La Cinématographie Française (1939)

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244 ï ¥^TYXT XXXXIXXXXXXXXXX: CINEJMSQMAPHiE XXXXZXXXXXXXXXXXXXXXXXX1 ANALYSE ET CRITIQUE DES FILMS Le Club des Fadas Comédie gaie Origine : Française. Réalisation : Émile Couzinet. Auteur : Emile Couzinet. Opérateurs : H. Barreyre, Nick, Berliet. Musique : Paul Chabot. Chansons: Allix et Mario Melfi. Assistant : Louis Pascal. Interprétation : Charpin, Alida Rouffe, Toinon, Robert Vattier, Devère, Paul Dullac avec Georges Boue, Paulette (larmier. Dumiel, Cléo d’Arcueil, Cadex, Odette Roger, Marthe Martg. Nina Vrès, Pierre Dac, Bruno Clair, Mario Melfi, Maurice Laban, Nalpack, Maddg Pierozzi et ses danseuses et Orlandi. Studios : Royan. Enregistrement : W. E. Production : Emile Couzinet . Edition : Gallia Cinéi. CARACTERE DU FILM. — Mieux vaut huit jours sans manger que huit heures sans mentir... Le mensonge est sacré qui fait plaisir à autrui... Tels sont les mots d’ordre des membres du Club des Fadas, fondé par le principal héros du film, du premier film de M. Couzinet. Evidemment, Le Club des Fadas est une production optimiste. Elle est gaie, ag.réable, vivante, située en plein cœur de Marseille, et offre d’opulents tableaux à côté de la vie nerveuse de son marché, de ses faubourgs et de son peuple ardent et séduisant. C’est la première production faite dans les studios de Royan, modernes, bien équipés... et en somme cet échantillonnage d’un film né à Royan, avec l’accent de Marseille est des plus sympathiques et plaisants. Le Club des Fadas, animé par une excellente trompe marseillaise, s’annonce comme un bon divertissement populaire. SCENARIO. — M. Félix Lamadou, grand commerçant marseillais a un secret : sa vie de famille au petit village de Rove, entre sa vieille mère, son frère, le curé, et les trois petits enfants d’une voisine qu’il fait élever. Le quatrième enfant de cette voisine : Marcelin, il l’emploie chez lui au désespoir de Piédoizeau son comptable. Marcelin est amoureux de Nine, la fleuriste, fille d’une brave marchande de poissons Pascaline. Pascaline refuse le mariage de ces deux jeunes gens trouvant Marcelin trop jeune. Et Nine n’a pas de père... Heureusement, qu’après des péripéties, le brave Lamadou adoptera Nine en faisant croire à tout le monde qu’il est son vrai père. TECHNIQUE. — Des tableaux vivants et expressifs de la vie marseillaise plairont. Le marché, les promenades sur la Corniche, le voyage au Rove... De vastes et riches scènes apportent l’élément « spectacle » à celte comédie sentimentale et gaie : la fête de nuit sur le vieux port, le feu d’artifice et surtout la très belle fête de la Reine des Fadas avec une quarantaine de beaux jeunes gens et de gracieuses danseuses. Le film est très bien photographié, bien enregistré. Musique plai 1 santé. On appréciera les courtes et humoristiques scènes entre loufoques. avecPierre Dac. INTERPRETATION. Charpin est un sensible et brave Lamadou, rayonnant de bonhomie et de gentillesse, Alia Rouffe est « nature », Toinon, vieillie, est une émouvante mère, et Paul Dullac un cocasse Cagarol. Robert Vattier assume, une fois de plus et avec esprit, les rôles d’homme du nord, et la distribution est bonne avec, en tète, l’amusant Devère, galéjeur de Bruxelles, le gentil couple un peu maladroit : Georges BouéPaulette Garmier, Odette Roger el leurs partenaires. Pierre Dac et d’autres « loufoques » animent des scènes où le dialogue fera rire. — x. Cet Age Ingrat (That certain âge) Comédie doublée Origine : Américaine. Interprétation : Deanna Durbin, Melvyn Douglas, Nancy Carroll, Irène Rich, Jackie Cooper, John Hallyday. Enregistrement : W. E. Prod.-Edit. : Universal. La gracieuse Deanna Durbin apparaît ici dans son ci millième film. Elle a grandi, vieilli... si l’on appelle vieillir gagner ses 17 ans. Le beau sourire, la voix j pure, et le jeu délicieux de Deanna Durbin sont les plus grands atouts de Cet Age ingrat qui s’avère, par ailleurs, une comédie pleine de fraîcheur et ; de jeunesse. Parce qu’elle se croit amoureuse d’un beau quadragénaire, écrivain ami de son père, une charmante adolescente de 17 ans veut l’épouser. Celui-ci s’évertue à se rendre odieux, à se faire passer pour un goujat alors qu’il est, en réalité, un gentleman accompli. La venue d'une journaliste, aimée par le séducteur involontaire, et cpii se fait passer pour son épouse, arrangera la situation. La jeune