La Cinématographie Française (1939)

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♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦> ry K-À £,NEr"S®l§PH,E txxxxxzzzxxxzxxxxzxzzxx: C’EST UN BON PROJET Voici le texte définitif du projet de statut. Remercions le ministre de l’avoir rendu sage et utile dans son principe, en supprimant totalement du futur texte de loi le prélèvement direct, sur les recettes, au profit des sociétés d’auteurs, ainsi que la limitation du métrage des programmes. Le premier créait un privilège abusif, d’intérêt particulier à quelques-uns, et non d’intérêt général. Le second tranchait dans le fait commercial actuel, sans période d’adaptation, en déséquilibrant le commerce. Le projet est maintenant ce dont a besoin le cinéma du pays, après quelques retouches naturellement. Antérieurement, il était inadaptable. Maintenant, ce n’est pas encore un « Statut » complet, mais c’est une bonne base de règlement de métier. * * * * Les conclusions du Conseil national économique (rapport de Carmoy) prévoient pour l’organisation professionnelle : 1 ° qu’un groupement unique des Chambres syndicales patronales devra être créé par accord intérieur de l’industrie; 2" que cette création sera sanctionnée par l’Etat; y que — attributions d’ordre régalien — cet organisme professionnel assurera, sous le contrôle de l’Etat, la limitation des contingents d’importation, la limitation des salles, la limitation des programmes, le contrôle des recettes, etc... L intervention législative n’est prévue par le C. N. E., pour ce qui concerne l’organisation professionnelle, que pour les définitions des termes, la création éventuelle d’un visa d’exportation, l’interdiction des faillis et des voleurs, la protection des travailleurs et de leur rémunération. Ainsi le rapport laisse aux gens de métier leur propre organisation, en leur imposant une règle continue, consentie par majorité, et contrôlée par l’Etat. C’est seulement dans le cas où l’entente pour la formation du groupement unique ne se réaliserait pas dans un délai limité, qu’il prévoit l’institution d’un comité central du cinéma, nommé par décret pour remplacer l’organisation professionnelle déficiente. Or, c’est précisément au moment où le groupement unique existe, sous la forme du comité d’action qui a mené si vigoureusement le récent différend concernant les taxes parisiennes, que l’Etat semble vouloir trancher sans lui. La mise en demeure de créer l’organisme professionnel n’a pas été faite. Les « délais limités » n’ont pas été fixés. La sanction prévue n’a pas lieu, ni les « attributions d’ordre régalien » ne sont instituées. Ce sera la critique essentielle qu’il faudra faire au projet. Ce sera surtout ce complément que nous devrons revendiquer : l'institution et la consécration officielle d'un groupement unique professionnel qui, en liaison avec l'Etat, ordonnera, coordonnera et adaptera, à la progression incessante de l'industrie, les règles de la profession. * * * Omettant cet instrument souple de gestion professionnelle, le rédacteur du projet actuel trouve une grande gêne à régler certains problèmes. La loi est rigide et définitive. Elle est égale pour tous. Elle ne prévoit pas de modifications à ce qu elle décide. En conséquence, le « Statut » offre des lacunes graves; silence complet sur la limitation des salles, pourtant exigée par le récent décret de finances; silence sur les droits de douane (un chapitre entier du rapport de Carmoy) ; silence sur la fiscalité (taxes et droit des pauvres reconnus excessifs par ce même rapport) ; silence sur l’organisation commerciale de nos ventes étrangères (accords commerciaux) ; silence sur la production du film éducatif et scientifique ; silence sur les matières premières, les brevets, la construction de matériel; silence sur la conservation des documents filmés. Ce qu’elle a rejeté même : la rémunération des réalisateurs et la forme des programmes (documentaires, attractions) Victor Francen et Michel Simon font des créations extraordinaires dans l’émouvant film de Julien Duvivier : La Fin du Jour impossible à régler par une loi, mérite d’être orienté par une règle de métier. * * * Le statut actuel, répétons-le, est une bonne base de départ. Il est très possible que, étant données les circonstances politiques, étant donné aussi le rejet de ce qui intéressait les affairistes d’antichambre, le projet reste maintenant pour longtemps sans discussion ni décision. Or, il est de l’intérêt du métier que, avec ce qu’il nous donne déjà, puis avec le complément d’ordre professionnel que nous préconisons, ce règlement vienne enfin au jour dans le délai le plus proche possible. Le ministre et son administration reconnaîtront que nous ne sommes pas des démolisseurs, mais des constructeurs. Il faut qu’ils sachent que le métier du cinéma désire sincèrement avoir un statut et que ce qu’ils viennent d’établir n’exige que des compléments et des retouches pour être l’instrument complet du progrès de notre industrie, commerce et art. Sur ce point, nous avions besoin non de dictateurs, mais d’accoucheurs. Ils auront construit comme construisait Socrate : Avec la vie même et la raison comme base. Hommes du métier, hommes de gouvernement, encore un effort, vous y êtes ! P. A. Harlé.