La Cinématographie Française (1939)

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5 XXIX) riiNiFMumR/iPHlE rROU^ISE gxxxixmxxxxxxixxxxm FAUTE DE TACT! C’est sous ce litre que le rédacteur anonyme qui signe L’Ouvrier, dans notre excellent confrère L’Œuvre, publiait, il y a quelques jours, un articulet désagréable pour notre industrie, et somme toute plutôt maladroit. L’Ouvrier s’élevait, en quelques lignes sans nuances, contre le faste et la somptuosité qui s’étalent, parait-il, sur l'écran, en ce moment. II s’irritait que le luxe insolent de certaines productions puisse insulter à la pauvreté de spectateurs qui rentrent dans un logis modeste, aigris en mesurant la différence de leur condition avec celle des héros de cinéma. Car. naturellement, il ne vient pas à l’esprit de L’Ouvrier que les spectateurs puissent séparer la fiction aimable de l’écran des réalités de la vie. Des personnages de films, vivant dans des palais, servis par des nuées de domestiques, cela n’est pas, selon lui, compatible avec la dignité du temps présent... Le caractère haineux de cet article n'a pas dû grandement étonner les lecteurs de L’Œuvre habitués à lire, sous la signature de « L’Ouvrier », des papiers gonflés de lieux communs pour réunions électorales. (Ex. : Le château au « populo » et le capitaliste au taudis.) Mais son manque d’ information nous afflige davantage. Ou L’Ouvrier se f... du monde, ou bien il ignore que l’on n’a pas encore tourné un seul film depuis le début de la guerre. Ces bandes où règne une richesse ostentatoire sont d'une époque douce quoique récente. Ces films somptueux, L’Ouvrier voudrait-il les voir proscrits pour \ cause de luxe ? Ce n’est pas encore une raison d’interdiction, Dieu merci ! Le moindre cinématograpliiste suit que les films sur la misère et le réalisme social intéressent surtout les spectateurs des classes aisées qui, sincèrement ou par snobisme, y cherchent des émotions nouvelles. Tandis que les spectateurs des salles populaires, dans les quartiers denses et ouvriers, vont aux films de grandiose et riche mise en scène, où sont justement affichées les manifestations d’une existence privilégiée. Une heure d’illusion, cela n’est-il pas, pour l’ouvrier, l’employé qui veulent oublier leurs soucis, préférable à la représentation sur l’écran de drames où chacun croirait voir se refléter sa propre vie, de lutte pénible et monotone ? Et nous ne parlons même pas de V exportation qui réclame des productions françaises de grande classe. Le Cinéma français doit conserve i sa haute élégance pour maintenir sa pince dans le monde. — Lucie Derain. Les Studios Nice-Centrazur sont rendus à la vie civile (De notre correspondant particulier.) Nice, 13 novembre. — Depuis deux mois, les studios de la Société Centrazur à SaintAugustin étaient occupés par un bataillon de chasseurs alpins. La réquisition vient de prendre lin. Le premier soin de M. Bourdin qui remplace à la direction des studios M. Isnardon, mobilisé comme commandant d’un bataillon de tirailleurs marocains, fut de faire constater les dégâts. Ils sont d’importance et nécessiteront une remise en état complète, laquelle exigera plusieurs semaines. Les vastes décors de plein air, qui avaient été édifiés sur le terrain des studios pour Le Corsaire et Air pur, ont particulièrement soull'ert. On se demandait s'ils seraient utilisés (ceux du Corsaire avaient seuls servi à une partie de la réalisation). On se demande aujourd’hui s’ils sont utilisables. 11 est triste de penser que peut-être les intempéries achèveront bientôt l’œuvre de destruction amorcée par les troupes en cantonnement. Faudra-t-il de nouveaux millions pour recommencer d’autres décors ! Edmond Epardaud. ■ ♦ Grand Gala à Montréal pour « Entente Cordiale» La C.C.C.L., Société Cinématographique Canadienne de Montréal nous annonce que le beau film de Marcel L’Herbier, « Entente cordiale », sera présenté le lundi 27 novembre prochain au Théâtre Saint-Denis, en grand gala, sous la présidence effective de S. E. M. le Gouverneur général du Canada et de M. de Dampierre, ministre de France à Ottawa. Cette représentation, qui promet d’être imposante, est une nouvelle preuve de l’unité anglo-franco-canadienne et de l’amitié du Canada pour notre pays. — * LES FILMS INTERDITS A la liste des films interdits sur tout le territoire français, publiée dans notre précédent numéro, page 2, il faudra ajouter les titres suivants : A l’Ouest, rien de nouveau (Universal); Après (Universal); Quatre de l’Infanterie; Les Hommes oubliés; Tragédie de la Mine; La Grande Parade (film muet M.-G.-M); On lui donna un Fusil (M.-G.-M.); La Margoton du Bataillon; Trois de la Marine; Le Commissaire est Bon Enfant (Warner). Préjean et Aimos dans Dédé de la Musique Film de Berthomieu. Va-t-on condamner le rire sur l’écran ? Une opinion nous vient de province. Dans La France, journal bordelais, nous trouvons cet article que nous reproduisons sans y rien changer, tant il correspond aux préoccupations des gens de métier : « Nous nous étonnerons bien franchement de la mesure rigoureuse de la censure vis-à-vis des comiques militaires. La raison en est que l’armée française y est ridiculisée. Quelle plaisanterie ! « Un comique militaire n’a jamais eu la prétention de s’ériger en censeur de la vie à la caserne, mais beaucoup plus simplement le désir de distraire, de faire rire. Qui pourrait sérieusement soutenir que des films comme Ignace, Trois Artilleurs au Pensionnai ou, plus près de nous. Deux de la Réserve, avec Tichadel et Rousseau, portent atteinte à l’armée française ou au moral de nos troupes ? A-t-on jamais vu les docteurs se dresser contre Amok? L’administration demander l’interdiction de L’Ecole des Contribuables ? Les journalistes poursuivre de leur haine tel ou tel film dont un des héros est ridicule ? La police protester contre de nombreuses productions ? « Mais à ce compte-là, c’est la suppression du cinéma qu’il faudrait demander ! « Laisser rire ! Tout le moral est là ! » FIRST EXCLUSIVE SHOWING “HARVEST” “ AN ENDURING WORK HARVEST La brillante exclusivité du film de Marcel Pagnol, Regain, à New York, continue à attirer la foule américaine. On peut voir ici trois photos représentant, Tune la publicité de façade du film Harvest (titre anglais de Regain) avec les portraits agrandis d’Orane Demazis et Fernandel, et une machine de rémouleur, les deux autres donnant divers aspects du hall et de l’entrée du World Théâtre à l’occasion de la première de Regain.