amoureuse oubliera le « misérable » et acceptera de se laisser courtiser par son camarade d’enfance, qui est de son âge. Bonne comédie, où abondent les scènes de jeunesse, de sentiment effleuré, avec discrétion et tact. Les Otages Drame de la guerre Origine : Française. Réalisation : Raymond Bernard. Auteurs : V. Privas et L. Millier. Dialogues : Jean Anouilh. Décorateur : Jean Perrier. Opérateurs Robert Le Fèbvre avec Bellet, Brévignon. Assistants : Vallin, Nicolas Bernard. Interprétation : Saturnin-Fabre, Charpin, Larquey, Labry, Dorville, Noël Roquevert, Annie Vernay, Jean Paqui, Marguerite Pierry, Palmyre Levasseur, Mady Berry. Studios : La Villette. Enregistrement : W. E. Ingénieur du son : Sivel. Production : Néro Film. Edition : Gray Film. CARACTERE DU FILM. — On accueillera Les Otages avec des impressions différentes, mais cette production, tournée en partie dans un authentique village de la Marne, réussit à garder, dans l’atmosphère désagréable d’août 1914, un caractère de vivacité et de pittoresque, lequel n’est pas son moindre intérêt. Raymond Bernard a condensé en un récit visuel extrêmement sobre et attachant, la vie d’un village occupé, ainsi que l’épopée discrète de cinq otages condamnés à mort et que nous voyons vivre leur dernière journée. La plus grande fierté de ce film, c’est d’être infiniment réussie, sans qu’aucune des dix grandes vedettes de classe « internationale » y ait participé. Il n’y a dans Les Otages que des comédiens, de vrais et excellents comédiens. Et le tout forme un film auquel il est difficile de résister, tant son émotion est profonde. SCENARIO. — Un petit village, Champlagny sur Marne, le 2 août 1914. Deux notables, le maire Beaumont, le Châtelain Rossignol, se disputent à propos d’un droit de passage en litige dejjuis trente ans. Mais la fille Beaumont et le fils Rossignol, Roméo et Juliette modernes, s’aiment et veulent se marier. Le tocsin apaise les querelles. Pierre Rossignol part pour Paris où sa fiancée va le rejoindre pour l’épouser secrètement. Les deux jeunes époux regaqnent le village nocturne, mais ils sont surpris par un officier de Uhlans, le village étant envahi par les avant-gardes (dlemandes. Pierre tue l’indiscret, et Beaumont, mis au courant, va enfouir le corps. On découvre le meurtre. Cinq otages répondront du criminel inconnu. .4 l’aube, ils seront fusillés. En vain, la jeune femme vient-elle dénoncer son mari, qu’elle sait maintenant dans les lignes françaises. Les otages seront exécutés. Devant l’imminence de leur mort commune, les otages, auxquels s’est joint le braconnier Rodillar, se découvrent de la grandeur et oublient leurs rancunes mesquines. L’avance de la Marne rend les otages à leurs familles. Les deux ennemis : Beaumont-Rossignol vont-ils retrouver leurs égoïsmes ? Non, car l’objet de leur dispute, la grange, a été bombardée. Et le village respire à nouveau. TECHNIQUE. — Avec la collaboration d’un très grand opérateur, Robert Le Fèbvre, Raymond Bernard a réalisé un film vivant et pittoresque, aux images franches, parfois un peu satiriques et outrées, au moins dans les délibérations du Conseil municipal au moment de l ’ invasion allemande, mais d’une grande liberté de ton et de composition. Le film est monté et conduit avec un rythme fier, et le mouvement est alerte, sans lenteur. Il y a, dans les scènes de la prison, des passages d’une noblesse sûre et sans emphase. Très belle photographie, qu’elle s’attache aux visages; qu’elle peigne des ciels tragiques et des campagnes immobilisées dans la splendeur d’un été brûlant — pareil à l’été de 1914 — ; qu’elle fasse vivre enfin le petit village de Chézy sur Marne transformé en studio de cinéma grâce à l’obligeance de toute la population de ce pays. L’ensemble est d’une vérité émouvante. INTERPRETATION. — Excellent Charpin, digne maire et père sensible, parfait SaturninFabre, en châtelain insolent, mais brave homme; et combien sont justes Labry (le trembleur Rameau), Larquey si parfait en héros inconscient, Roquevert, enfin, le truculent Dorville dans le personnage du braconnier. Marguerite Pierry, Palmyre Levasseur, Mady Berry, et le charmant couple Jean Paqui et Annie Vernay complètent avec talent une troupe homogène où je regrette de ne pouvoir citer les noms des acteurs représentant les officiers allemands. Et saluons la collaboration de figurants excellents... et des habitants du village de Chézy... — x.