La Cinématographie Française (1939)

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13 rxxxxxxxxxxxxxxxi CINE FR, RAPH1E SE ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ LIBERTES et HOSPITALITE FRANÇAISES Le libéralisme ne perd pas son sens, et nous en gardons la notion. Efforçons-nous d’en conserver aussi les avantages ! M. Marcel L’Herbier, dans Pour Vous , vient de nous les rappeler, par un Hommage aux Producteurs dont il me permettra de découper quelques passages : Le film français a conquis reconquis le monde. C’est à ses artistes, à ses techniciens qu’il doit, en partie, ce succès. Mais c’est surtout aux producteurs. Aux producteurs français, cela va de soi. Leur mérite est énorme. Mais comment s’ étonner , sans les désobliger, que des hommes de chez nous aient le goût du beau film ? Et comment s’étonner, sans méconnaître nos aptitudes, qu’ils réussissent à en produire dans ce pays où les Gaumont, les Pathé, les Aubert, pionniers français, ont réussi, voici vingt ans, des réalisations qui se placèrent d'emblée au sommet de la production mondiale ? C’est donc aux producteurs étrangers de préférence que va cet hommage. Ils le méritent entièrement. Par leur goût du risque, leurs capitaux neufs, leur intelligence ouverte aux quatre vents de la terre, leurs attaches, leur nombre, ces producteurs émigrés chez nous ont galvanisé, au moment opportun, notre industrie éparpillée. Ils ont servi de levain à cette pâte un peu molle où la parcimonie des uns, la vue courte des autres, n’avaient pas facilement introduit ce qu’on appelle en sport : la classe internationale. Louis Delluc constatait : « Le Français n’a pas la tête cinématographique ». Peut-être. Il lui fallait une impulsion pour se décider à l’avoir. Ces étrangers sont venus. Ils ont tenté cette opération. Et ils nous ont aidé à vaincre. N’oublions pas que sur cinq films-clefs qui ont ouvert à la France les portes des marchés mondiaux, La Grande Illusion, Veille d’Armes, Mayerling et deux autres ( d’après La Cinématographie Française) quatre ont été produits par des étrangers. La France leur doit d’avoir été vue, d’avoir été admirée partout. Dans ses traditions, son langage, ses artistes, son sol. Dans ses films. Maintenant, les producteurs d’ici ont rejoint au train leurs confrères d’importation. Et c’est dans un élan commun, sympathique , plein de noblesse parce que plein de risques, qu’ils ont travaillé tous ensemble à rehausser la nouvelle gloire du film français. Que M. L’Herbier ait raison, aucun de nous n’en doute; mais il faut bien tirer à sa suite cette conclusion que pour / Etranger, s’il est bon travailleur et honnête, la porte du cméma français doit rester ouverte. C’est une faute lourde que commettent les comités artistiques qui s’arrogent le droit de distribuer des Prix du Lilm français, que d’en chercher une définition limitée par la nationalité de ses « producteurs » ou de ses financiers. Après M. Korda qui fit Henri VIII, voici M. Pascal qui fait naître Pygmalion en Angleterre, comme M. Glass vient de faire réaliser Entente cordiale en Lrance. Le départ soudain de M. Nebenzahl ne peut nous faire oublier que c’est lui qui fit Mayerling, film français pour le monde entier ! ' % f? ! Commercialement, nous devons imposer à la fantaisie du financement cinématographique des lois sévères; mais ceci fait, pour la création artistique et surtout de la part des comités qui ont l’avantage de la juger sur les œuvres finalement réalisées, que vient faire l’examen du pays natal du producteur ? * * * Il y a mieux encore, en intransigeance. M. Marcel L’Herbier, on s’en souvient, fut, il y a quelques mois, mis à l’index pour avoir été tourner en Allemagne. Duvivier fut blâmé d’avoir pris le bateau pour Hollywood. On a regretté le long travail à Londres de René Clair. L’Herbier rit de cette passion jalouse ! Les producteurs et je parle aussi bien ( rétrospectivement ) pour moi sont des gens susceptibles, écouteux à l’extrême, ja faux farouchement de leurs prérogatives et, pour tout dire, installés dans les nobles préjugés de propriétaires fonciers. Ces hobereaux du celluloïd (dont je fus) se se retranchent derrière une acception moyenâgeuse du verbe « avoir ». Avoir, c’est trop peu. Ils possèdent. Ils possèdent des vedettes, des scénarios, des techniciens. « J’ai Raimu », dit l’un. « J’ai deux Vicky Baum », dit. l’autre. « J’ai signé Feyder », exulte un dernier. Et ces possédants se fâchent jusqu’à l’infrarcuge quand une de ces belles proies leur échappe. J’ai fait comme eux. « J’avais » Lois Moran, exquise vedette ! Et quand la Paramount me la subtilisa en la comblant de dollars à 35 Aimos et le petitJean Fuller dans Le Feu de Paille film de |ean B?noît-Lévy francs pièce, je suis entré dans une fureur suzeraine. A distance, je vois que cet emportement fut ridicule. Que peut-on contre la force des choses, quand cette force se calcule en or ? Les producteurs d’avant-hier ont rougi de rage et poussé des cris d’une fréquence inenregistrable parce que nos plus « chères » étoiles se montraient les plus filantes. Mes ex-confrères me permettront-ils de leur dire que leurs cris, tout autant que les miens, sont vains ? L’ expérience est faite. Ne devait-on pas boycotter Charles Boyer après la rupture de son contrat Pathé ? Lui fermer toutes les salles de France ? Dès qu’il revint et posa le pied au Havre de Grâce, on te grâcia. Bien plus, on le combla de lauriers frais et de francs. De francs-Poincaré. On s’est de même hâté de préparer le lit de fleurs qui accueillit, à leur retour de Hollywood, Annabella, Danielle Darrieux, Simone Simon transfuges auparavant marquées du signe indien. Et aucun des producteurs conjurés ne mit ce lit en portefeuille... Que les producteurs se résignent donc. Les étoiles filent. C’est leur destin ! Une seule force les rattrape : le T emps. Et que doit-on penser de l’actuelle campagne contre leurs hauts salaires ? Héritiers du goût des croisades manquées, les producteurs d’aujourd’hui comme ceux d’hier et d’avant-hier viennent de mobili ser, en vue d’une entreprise encore plus illu Les voici dresses contre la liberté du tra ■