La Cinématographie Française (1939)

4 ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ Quelle est la situation de l’exploitation dans les heures que nous traversons? Nous avons interrogé un grand nombre de directeurs dans différents quartiers de Paris. Les réponses, partout, sont identiques. Si tous les directeurs ont pris les mesures de sécurité nécessaires — si aucun d’eux ne songe à interrompre son exploitation à moins que les circonstances ne l’y obligent — ils ont tous enregistré une importante baisse de recettes. Sur ce point, les résultats de notre enquête sont formels. Dans une salle de la rue La Fayette, on nous soumet des bordereaux où sont totalisés des chiffres n’excédant pas 650 francs. Le Ciné-Sports, rue Chauchat, près du boulevard est dans la même situation. Ses recettes ont subi une baisse nouvelle depuis l’interdiction d’allumer même le chiffre au néon indiquant le prix des places. Ce qui permet à M. Begnier, directeur de cette salle, de dire que la chute est due plus à l’extinction des feux qu’aux événements, puisque les recettes étaient meilleures au début de la période de la tension. Il a pris toutes ses dispositions pour annoncer au public, par haut-parleur, la direction à prendre pour se rendre aux vastes abris qui se trouvent dans le troisième sous-sol. Radio-Cité, Faubourg Montmartre, accuse Un film dédié aux 350.000.000 de Catholiques du Monde entier SYMPHONIE RELIGIEUSE Un film émouvant, humain, artistique ! RÉALISATION DE HENRI FLOREZ FO-RE-FI 55, av. Kléber • Passy 99-40 UNE ODGANISATION UNIQUE V'O'Ui* -Qjcl dlfâuAlon, du 6 -MZmA alsAce-lobbaine , LUXEMBOURG ,TEPR“ du BELFORT PEX FI LM 48 rm du, 22 Stt'-aAfrou^g ro^gaAfl, oU, dl6trî0utîov\/ cüe, ÂÜZcuace, Cû/uMMxxto r'/"* svat Moàaüfa, _ CoCwuxy-. «k î16Aaui39 . . .h':.... rXX3 ciMMmRMmz ♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦♦ une baisse sans précédent. Dans tous les établissements des boulevards que nous avons visités la baisse est de l’ordre de 50 %, • Dans chacun d’eux, la liste des abris est affichée en bonne place et les indications à donner aux spectateurs ont été enregistrées sur disque. Mme Vildé, directrice de Cinérive Caumartin a vu ses recettes diminuer de 80 %. Elle attribue également le fait à la suppression de l’éclairage. La situation est la même sur la rive gauche. Cependant, encore une fois, ces directeurs sont décidés à poursuivre leur exploitation. De l’avis général, unanime, la principale raison de la baisse est l’absence d’éclairage plutôt que la situation générale, car la population parisienne témoigne d’un calme et d’un sang-froid réellement impressionnants. La suppression des motifs lumineux apporte une gêne considérable à l’exploitation et les directeurs pensent qu’elle ne s’impose pas, à l’heure actuelle toid au moins, puisqu’il a toujours du personnel sur place tant que ces motifs sont allumés et qu’il est toujours possible, en cas de nécessité, de les couper instantanément. Si l’on veut que l’exploitation tienne, il faut l’y aider. Et peut-être pourrait-on envisager une diminution des taxes pendant cette période difficile et compenser ainsi, dans une certaine mesure, la perte ou le manque du bénéfice légitime qu’un tel effort justifie. Contrôle des recettes. — Une disposition de l’article 3 du décret instituant le contrôle des recettes autorise la communication de ces dernières. Pour les directeurs traitant au pourcentage cela ne changera rien, mais ceux qui traitent généralement au forfait s’émeuvent de cette mesure. René Célier. En dernière heure, nous apprenons que le Secrétariat de la Défense Passive n’exige qu’une réduction des éclairages des façade s en temps normal. En temps d'alerte, une extinction totale doit pouvoir être réalisée immédiatement. L’Eclairage des Façades des Etablissements est réduit en temps normal Extinction totale en temps d'alerte Par ordonnance de M. I-toger Langeron, préfet de police, à dater du 28 août, 1 éclairage des enseignes lumineuses et appareils de publicité, jusque sur les toits, est interdit à Paris et dans le département de la Seine. Est également interdit l’éclairage des vitrines des magasins, boutiques et bureaux de tous établissements commerciaux ou industriels qui ne disposent pas, soit d’un veilleur en permanence, soit d’un appareil permettant 1 extinction immédiate de 1 éclairage, dès que l’ordre en sera donne ou dès suppression de l’éclairage public. D’autre part, le Secrétariat général permanent de la Défense passive signale la nécessité absolue qu’il y a, pendant les alertes, à ce que l’éclairage des locaux soit rendu imperceptible pour des observateurs aériens. A cet effet, toutes les ouvertures donnant sur l’extérieur (portes, fenêtres, lucarnes, haies vitrées, etc.) doivent être obturées ei. permanence ou doivent être munies dcmoyens mobiles d’obturation rapide, tels que volets, persiennes, rideaux, panneaux d’étoffe ou papiers opaques interceptant toutes lumières. L’éclairage des façades sera réduit au strict minimum, en lumière bleue, et les devantures seront elles-mêmes pourvues de rideaux opaques. Les enseignes lumineuses seront supprimées. A défaut de voilage efficace, l’éclairage devra être supprimé. Ces prescriptions sont applicables en permanence liés la chute du jour à toutes les ouvertures tant sur cours intérieures que sur rue. Le Secrétariat général permanent appelle l’attention de la population sur l’importance de ces mesures de sécurité générale et la nécessité d’en préparer immédiatement la réalisation éventuelle. ♦ A NICE {De notre correspondant particulier.) Nice, 29 août. — Les effets de la mobilisation sont durement sentis dans tous les établissements de Nice et de la région. Les effectifs d’opérateurs ont été réduits de plus de la moitié et il a fallu organiser, pour assurer les séances, des équipes de fortune. La Fédération des Directeurs des Alpes-Maritimes, dès les premiers jours de la grande alerte, a centralisé les demandes de personnel suppléant et a pu ainsi sauver de la fermeture inévitable certaines salles. — Ed. E. 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