Gabin, Raimu, Michel Simon, Fresnay, Fernandel, Jouvet, von Stroheim, Errol Flynn, Danielle Darrieux, Elvire Popesco, Viviane Romance, Simone Simon. Martha Eggerth et Madeleine Renaud. Le Pathé a été un peu moins bien servi dans ses programmes, les trois films de grande classe lui ont malgré tout permis d’augmenter légèrement ses recettes sur l’année correspondante. Les dix meilleurs films de son répertoire furent : Blanche-Neige et les Sept Nains, Trois de Saint-Cyr, Trois Valses, Le Ruisseau, La Goualeuse, Le Révolté, Pilote d’Essai, Trois Camarades, Hôtel à Vendre et Remontons les Champs-Elysées, accouplés avec Voix d’Enfants, un merveilleux reportage sur les petits chanteurs à la Croix de Rois. M. Yung me fait remarquer que cette année il ne doit pas les succès de sa salle aux vedettes, mais aux sujets des films. Avec humour, il me dit que le chiffre 3 lui a porté bonheur : en effet, après Trois de SaintCyr, Trois Valses, Trois Camarades, voici Trois Artilleurs à l’Opéra, De la direction du Majestic je n’ai pas reçu de précision, cependant je ne crois pas me tromper en groupant les productions suivantes comme étant les succès de la salle Siritzky : Quai des Brumes, Barnabé, Prisons de Femmes, Hôtel du Nord, Entrée des Artistes, Paix sur le Rhin, Ernest le Rebelle, Conflit, La Vierge folle et Les Cinq Sons de Lavarède, présenté avant Paris. Jean Gabin, Jouvet, Fernandel, Viviane Romance, Corinne Luchaire, Annabella, Michèle Morgan doivent être les interprètes qui, dans cette salle, sont les plus appréciés. Le cinéma Eden qui pousse généralement ses grands films deux semaines a fait une saison excellente. Je ne prétends pourtant pas que la formule de deux semaines d’exclusivité sur Nancy soit toujours très favorable, car il faut que le film possède des qualités supérieures pour qu’il ne soit pas près d’être à bout de souffle au début de la seconde huitaine. Voici les dix films « gagnants » : Gibraltar, Le Voyage de M. Daladier, J’Etais une Aventurière, Lumières de Paris, Adrienne Leconvreur, S. O. S. Sahara, T aura, Déesse de la Jungle, Les Sentinelles de l’Empire, Place de la Concorde et Carrefour. M. Thiébaut prétend que les opinions de sa clientèle sont très différentes à l’égard des artistes. Je puis cependant avancer une Jules Berry, Charles Vanel, Jean Gabin, Viviane Romance, Michèle Morgan, Eric von Stroheim, Victor Boucher, Tino Rossi ne laissent, de loin, pas indifférents les spectateurs. DEUXIEME VISION Il faudrait citer à nouveau et les mêmes films et les mêmes artistes si l’on devait mentionner les résultats du Palace, de l’Olympia et du Caméo. TROISIEME ET QUATRIEME VISION Les cinémas du Parc et l'Ambigu, placés dans des quartiers différents, surtout par la catégorie de leur clientèle, arrivent cependant à imposer des sujets sérieux. M. Friaise, directeur du Parc, loue rarement un programme complet; en effet, il soude avec des réalisations psychologiques de bandes à gros mouvements; les films de la jungle plaisent énormément, ce qui prouve (jue l’esprit d’aventure est encore d’époque. M. Friaise m’explique, preuve en mains, que ce succès des programmes dépendent presque entièrement de ce qu’ils ont produit dans les cinémas d’exclusivité; si un film a chuté dans ceux-ci, on ne garde aucun espoir pour sa « visite » dans les quartiers, il faut faire aussi attention aux critiques. Quai des Brumes, Le Chanteur de Minuit et Trois Artilleurs en Vadrouille ont fait les beaux soirs du cinéma du Parc. Quant à Mme Ford, directrice de l’Ambigu, elle m’assure que les vedettes préférées de son public sont Jean Gabin, Fernandel, Préjean, Darrieux, Shirley Temple et Paulette Dubost. Michel Strogoff, Gueule d’Amour, La Grande Illusion, Ramona, Au Son des Guitares et Prison sans Barreaux se rencontrent avec les meilleures recettes de cet établissement. CINQUIEME VISION Ce sont les cinémas Lobau et Vox, qui se chargent de terminer à Nancy la carrière de beaucoup de films; leur tâche est assez ingrate, mais les frais étant réduits, les résultats peuvent soutenir ces petites salles qui comptent malgré tout dans l’exploitation. LA GRANDE QUESTION DU JOUR LE PRIX DES PLACES 1° En ce qui concerne le minimum de 5 francs, la question n’a pas à être agitée pour Nancy, aucune salle de première vision, l’établissement de quartier Shéhérazade compris, n’ayant des prix de places inférieurs au nouveau barème réglementaire. Mais le fait ne s’avère pas si facile — même à résoudre — à l’égard des cinémas de petites localités, dont personne ne discutera la différence sensible qui existe entre leur exploitation et celle des établissements situés dans les grandes villes. Il reste pourtant évident que la première vision est là, puisque même avec du retard, un film reste « à l’heure », d’autant qu’il est présenté pour la première fois. Mais avec quel confort ? Peut-on obliger une salle de cette catégorie à appliquer un prix minimum égal à celui d’un « palace » muni des derniers perfectionnements ? A cet effet, le Svndicat des directeurs de cinémas de l’Est a déjà répondu par « non ». Il l’a fait savoir à sa commission mixte du prix des places en lui soumettant un tarif minimum de 4 francs pour la petite exploitation de la région. A l’heure présente, aucune décision ferme n’a encore été prise, il semble que de M. de Venloo, président de la Commission mixte de Paris, reste assez inflexible quant au tarif minimum qu’il veut « unique » pour l’exploitation entière. M. J. Relier.