La Cinématographie Française (1939)

232 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ ram: ciime^ RAPHIE SE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ NORD -AFRIQUE La vie du cinéma Nord-Airicain durant l année 1938 (De notre correspondant particulier) Alc/er. — L’année 1938 aura été, pour l’exploitation cinématographique nord-africaine, à l’origine d’un mouvement particulièrement accentué qui s’est traduit par plusieurs événements d’importance dont nous n’avons ici aucunement l’intention de tirer une conclusion arbitraire. Toutefois, il nous semble utile de souligner la nouvelle orientation de l’exploitation de la colonie qui parait s’être définitivement débarrassée des vieux préjugés et d’un empirisme contre lequel nous nous sommes souvent élevés, pour aborder des méthodes nouvelles, et partant, beaucoup plus efficaces. L’aménagement des salles, la présentation générale des séances et la publicité de lancement ont été maintes fois l’objet d’initiatives des plus louables, et si l’évolution ne s’est effectuée qu’avec une certaine lenteur, elle n’en est pas moins réelle et remarquable. Autre constatation agréable à relater, c’est la faveur de plus en plus marquée du public de l’Afrique du Nord pour le film français. A titre d’exemple, l’énumération des 19 meilleurs rendements commerciaux durant 1938 donne une idée de cette préférence : Carnet de Bal. Naples an Baiser de Feu, Quai des Brames, Barnabe, La Maison du Maltais, Marie Walewska, Ces Daines aux Chapeaux verts, Muta, Fille de la Brousse, Les Perles de la Couronne, Deanna et ses Boi/s. Côté vedettes, Jean Gabin, Viviane Romance, Louis Jouvet, Shirley Temple, Stroheim, Garry Cooper, Fernandel, James Cagney, Robert Taylor, Deanna Durbin sont celles qui ont, depuis longtemps, la cote du public de nos cinémas. De nombreuses nouvelles Salles en Afrique du Nord En ce qui concerne l’activité de l’exploitation au cours de la saison 1938-1939, relevons les nombreuses naissances des cinémas dans nos différentes villes. Ce furent, à Alger, le Marignan, le Nedjma, le Star, le Caméra, le Rialto, le Roxy, le Lux; à Oran, les Folies-Bergère, l’Eldorado, le Caméra; à Bône, le Forum; à Saida, le Vox; à Tiaret, le Rex; à Sidi-Bel-Abbès, le Rio; à Tunis, le Parnasse, le Mon-Giné, Ciné-Soir, l’A.B.C., le Paris; à Sfax, le Mondial; à Casablanca, le Lux, le Monte-Carlo; à Férryville, le FerryCiné; à Meknès, le Caméra; à Fez, le Rex; à Marrakech, le Lux; à Agadir, le Marhaba; à Tanger, le Paris; à Taza, le Colisée. D’autres établissements sont en construction à Alger, à Oujda, à Gabès, à Tunis, etc., et feront leur ouverture durant l’année présente, à en juger par la marche des travaux. De nouvelles Salles s’ouvriront Toutes ces salles ne manqueront évidemment pas de films puisque aux agences existant depuis longtemps à Alger sont venues j s'ajouter, au cours de 1938, celles de la Compagnie Française Cinématographique, R. K. O. i Radio Films, Réalisations d’Art Cinématographique, les Artistes Associés, Cinélume (matériel) et des bureaux indépendants comme ceux de André Thomas et Gy, Afric Distribution, Adrien Toubol, spécialisé dans les films arabes, Stella Film, Compagnie Nord-Africaine Cinématographique; à Tunis, la Sonadec. ! * * * M. Gazes, qui exploite déjà le Splendid Cinéma d’Alger, annonce pour le 22 mars l'ouverture d’une nouvelle exploitation à , Guyotville (Alger). C’est la firme L'niversel qui a été chargée de l’équipement de cette salle, ce qui va porter à deux le nombre de cinémas en fonctionnement à Guvotville. M. Arnaud s’est rendu acquéreur du Cinéma Elysées d’Affreville (département d’Alger), exploité jusqu’ici par M. Néron. Nos meilleurs vœux de réussite. — Ferry Ciné, tel est le nom donné à la nouvelle salle que M. Cari val et Mme Laudicina viennent d’ouvrir à Férryville (Tunisie). — Le Comœdia Cinéma de Guyotville, complètement rénové sous la nouvelle direction de M. Courjon, exploitant à Guyotville et à Ténès (département d’Alger), vient de faire sa réouverture. Paul Saffar. AU MAROC L’ Optimisme dans le Travail (De notre correspondant particulier) Pour être heureux, a dit Pierre Hamp, i! faut aimer deux choses : la justice et son métier. Si cette définition du bonheur est vraie, les exploitants marocains sont des gens heureux : ils aiment leur métier et la qualité de leurs spectacles le prouve. Ils aiment la justice aussi puisqu’ils veulent que toujours les spectateurs en aient pour leur argent. Du nord au sud de l’Empire Fortuné, d’est en ouest, partout de beaux programmes, des fauteuils confortables, des salles nouvelles, toujours plus ingénieuses et plus attirantes. On peut, comme preuve, citer les films de n’importe quelle semaine de ce premier trimestre 1939. Ainsi, du 10 au 17 mars, les casablancais ont pu voir Trois Valses au Vox. La Bête humaine au Colisée et au Triomphe, Education de Prince au Rialto, La Chaleur du Sein à l’Empire, Valet de Cœur au Lux, Au Seuil de la Vie au Monte-Carlo. Les cinémas de Marrakech, pendant la même période, ont présenté ; le Lux, Carrefour; l’Eden, Le Chemin de la Gloire; le Régent, Le Schpountz et le Ciné-Palace, La Boute enchantée. A Rabat étaient affichés : Paix sur le Rhin au Royal, Les Disparus de Saint-Agil au Colisée, Quatre Heures du Matin à la Renaissance. A Meknès : Gibraltar sur l’écran de l’Em ire; Les Filles du Rhône au Régent, La Coupe transversale du nouveau cinéma qui se construit à Tanger, place du grand Sokko Baie du Destin et Les Montagnards sont là au Caméra, la dernière née des salles meknassies. A Tanger ; Mon Curé chez les Riches au Paris; Double Crime sur la Ligne Maginot au Kursaal. Le prix des places n’a pas été augmenté, toute TtAMV&MAie. c.ü . // sauf pour certains grands films. Au Vox de ! Casablanca, par exemple, pour Robin des Bois ou Trois Valses, le prix des clubs atteint 20 francs. Mais le confort de ces fauteuils, la classe de la salle, comme celle du programme, expliquent cette augmentation et ce tarif. D’ailleurs, les différentes catégories du public trouvent leur compte à cette multiplicité de salles. Le succès des cinémas de deuxième vision, comme le Régent, l’Apollo, le Lux, à Casablanca, montre qu’il en faut pour tous les goûts et pour toutes les bourses. — Ch. Penz. ■ 4 Innovation à Tanger: Le cinéma à double toit Tanger aura bientôt un nouveau cinéma, on le devra à l’expérience de M. Serret, qui a déjà construit et qui exploite le Paris. La salle, qui prochainement s’élèvera sur la place du Grand-Sokko, présentera des particularités tout à fait nouvelles. LTne étude très poussée de l’aération, de la ventilation, du chauffage et du refroidissement a amené M. Serret à adopter M. Serret, Chevalier les dispositifs suide la Légion d’honneur vants : l’aération Directeur du Paris de Tanger sera assurée par